La Banque mondiale estime que l’arrivée d’un partenaire stratégique dans le port ne peut qu’être bénéfique.
Tout près de nous, le port de Toamasina, qui a choisi cette voie, a vu ses opérations augmenter de manière substantielle, pour devenir un leader dans la région.
Les ambitions sont grandes pour le port du pays. Environ 99% du volume total du commerce extérieur passent par Port-Louis. À l’instar des importations stratégiques que sont les produits alimentaires, les produits pétroliers ou les matières premières pour les industries locales.
Nos exportations comme le sucre et le textile y transitent également. « Notre objectif stratégique est de transformer Port-Louis un port bien équipé, géré par des professionnels et constamment mis à jour afin de maintenir un niveau de service amélioré, une haute productivité et des tarifs compétitifs.
À cette fin, nous allons poursuivre une politique d'amélioration constante et d’ouverture au monde extérieur et encourager de nouveaux investissements afin de répondre aux besoins des compagnies maritimes et d'autres acteurs portuaires », avait soutenu récemment le ministre des Communications extérieures, Xavier-Luc Duval.
Le nombre de grues passera de cinq à sept. Le quai existant sera étendu sur 240 mètres, permettant plusieurs opérations en termes de volume, passant de 530 000 TEU à 750 000 TEU et donc mieux positionner Maurice comme un « leading port » de la région. L’achèvement de l’extension et le renforcement du Mauritius Container Terminal (MCT) au coût de Rs 5,7 milliards sont prévus pour mars 2017.
Par ailleurs, un Port Master Plan est en élaboration. Confié à la firme Royal Haskoning DHV, un rapport préliminaire devrait être remis aux autorités en décembre prochain. Le rapport final sera soumis au mois de juin 2016. Ce Master Plan servira de Road Map pour le port pour les 25 prochaines années.
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Port-Louis menacé
Malgré les améliorations de ces dernières années, le port mauricien est loin d’être le plus compétitif de la région. Dans son dernier diagnostic du pays, daté de juin 2015, la Banque mondiale souligne d’ailleurs que « le rôle de Port-Louis comme port de transbordement régional est menacé par la concurrence croissante et une performance plus faible. Dans les grands ports d'éclatement régionaux, tels que Mombasa et Dar es-Salaam, et ceux encore plus étroits tels que Le Port, de la Réunion, les extensions de capacité importantes sont en cours ou en préparation ». La BM explique que l’absence d’un partenaire stratégique privé risque de ne pas « inciter les compagnies maritimes à développer leurs volumes de transbordement à Maurice. Cela soulève le risque que Port-Louis pourrait être rétrogradé au rôle de ‘feeder port’, utilisé par de plus petits navires à des coûts plus élevés, avec un impact concomitant sur les coûts des importations et des exportations ». Les avantages de l’arrivée d’un partenaire stratégique sont indéniables, selon le rapport de l’International Financial Centre (IFC), qui avait été approché par le gouvernement en 2007-08 pour préparer le terrain pour un partenaire stratégique. Ils sont (i) l'augmentation du rendement du port et la réduction du coût d'exploitation (ii) réduction de la congestion dans le port (iii) partage de l'investissement et donc réduction de facto des charges de l'État (iv) accroissement du commerce, transfert de technologie en matière d’équipements portuaires et de gestion portuaire (v) accroissement des revenus et des profits portuaires.Success Story à Toamasina
L’International Financial Centre, a aussi conseillé le gouvernement malgache dans une même initiative, à savoir développer un environnement favorable pour un partenariat public-privé pour le port de Toamasina. La privatisation du port de Toamasina (Est de l’île) a augmenté la capacité de manutention au port passant de 60 à plus de 2 500 tonnes par jour, aidant à transformer Madagascar en une plaque tournante régionale pour le trafic portuaire. C’est la compagnie philippine, Philippines International Container Terminal Services, qui a remporté l’appel d’offres pour la gestion, le financement et le développement du terminal à Toamasina pour une période de 20 ans. Dans le cadre de cet accord, Philippines International Container Terminal Services a retenu les employés (ils sont 350) pour une période d’au moins cinq ans. Suite au succès de Toamasina, l’Agence portuaire maritime et fluviale (APMF) de Madagascar veut répliquer ce modèle aux autres ports de la Grande île, en l’occurrence ceux d’Antsiranana (Nord), Nosy Be (Nord-Ouest), Mahajanga (Ouest) et Toliara (Sud-Ouest).Le géant Dubaï Ports World
Dubai Ports World, cité comme le potentiel partenaire stratégique de Port-Louis, est un géant dans le secteur portuaire mondial. Il est le troisième opérateur portuaire mondial opérant 65 terminaux sur six continents, et prévoyant d'étendre ses activités sur 12 autres. C'est une filiale de Dubai World qui appartient au gouvernement de Dubaï. La manutention de conteneurs est le cœur de métier de l'entreprise générant plus des trois quarts de son chiffre d'affaires. En 2014, DP World a traité 60 millions de conteneurs EVP (unité équivalente à des conteneurs de vingt pieds). Avec son pipeline engagé de développements et extensions, la capacité devrait passer à plus de 100 millions d'EVP en 2020, en ligne avec la demande du marché. DP World emploie 36 000 personnes dans le monde. La société a été fondée en 2005 par la fusion de Dubaï Ports Authority et Dubaï Ports International (fondée en 1999). En Afrique, la compagnie est présente en Algérie, dans le port d’Alger et de Djendjen, cela grâce à des joint-ventures. Elle opère aussi à Djibouti, à Maputo (au Mozambique) où elle gère un terminal à conteneurs. Et au Sénégal, au Port du Futur et à Dakar. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
Bahim Taher Khan: « Bon pour les cargos »
Le directeur d'Hassen Taher Seafood,salue un éventuel partenariat avec Dubai Ports World (DPW). « Le partenariat avec ce groupe renommé nous aidera dans les débarquements des conteneurs et l’accueil des bateaux cargos. Avec l’expertise de DPW, Port-Louis sera en mesure d'opérer tout au long de l'année. Le groupe gère des infrastructures portuaires en Inde et dans l'océan Indien et dispose d’équipements de dernière technologie. Cependant, le DPW ne gère pas les opérations des bateaux de pêche », dit Bahim Taher Khan. <Publicité
Gupta Gopaul: « Les employés du port en bénéficieront le plus »
Une très bonne initiative et un très bon projet. C'est ainsi que s’exprime le président de l'Association des Professionnels des transitaires sur le probable partenariat avec Dubaï Ports World. « Il faut toutefois que le gouvernement explique comment cet accord aidera à développer notre port », dit-il. Par ailleurs, il estime que sur tous les développements qu'apportera DPW, ce sont les employés du port qui en bénéficieront le plus. « Cela parce qu'ils travailleront avec des équipements sophistiqués. Avec les nouvelles infrastructures, ils travailleront dans un environnement plus sécurisé", ajoute Gupta Gopaul.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !