Les discussions portent sur le montant de la compensation financière et la formulation juridique de l’accord. Le gouvernement mauricien juge les propositions britanniques insuffisantes et souhaite revoir certaines clauses, notamment celles concernant la durée de l’occupation de Diego Garcia par les Britanniques.
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Les équipes du Premier ministre Navin Ramgoolam et de son homologue britannique Keir Starmer ont atteint un point délicat des discussions autour de la rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice. Un nouvel épisode de négociations complexes entre Maurice et le Royaume-Uni s’est ouvert autour du traité en cours de finalisation sur l’exercice de la souveraineté sur l’archipel des Chagos, incluant Diego Garcia.
Londres a fait des contrepropositions, lundi dernier. Celles-ci sont en train d’être examinées par un comité de très haut niveau présidé par Navin Ramgoolam, et comprenant le Premier ministre adjoint Paul Bérenger, des techniciens, et l’avocat constitutionnaliste Milan Meetarbhan, entre autres. Il est question que des contre-contrepropositions soient faites. La possibilité qu’une délégation mauricienne se rende à Londres prochainement n’est pas exclue.
Au cœur des discussions : des divergences de vue, voire des nuances, concernant le montant du package offert par le Royaume-Uni à Maurice, et la formulation de certaines clauses de l’accord politique conclu par l’ancien gouvernement, le 3 octobre dernier. Parmi elles, celle qui concerne Diego Garcia. L’accord initial stipule que le Royaume-Uni est « autorisé à exercer des droits souverains à l’égard de Diego Garcia » pour une durée renouvelable de 99 ans. Port-Louis aurait demandé une révision de cette clause, ainsi qu’un ajustement de son libellé, jugé ambigu.
Montant insuffisant
Le gouvernement mauricien, mené par le Premier ministre Navin Ramgoolam, a exprimé son insatisfaction concernant le montant initialement proposé par le Royaume-Uni dans le cadre d’un package destiné à accompagner le transfert de souveraineté de l’archipel des Chagos. Maurice estime le montant insuffisant pour refléter la valeur stratégique et historique de l’archipel.
En réponse aux demandes mauriciennes, le Royaume-Uni a soumis, lundi, des contrepropositions incluant une révision à la hausse du montant proposé. De son côté, Maurice finalise actuellement une nouvelle série de contre-contrepropositions, qui seront transmises prochainement à Londres.
Dans un communiqué conjoint publié le vendredi 20 décembre par le Foreign, Commonwealth & Development Office britannique, les deux pays ont réitéré leur engagement à conclure « aussi vite que possible » un traité « historique ». Ce dernier devra garantir une souveraineté mauricienne sur les Chagos, tout en assurant la sécurité et l’opérationnalité de la base de Diego Garcia.
Stephen Doughty, sous-secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, et David Lammy, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères et au Commonwealth, ont salué « une série de discussions productives » entre les deux nations, tout en soulignant l’importance de résoudre les divergences.
Le Premier ministre mauricien, dans une déclaration au Parlement le 17 décembre, a détaillé les étapes en cours. Il a indiqué qu’une révision indépendante du projet d’accord proposé par le Royaume-Uni avait été effectuée, et les conclusions soumises à un comité interministériel présidé par lui-même.
Selon Navin Ramgoolam, bien que Maurice reste déterminé à conclure un accord, le projet initial d’octobre dernier, c’est-à-dire juste avant les élections générales, ne répond pas aux attentes du pays. Le gouvernement mauricien aspire à un accord qui reflète pleinement les intérêts de la nation, tant sur le plan stratégique qu’économique.
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