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France : Marine Le Pen reconnue coupable de détournement de fonds publics, risque l'inégibilité

La cheffe de file de l'extrême droite française Marine Le Pen a été reconnue coupable lundi de détournement de fonds public par le tribunal correctionnel de Paris, qui doit se prononcer sur une possible peine d'inéligibilité de la dirigeante, à deux ans de la présidentielle.

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La lecture de ce jugement très attendu a débuté vers 08H20 GMT dans une salle remplie de journalistes et de public. L'audience doit durer au moins deux heures.

Cette décision tient en haleine la classe politique en France, depuis que l'accusation a requis fin novembre à l'encontre de Mme Le Pen, à la surprise générale, une peine de cinq ans d'inéligibilité "avec exécution provisoire", c'est-à-dire s'appliquant immédiatement, même en cas d'appel de l'intéressée.

Si les juges suivent ce réquisitoire, Mme Le Pen, 56 ans, ne pourra a priori pas participer au prochain scrutin présidentiel prévu en 2027, où elle apparaît désormais favorite après trois tentatives infructueuses.

L'accusation requiert également cinq ans de prison dont deux fermes, aménageables en travaux d'intérêt public, et 300.000 euros d'amende.

Huit eurodéputés de son parti, le Rassemblement national (RN), ont également été reconnus coupables de détournement de fonds publics.

Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d'euros, les eurodéputés RN ayant fait "prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti" d'extrême droite.

"Je lis ici et là que nous serions fébriles. Personnellement, je ne le suis pas", commentait dimanche la députée dans l'hebdomadaire La Tribune Dimanche.

"Dans tous les cas de figure, ça ne nous affaiblira pas", a estimé lundi le vice-président du parti Louis Aliot, qui risque également une condamnation dans ce dossier.

- Polir l'image du FN -

Marine Le Pen est donnée largement en tête du premier tour d'un prochain scrutin présidentiel, avec 34% à 37% des intentions de vote selon un sondage publié dimanche. Ce n'est cependant pas un gage de succès final car elle a déjà échoué en 2017 puis en 2022 au second tour face à l'actuel président Emmanuel Macron, qui ne peut pas se représenter.

Mais dans une Assemblée très fractionnée, elle dirige le groupe parlementaire le plus important, capable de faire tomber à tout moment le gouvernement.

Mme Le Pen espère enfin récolter en 2027 les fruits d'une grosse décennie passée à polir l'image du parti fondé par son père Jean-Marie Le Pen, condamné pour propos racistes et antisémites, et décédé le 7 janvier.

Initialement nommée Front National, la formation a été rebaptisée Rassemblement national en 2018.

Si la lutte contre l'immigration reste au cœur de son programme et "la menace islamiste" l'antienne de ses discours, Mme Le Pen a notamment renoncé à sortir de l'euro.

Président du parti, Jordan Bardella a été la semaine dernière le premier dirigeant du RN invité par le gouvernement israélien, comme pour faire oublier les jeux de mots à consonance antisémite affectionnés par le "patriarche" Jean-Marie Le Pen.

Selon l'accusation, le Front national avait mis en place un "système organisé, systématisé" ayant permis entre 2004 et 2016 de faire du Parlement européen la "vache à lait" du parti, en utilisant les enveloppes de 21.000 euros par mois, auxquelles les députés européens ont droit, pour rémunérer des assistants parlementaires "fictifs".

Le Parlement européen estime le préjudice à 4,5 millions d'euros.

- Un plan B comme Bardella? -

Pendant huit semaines à l'automne dernier, neuf anciens eurodéputés FN - dont Marine Le Pen - ont comparu avec 12 personnes soupçonnées d'avoir bénéficié d'emplois fictifs (recel), le trésorier et les experts-comptables du parti (complicité).

Tout au long du procès, Mme Le Pen n'a cessé de clamer son innocence.

La peine d'inéligibilité est obligatoire pour le délit de détournement de fonds publics reproché à Mme Le Pen, mais la demande de son application immédiate a surpris.

Certains adversaires politiques du RN craignent qu'une telle décision soit incomprise d'une large partie de l'opinion, et qu'elle ne fasse in fine le jeu du parti d'extrême droite.

En cas d'inéligibilité de Mme Le Pen, Jordan Bardella apparaît comme une alternative toute trouvée. L'ambitieux dirigeant de 29 ans bénéficie d'une large cote de sympathie. Légèrement supérieure, même, à celle de son mentor selon un récent sondage.

© Agence France-Presse

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