
Face à l’ampleur du fléau de la drogue à Maurice, les débats portant sur le National Agency for Drug Control Bill créant une nouvelle agence pour lutter contre le fléau de la drogue se sont poursuivis mardi au Parlement.
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C’est un véritable plaidoyer contre la drogue, surtout contre les barons qui font des victimes, qu’a livré Paul Bérenger au Parlement mardi. « Cette institution sous l’égide du PMO n’a pas droit à l’erreur. Et l’agence qui sera sous la présidence de Sam Lauthan et du Dr Fayzal Sulliman va devoir abattre un travail colossal pour sauver les victimes qui sont les consommateurs », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre adjoint, s’est montré résolument prêt à se battre aux côtés de cette institution qui comprendra pas moins de 16 ministres : « Notre priorité est le combat contre la drogue, d’abattre ces monstres que sont les barons, car la drogue martyrise nos jeunes avec de la synthétique. »
Paul Bérenger précise qu’il y a deux priorités : « La première est de casser vraiment les reins des barons de la drogue et la seconde est de réhabiliter les victimes, les jeunes surtout. »
Pour lui, « la source du mal est l’importation de la drogue, mais la priorité demeure la réhabilitation, la prévention, le traitement. Cette agence doit être plus que ce que la NATReSA a été et qui a été abolie par le MSM. Ce sera une NATReSA améliorée qui tombera sous la Commission du Drug Control du PMO. »
Il prévient que cette lutte est acharnée « et sera au péril de notre vie à tous, mais ce que cette agence fera est la moitié du chemin pour sauver nos jeunes et on reste ouvert aux suggestions de la part de tous. On a une obligation de résultat. »
Le Premier ministre adjoint donne un aperçu concernant la composition du conseil d’administration présidé par Sam Lauthan : six ONG choisies avec minutie participeront aux débats et la décision finale reviendra au PMO. « Le conseil devrait travailler de concert avec le ministère de la Jeunesse et des sports et il y aura un représentant de ce ministère sur ce conseil. En effet, il faut révolutionner les jeunes dans les villes et villages comme cela se faisait auparavant pour leur faire s’éloigner de la drogue, ce temps-là doit revenir. On a un devoir de réussite », a conclu Paul Bérenger.
Kugan Parapen : « Il faut éliminer la demande »
Pour Kugan Parapen de ReA, le calcul est simple : si un Mauricien sur 10 est tombé dans les affres de la drogue, c’est que les barons savent que la demande est sans cesse croissante. « La solution est de réduire la demande et l’offre va diminuer », selon lui.
Il estime que la valeur des saisies de l’Adsu est de Rs 11 milliards, « c’est la poule aux œufs d’or ». Il avance qu’un gramme de drogue est à Rs 5 000 chez nous alors que c’est à Rs 500 ailleurs : « Le prix du cannabis a flambé chez nous, d’où les produits de synthèse. On constate des jeunes morts d’œdème pulmonaire et c’est toujours le même diagnostic. C’est pour cela qu’il faudrait revoir notre politique sur la dépénalisation du cannabis. C’est une réflexion qui se généralise, car dans des quartiers pauvres, des enfants meurent, soit 7 enfants sur 10 âgés de moins de 13 ans ont développé une addiction pour la drogue synthétique, que devrait-on y faire ? »
Reza Uteem : « Convertir la prison de Petit Verger »
Comme cette agence nouvellement créée a pour vocation première la réhabilitation, le ministre Reza Uteem a proposé que la prison de Petit Verger à Pointe-aux-Sables soit reconvertie en centre de réhabilitation pour les victimes de la drogue.
« Il y a beaucoup de jeunes victimes de la drogue qui se font arrêter et qui doivent purger une peine d’emprisonnement. On pourrait les envoyer dans ce centre, les rééduquer, leur donner une nouvelle chance et surtout le pardon présidentiel si c’est une offense de consommation. On pourrait aussi leur montrer des outils de la vie tels que l’art, les métiers, entre autres. À ce jour, on parle de dépénalisation du cannabis, la nouvelle agence devrait se pencher sur la question et venir avec des recommandations », a-t-il suggéré.
Ashok Subron: « On veut sauver les jeunes de la drogue et on discute de Dépénalisation »
S’il a voulu faire un détour dans l’histoire du pays et d’ailleurs, le ministre Ashok Subron a expliqué que le problème de la drogue qui touche nos jeunes est grave. « On a pris une nouvelle approche, on veut sauver nos jeunes de cette drogue et le débat sur la dépénalisation bat son plein à Maurice comme ailleurs », a dit le ministre.
Et il met en garde les plus riches : « Je fais un appel aux riches : ne croyez pas que vous êtes en sécurité quand des jeunes tombent dans la drogue. »
Le Dr Farhad Aumeer : « Le MSM a caressé les reins des barons »

Son intervention a fait rire tout l’hémicycle. Le Dr Farhad Aumeer a été très critique envers le MSM : « Le leader du MSM disait qu’il allait casser les reins des barons de la drogue, mais il les a surtout caressés ces reins. »
Il a exhorté les autorités à agir : « Les enfants savent où se vendent de la drogue synthétique. Il y a des jockeys, des intermédiaires mineurs qui se font attraper, mais jamais les pourvoyeurs, les barons. Il faut arrêter le massacre. »
Le lapsus qui a fait mourir de rire le leader du MMM et celui du PTr : « Même si j’ai été élu en 3e position, je suis fier de n’avoir eu aucun vote du MMM ». Oups. Le Dr Aumeer se rattrape : « Je m’excuse, je voulais dire le MSM », faisant rire toute la galerie.
Une autre blague pince-sans-rire de la part d’un autre député de l’Est concernant la drogue qui touche nos jeunes : « What is the heaviest thing one can carry? » Réponse : « An old father carrying his young son. »

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