Ooduth Ramchurn, un pêcheur de 42 ans de Vieux Grand-Port, est désespéré. Son épouse, d’origine italienne, est retournée en Europe avec leur fille. De plus, il a appris qu’elle a obtenu le divorce et qu’elle lui demande une pension mensuelle de 150 euros.
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Retour sur une histoire d’amour qui tourne court. L’an 2005 : Ooduth Ramchurn rencontre une touriste italienne sur la plage de Blue Bay. C’est le coup de foudre ! Il a 30 ans. Sa dulcinée, 38 ans, est serveuse à Roccagloriosa, un petit village d’Italie. Les choses vont vite et ils se marient civilement en juin de la même année.
Peu après, mari et femme s’envolent pour la Suisse où ils vont vivre pendant trois ans. Une petite fille, aujourd’hui âgée de 12 ans, naît de cette union qui s’annonce plus qu’heureuse ! Par la suite, le couple met le cap sur l’Italie. Seule ombre au tableau : Ooduth Ramchurn se retrouve chômeur. « En Italie, c’était difficile de trouver du travail et à un moment, j’ai considéré l’idée que notre petite famille rentre à Maurice où j’étais sûr de pouvoir reprendre mon métier de pécheur. »
Un an et demi après leur retour en Italie, son épouse accepte de revenir s’installer dans l’île. Un mois après, c’est le coup de tonnerre : sa femme décide de retourner en Italie avec leur fille. « Elle m’a expliqué qu’elle n’arrivait pas à s’adapter à Maurice et que je pouvais venir les rejoindre après. »
Depuis, il n’a jamais revu ni sa femme, ni sa fille. « Mon métier de pécheur occasionnel ne me permettait pas de me payer un billet pour me rendre en Italie, confie Ooduth Ramchurn, mais nous avions l’habitude de nous téléphone,r j’étais en contact avec ma fille et ma femme ne m’avait jamais parlé de séparation. Je gardais toujours l’espoir que nous soyons réunis à nouveau en Italie. »
Un nouveau coup l’assomme le 1er janvier 2017. « Ma femme m’a annoncé qu’elle avait obtenu le divorce, qu’elle avait refait sa vie et qu’elle m’envoyait les papiers légaux qui comportaient aussi une demande de pension mensuelle de 150 euros, ajoute Ooduth Ramchurn. Depuis deux ans, elle me disait qu’elle avait rencontré quelqu’un d’autre, mais je pensais qu’elle plaisantait. Or, en janvier dernier, j’ai bien reçu des papiers faisant état que notre divorce a été prononcé. Mo marye sivilman dan Maurice e kouma li kapav gaygn divors depi l’Italie san pass par lotorite Maurice e pena oken mansyon drwa de gard mo tifi ou drwa ebergman ? »
Me Anneka Punchoo : « M. Ramchurn peut demander une pension alimentaire »
« Le divorce a été prononcé en Italie en mai 2015 », explique Me Anneka Punchoo. « Il est devenu définitif depuis le temps et que la cour a octroyé la garde exclusive de leur fille, Sandhya, à la mère avec un droit de visite du père. La cour a aussi ordonné que le père verse une pension alimentaire de 150 euros à sa fille. Toutefois, l’ex-épouse aurait dû faire parvenir à M. Ramchurn une copie de ce divorce, dûment traduit par un officier de la cour, certifié et apostillé, afin qu’il puisse présenter ce document à l’état civil de Maurice pour que son mariage civil soit aussi considéré comme dissout ici », ajoute l’avocate.
Selon elle, le père peut « entamer une action en cour en Italie demandant que la maman fasse le nécessaire pour emmener ou envoyer sa fille à Maurice, une fois par an à ses frais, pour voir son père ». Il peut aussi demander « la garde de sa fille, mais c’est improbable que M. Ramchurn l’obtienne en raison de ses moyens limités, entre autres. »
Cependant, soutient Me Punchoo, « le père peut réclamer une pension alimentaire à son ex-épouse qui gagne plus que lui. Ce sera compliqué, car la cour mauricienne devra contredire un jugement étranger et il faudra que M. Ramchurn puisse prouver tout cela à travers des documents légaux. »
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