Le ministre des Service financiers défend sa démarche vis-à-vis de l’instance africaine contre le blanchiment d’argent. Il estime que le rapport préliminaire ne respecte pas les procédures.
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Le gouvernement était tout à fait dans son droit en réclamant une révision du rapport d’évaluation de l’organisation Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG). C’est ce qu’explique le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, dans une déclaration faite au Défi Plus vendredi. Le rapport se montre très critique envers la juridiction mauricienne, selon les comptes-rendus de la presse zambienne.
« Les articles qui paraissent donnent l’impression qu’une évaluation a déjà été faite, explique Sudhir Sesungkur, Maurice n’a pas été condamnée et ce n’est pas vrai du tout. » Selon le ministre, il ne s’agit que d’un rapport préliminaire et la pratique veut que les pays concernés par un rapport puissent donner leur avis sur le contenu avant publication.
Conclusions unilatérales
« Il y a plusieurs manquements dans ce rapport, si on se base sur les remarques de notre équipe. Beaucoup d’aspects ne reflètent pas la réalité et on ne peut avoir des conclusions unilatérales. Dans certains cas, ils ont tiré des conclusions sans même nous consulter », dit le ministre.
Sudhir Sesungkur explique notamment qu’ESAAMLG a mal interprété les lois en vigueur à Maurice. « Ils disent, par exemple, que les directives émises par la Banque de Maurice ne servent à rien, explique le ministre, nous savons bien que celui qui ne les suit pas s’expose à des problèmes. Ils disent qu’il faut introduire une loi au Parlement quand on prête de l’argent. »
Autant de points de vue que conteste le ministère des Services financiers qui a écrit au président d’ESAAMLG pour protester contre le contenu du rapport. Résultat : la version finale fera l’objet de discussions à une réunion ministérielle qui se tiendra en septembre aux Seychelles.
Le ministère a également émis un communiqué jeudi pour clarifier la situation. « Qualifiant sa position, le ministère a attaché à cette lettre avec deux annexes expliquant le questionnement de Maurice par rapport à la qualité du rapport et pourquoi, d’après le ministère, les assesseurs d’ESAAMLG semblent ne pas avoir appliqué les méthodes et les normes d’évaluation du FATF et les procédures d’évaluations mutuelles d’ESAAMLG », peut-on notamment y lire. Avant de préciser plus loin : « Il est important de noter que le président d’ESAAMLG a, dans un courrier en date du 30 juin 2018, confirmé son accord pour discuter des points d’objections soulevés par Maurice lors du prochain comité d’ESAAMLG en septembre prochain. »
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