Bien malgré lui, l’ancien député s’est trouvé mêlé au « hit and run » de Forbach. Accident qui a coûté la vie au couple Arvind et Manisha Shamloll.
Le politicien était loin de se douter de ce qui l’attendait, le matin du 19 septembre, en allant récupérer sa voiture dans un champ de canne à Forbach en compagnie de son ami et chauffeur Mohammad Khan Jamalkhan.
[blockquote]« Je ne savais rien de ce qui s’était passé. J’ai été surpris de constater la présence d’un policier près de mon véhicule. »[/blockquote]
Jusqu’à fort tard dimanche soir, l’ancien responsable de la State Property Development Corporation et son ami ont répété aux policiers qu’ils n’y étaient pour rien dans l’accident. « Je ne comprends pas pourquoi la police a pris tout ce temps pour établir les faits. »
Mohammad Khan Jamalkhan a même passé deux nuits en cellule. Richard Duval trouve cela aberrant. « C’est incroyable, la façon dont la police l’a traité. » À un certain moment, Richard Duval aurait eu peur. « C’était un cas très grave. Oui, j’ai eu peur. Le pire, c’est que, pour la police, il fallait à tout prix satisfaire l’opinion publique, quitte à faire n’importe qui porter le chapeau. L’injustice que nous avons subie est incroyable », laisse-t-il entendre.
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Première version
Soulignons cependant que Richard Duval a donné une première version peu convaincante à la police. Il a indiqué qu’au retour d’une fête, son chauffeur, qui était au volant de sa voiture, s’est arrêté pour se soulager dans un champ de cannes. Il aurait alors égaré la clé. D’où leur décision d’abandonner la voiture sur place. Mohammad Khan Jamalkhan a donné une version similaire, avant de revenir sur ses propos. Richard Duval a alors indiqué aux policiers qu’il s’est arrêté dans un champ de cannes pour passer un moment avec une femme qui l’a rejoint au volant de son propre véhicule. Dès que cette dernière, interrogée par la police, a confirmé cette version, Richard Duval a été mis hors de cause. Néanmoins, l’ancien député dit souhaiter des changements quant à la manière de mener les enquêtes. « Pa kapav aret enn dimun san prev. O debu mem bizin verifye. C’était très dur pour moi et ma famille. J’ai même fait un malaise. » Aujourd’hui, Richard Duval peut pousser un ouf de soulagement. « Je suis tout heureux que la vérité ait triomphé. Je me sens aujourd’hui libéré de toutes ces tracasseries. »Dans un garage
Soulignons que ce sont les images des enregistrements vidéo des caméras de surveillance à Grand-Baie qui ont permis à la police de repérer deux voitures de course sur la route principale après l’accident. L’identité des propriétaires a ainsi pu être établie. Lundi, le CCID s’est rendu à Fond-du-Sac, où les deux véhicules (une Mercedes et une Honda Civic) ont été retrouvés dans un garage. Mathieu Coret, propriétaire de la Mercedes, a été arrêté. Idem pour Barlen Mardaymootoo (29 ans), alias DJ Given, le lendemain. Barlen Mardaymootoo a avoué avoir fait la course avec son ami Mathieu Coret. « Mo ti pe anvi teste massyn-la. » Les deux amis se sont engagés dans une course effrénée. Ils ont loupé le rond-point menant à Fond-du-Sac et ont poursuivi leur trajet, le pied au plancher. À Forbach, Mathieu Coret a soutenu que DJ Given tentait de le doubler lorsque sa Mercedes a frôlé la motocyclette du couple Shamloll. Barlen Mardaymootoo a, lui, soutenu avoir senti ses roues passer sur la motocyclette, déjà renversé sur le bitume. Aux enquêteurs et photographes de la police jeudi, Mathieu Coret a indiqué le lieu où il pensait que l’impact avait eu lieu. « Je devais faire les 90 à 100 km/h quand j’ai frôlé la motocyclette », a-t-il précisé au CCID. Il a été reconduit en cellule policière. Le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) se fait toutefois toujours attendre et devrait être capital pour les enquêteurs. Les deux voitures soupçonnées d’être impliquées dans l’accident avaient été soumises à des analyses en début de semaine. Un pneu complètement usé et crevé, retrouvé sur le siège arrière d’un des véhicules, intéresse particulièrement les enquêteurs. Ces éléments seront versés au dossier à charge.La mère de Manisha Shamloll: « Pa gayn drwa fer raly lor lotorut »
Devina Khedoo (47 ans) est remontée contre les deux jeunes ayant causé la mort de sa fille Manisha (22 ans) et de son gendre Arvind (32 ans). « Zot pa gayn drwa fer raly lor lotorut. Ils ont tué ma fille et mon gendre. C’est un meurtre. La loi doit être plus sévère contre les responsables d’accidents mortels », s’indigne-t-elle, avant d’ajouter : « Je suis soulagée que la police les ait appréhendés, mais mon cœur pleure cette triste disparition. » Depuis la mort de sa fille, Devina Khedoo confie qu’elle ne cesse de faire le va-et-vient à l’hôpital. « Mon époux a une santé fragile. C’est éprouvant. Il ne cesse de pleurer. Nous craignons que sa santé ne se détériore », dit-elle. Jeudi, la reconstitution des faits a été éprouvante pour la famille. « C’était l’anniversaire de mon époux », confie la mère éplorée. Sur place, les proches de la jeune femme ont laissé éclater leur colère contre Barlen Mardaymootoo. [row custom_class=""][/row]
Adarsh: « Nous étions proches, Arvind et moi »
Il prend actuellement part aux examens du School Certificate (SC). Adarsh, le petit frère d’Arvind, en était à son premier jour d’examens en Art jeudi. Le collégien avoue qu’il arrive difficilement à se concentrer en classe. « J’ai perdu mon père à l’âge de 10 ans. Arvind était devenu mon papa. Nous étions très proches. Il faisait tout pour prendre soin de ma mère et moi. Pour mon premier jour d’examens, j’ai essayé de faire de mon mieux, mais j’avais l’esprit ailleurs », explique-t-il. « J’aimerais que la loi soit plus sévère contre les responsables de la mort de mon frère et de Manisha », s’insurge-t-il. <Publicité
Clarel Coret: « Mes sympathies à la famille des victimes »
Le père de Mathieu Coret est également affecté. Sa famille, dit-il, est secouée par la tragédie. Son fils a avoué qu’il faisait la course avec son ami DJ Given sur l’autoroute de Forbach. « Nous présentons nos sympathies à la famille des victimes », a dit Clarel Coret sur les ondes de Radio Plus.Barlen « n’est pas un criminel »
Jeudi, c’est sous les injures et les menaces de mort que Barlen Mardaymootoo a participé à la reconstitution des faits à Forbach. Pour l’une de ses proches, le DJ « vit aussi un véritable calvaire ». « C’est difficile pour lui aussi. Il n’est pas un criminel. Il a peut-être commis une erreur, mais il s’est rendu à la police. Il a des remords », a-t-elle soutenu.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !