En raison de la pandémie de la Covid-19, le nombre de plaintes et de contraventions liées à la pollution a baissé. Mais est-ce pour autant que les Mauriciens ont pris conscience des dangers associés à la pollution de l’air, entre autres ? Le point avec l’inspecteur Vishwanaden Amasay de la Police de l’Environnement et l’écologiste Sunil Dowarkasing qui, pour sa part, tire la sonnette d’alarme.
La fonction de la Police de l’Environnement consiste à garantir le respect de la réglementation environnementale. Elle est composée d’une centaine d’officiers qui travaillent avec les policiers de quartier et des stations de police du pays. Elle épaule le ministère de l'Environnement, de la Gestion des Déchets solides et du Changement climatique dans la prévention, la répression et la sensibilisation sur l’importance d’adopter les bons gestes pour protéger notre planète. C’est ce qui indique l’Inspecteur Vishwanaden Amasay, basé au bureau de la Police de l’Environnement à Port-Louis.
Délits, plaintes, contraventions et amendes
Selon lui, il existe divers délits liés à la pollution. Parmi, on retrouve le déversement des déchets illégaux sur les rues, les cours d’eau et les terrains en friche, entre autres. Il y a aussi la pollution sonore qui concerne les sorties d'échappement défectueuses ou encore les véhicules fumigènes qui continuent à cracher des nuages de fumée noire et tuent les Mauriciens à petit feu.
En moyenne, indique l’inspecteur, une cinquantaine de plaintes est enregistrée chaque jour sur les deux hotlines de la Police de l’Environnement, le 210 5151 et le 210 5252. « De plus, les membres du public nous envoient aussi des photos et des vidéos sur notre numéro WhatsApp 5250 5151. C’est une bonne chose, car nous ne pouvons pas être partout à la fois pour faire respecter la loi. Ainsi, cette collaboration avec le public nous permet de mener des enquêtes et émettre des contraventions par la suite aux auteurs des délits signalés », ajoute l’inspecteur. Ce dernier invite les Mauriciens à continuer d’envoyer des informations à la police afin qu’elle puisse agir en conséquence.
Le nombre de contraventions a baissé de manière drastique durant les deux confinements durant lesquels les mouvements étaient limités, ajoute l’inspecteur. « Cette année-ci, la fermeture des plages et les restrictions par rapport aux rassemblements, comme les mariages et d’autres fêtes, ont une incidence, particulièrement sur la pollution sonore », fait-il remarquer. Mais ce n’est pas tout. Il y a une véritable prise de conscience chez les Mauriciens, sans oublier la peur de se faire verbaliser.
Preuve en est avec les contraventions dressées durant ce mois d’août. 80 personnes ont été verbalisées pour avoir jeté des mégots de cigarette sur la rue, contre 163 contrevenants durant la même période en 2020. Par rapport à l’amendement de la loi en juin dernier concernant le déversement des déchets illégaux, une vingtaine de personnes a été verbalisée. Elles ont eu à payer la pénalité fixe de Rs 25 000. Il y avait des déchets liquides et solides, parmi des débris de construction et des carcasses de véhicules. 150 individus ont été verbalisés pour « illegal littering », c’est-à-dire qu’ils ont jeté divers déchets, papiers ou encore sac en plastique aux abords des rues, des terrains en friche et des agglomérations, entre autres. En cas de récidive, le contrevenant est traduit en cour et risque de payer trois fois la somme de l’amende fixée pour ce délit. À noter que la pénalité fixe est de Rs 3 000 et de Rs 5 000 pour le dépôt illégal de déchets et de plastique dans la nature respectivement.
Quand on parle de pollution sonore, on parle d’effets provoqués par des phénomènes acoustiques ou bruits ayant des conséquences sur la santé des personnes, de la gêne momentanée à des troubles plus graves. Le niveau du bruit se mesure en décibels. 60 décibels sont autorisés de 7 h 00 à 18 h 00, 50 décibels de 18 h 00 à 21 h 00 et de 21 h 00 à 7 h 00 le lendemain matin. Toute personne importunée par la pollution sonore peut transmettre leurs doléances à la police en appelant sur le 210 5151 ou en contactant le poste de police le plus proche pour des interventions immédiates. Un individu accusé de pollution sonore écope d’une amende de Rs 50 000 et en cas de récidive, le montant peut aller jusqu’à Rs 100 000. En cas de non-paiement, le coupable risque une peine d’emprisonnement de 12 mois. Durant ce mois d’août, huit individus ont été verbalisés pour pollution sonore, tandis que pour les premiers six mois de 2020, 18 personnes ont été verbalisées.
L’Inspecteur rappelle que pour le délit de possession de sac en plastique, l’amende est de Rs 2 000 et que pour celui de commercialisation de sacs en plastique, la pénalité est de Rs 20 000.
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