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Vimen Sabapati : de marchand de rôti à homme à succès controversé

Vimen Sabapati a connu une ascension fulgurante avant son arrestation par la SST.

Issu de La Caverne, Vacoas, Vimen Sabapati a connu une trajectoire remarquable avant de se retrouver au cœur d’une affaire judiciaire complexe. Simple marchand de rôti à ses débuts, il s’est progressivement transformé en entrepreneur aux multiples activités. Sa carrière a pris un tournant significatif lorsqu’il est devenu instructeur de Muay Thaï et président de cette association, une passion qui l’a conduit à ouvrir une salle de sport dans son quartier.

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Son ascension professionnelle s’est poursuivie avec la création d’une entreprise spécialisée dans la sécurité des Very Important Persons (VIP). Cette activité l’a naturellement rapproché de Navin Ramgoolam, leader du Parti travailliste, dont il est devenu un membre fidèle de la garde rapprochée. Sa présence au premier plan lors des comparutions de Navin Ramgoolam dans l’affaire des coffres-forts et durant ses sorties publiques est devenue habituelle.

Diversifiant ses activités, Vimen Sabapati s’est lancé dans la restauration avec l’ouverture d’établissements à Bagatelle, Vacoas et ailleurs. En parallèle, son engagement dans la promotion du sport s’est renforcé, notamment dans le domaine du kick-boxing et du Muay Thaï, où il entraîne des jeunes pour les éloigner des fléaux de la société.

Sa réussite se manifestait visiblement par son train de vie : résidant dans une imposante demeure luxueuse à Cité La Caverne, il affichait son goût pour les belles voitures, particulièrement les SUV de la marque britannique Land Rover, et circulait fréquemment au volant d’un Ford Raptor.

Les premiers démêlés avec la justice

Les ennuis judiciaires de Vimen Sabapati ne commencent pas avec l’affaire de drogue de 2023. En octobre 2017, il avait déjà été arrêté à la suite d’une agression au stade Anjalay pendant un concert. Identifié par un proche de la victime, il aurait fait partie d’une bande de gros bras ayant agressé un individu à la matraque, apparemment en représailles après des démêlés avec un membre de l’équipe de sécurité dont il faisait partie.

Par ailleurs, Vimen Sabapati avait également été impliqué dans une affaire de « Possession of Stolen Property » traitée par la Criminal Investigation Division de Mahébourg. Bien qu’il ait fourni des informations ayant permis à la police de récupérer une montre volée, il avait néanmoins fait l’objet d’une enquête pour ce délit.

Le 3 mai 2023 marque un tournant décisif dans la vie de Vimen Sabapati. Ce jour-là, une opération antidrogue menée par la PHQ SST aboutit à son arrestation et à la saisie de 10,35 kg d’héroïne évalués à Rs 150 millions. Cette intervention brutale interrompt son ascension et le plonge dans une spirale judiciaire.

Incarcéré pendant cinq mois (153 jours précisément), Vimen Sabapati ne baisse pas les bras. Depuis sa cellule, il engage une bataille juridique acharnée, jurant un affidavit dans lequel il se déclare victime de « Drug Planting ». Il donne des instructions précises à son avocat pour la rédaction de ce document, qui sera plus tard exposé sous le nom de « Vimen Leaks ».

Durant sa détention au centre d’Alcatraz, un incident survient : un téléphone portable est saisi près de sa cellule le 8 juin 2023, alors qu’un selfie de lui en détention circule. Ces éléments suggèrent une possible connivence avec certains policiers du centre de détention. L’enquête du CCID conduit à l’arrestation de plusieurs agents, soupçonnés soit d’avoir facilité l’accès à un téléphone cellulaire, soit d’avoir maintenu des contacts avec Vimen Sabapati pendant son incarcération.

Après avoir obtenu la liberté sous caution, Vimen Sabapati intensifie sa bataille juridique devant la Cour suprême. Il refuse catégoriquement d’être interrogé par la SST et, jusqu’à présent, n’a toujours pas été entendu dans le cadre de cette enquête.

Il lance une offensive médiatique en exposant les « Vimen Leaks », où il révèle les aveux d’un ancien inspecteur de l’Anti-Drug and Smuggling Unit de Rose-Hill concernant les pratiques controversées de la « méthode Jagai » (du nom du surintendant dirigeant la SST).

L’affaire prend une nouvelle dimension lorsqu’il s’avère que Vimen Sabapati aurait eu accès à des « Routine Orders », incluant des ordres de transfert de policiers en service. Par ailleurs, des soupçons pèsent sur l’utilisation de prête-noms pour diverses activités, certains d’entre eux, y compris des policiers, ayant été inquiétés par la PHQ SST.

Aujourd’hui, alors que la PHQ SST a été dissoute, ses anciens membres semblent hantés par celui qu’ils avaient arrêté. Se présentant comme un « Ramgoolamiste » revigoré par l’arrivée au pouvoir du Parti travailliste, Vimen Sabapati poursuit sa croisade contre la SST du surintendant Jagai, tout en continuant son activité de coach pour « Lekip Incontrolab » de Muay Thaï.

 

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