Planning familial: Anil Gayan invite les Mauriciens à avoir plus d’enfants

Maurice est victime de son succès en ce qui concerne le contrôle des naissances. Le discours a désormais changé. Les femmes pouvant avoir davantage d’enfants sont encouragées à le faire, le but étant d’assurer le renouvellement de la population.

La message a été clair : les femmes devraient consentir à avoir plus d’enfants. C’est la solution évoquée lors de l’atelier organisé par la Mauritius Family Planning & Welfare Association (MFPWA), pour faire face au problème de population vieillissante à laquelle est confronté le pays . Un appel réitéré par le ministre de la Santé Anil Gayan, qui avait déjà soulevé ce point, lors de la Journée mondiale de la population, en juillet dernier.

Population vieillissante

Selon Anil Gayan, il n’y a pas eu de véritable monitoring de l’évolution de la population depuis de nombreuses années. « Maintenant qu’on se rend compte de la gravité de la situation, il faut conscientiser les Mauriciens sur la nécessité d’avoir plus d’enfants », a-t-il soutenu. Cela, afin d’atteindre le taux de remplacement de la population, actuellement de 1,4 %, au lieu de 2,1 %. Le but étant d’éviter un dysfonctionnement dans la démographie du pays avec un plus grand nombre de personnes âgées que de jeunes. Cela pourrait mettre en péril l’économie du pays qui se retrouverait avec une population active moins importante, ont fait ressortir le ministre et la directrice exécutive de la MFPWA, Vidya Charan. Sans rien imposer, le ministre a évoqué le nombre de deux enfants par famille, car il ne s’agit pas non plus d’avoir des cellules familiales trop nombreuses, a-t-il souligné. Vidya Charan note, pour sa part, que le taux de fertilité a baissé chez certains groupes de femmes, alors que chez d’autres il est élevé. La baisse de croissance de la population n’est pas bénéfique au pays d’où le thème de l’atelier : Managing the fertility paradox in the Republic of Mauritius. Selon elle, les femmes qui ont les moyens ont adopté l’attitude de ne pas avoir d’enfants alors que d’autres sont prêtes à débourser de l’argent pour en avoir. L’atelier avait aussi pour but de parler de la santé sexuelle reproductive et du droit de reproduction de la femme soumise à des contraintes. « Notre but est d’aider les femmes pour qu’elles puissent procréer », a soutenu la directrice exécutive de la MFPWA.

Penser à l’avenir

Pour elle, il faut réajuster la politique de la planification familiale afin de mieux répondre aux besoins de la société et faire face au vieillissement de la population. Vidya Charan suggère que des facilités soient mises à la disposition des femmes qui veulent procréer afin qu’elles puissent mieux s’occuper de leurs enfants tout en travaillant. Le plaidoyer pour que les femmes aient plus d’enfants concerne particulièrement celles qui en ont les moyens mais qui n’en ont qu’un. Il leur est ainsi demandé de penser à l’avenir, car la population doit être « renouvelée adéquatement », a conclu Vidya Charan.