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Lutte contre la drogue : le National Agency for Drug Control au Parlement le 8 avril

La prolifération de la drogue est d’une envergure sans précédent.

Le gouvernement présentera le 8 avril un projet de loi pour créer la National Agency for Drug Control. Cette nouvelle agence remplacera la NATReSA et visera à centraliser la prévention, le traitement et la réhabilitation des toxicomanes, renforçant ainsi la lutte contre la drogue.

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Le gouvernement s’apprête à franchir une étape décisive dans sa lutte contre la drogue avec la présentation au Parlement, le 8 avril 2025, d’un projet de loi visant à créer la National Agency for Drug Control (NADC). Cette nouvelle agence, qui remplacera l’ancienne National Agency for the Treatment and Rehabilitation of Substance Abusers (NATReSA), démantelée le vendredi 15 janvier 2016 pour être remplacée par la Harm Reduction Unit (HRU) sous le ministère de la Santé, aura pour mission de centraliser et de renforcer les efforts en matière de prévention, de traitement, de réhabilitation et de réduction des risques liés à la consommation de substances illicites.

La NADC, qui sera placée sous l’autorité d’un Drug Control Board, disposera de prérogatives élargies par rapport à son prédécesseur. Elle sera notamment chargée de réduire la demande de drogues en mettant en œuvre des programmes de prévention, de coordonner et suivre les traitements et la réhabilitation des usagers, de faciliter la réintégration sociale des personnes dépendantes, de mener des actions de réduction des risques, notamment en matière de santé publique, afin de minimiser la transmission du VIH/Sida et de l’hépatite C, et de lutter contre l’offre de drogues en s’attaquant aux flux d’approvisionnement et à la production de substances illicites.

Pour mener à bien ses missions, la NADC sera dotée d’une structure organisationnelle renforcée, comprenant notamment un département dédié aux politiques et à la recherche, un département axé sur le traitement et la réhabilitation, une cellule de sensibilisation du public et une unité de coordination de la lutte contre le trafic de drogue.

La politique nationale en matière de lutte contre la drogue sera définie par la National Drug Control Commission, présidée par le Premier ministre et composée du vice-Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement.

« La lutte contre le trafic et l’usage de drogues sera l’une des priorités majeures de ce gouvernement », a déclaré Navin Ramgoolam au Parlement le 4 février dernier.

La NADC sera présidée par Sam Lauthan, ancien ministre et ancien assesseur de la Commission d’enquête sur la drogue, et dirigée par le Dr Fayzal Sulliman, un expert reconnu dans le domaine de la toxicomanie, ayant travaillé avec divers gouvernements et organisations non gouvernementales en Afrique, ainsi qu’avec l’ONUDC.

Cette réforme intervient dans un contexte alarmant, marqué par une recrudescence de la consommation de drogues synthétiques à Maurice. Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cité par le Premier ministre Navin Ramgoolam le 4 février dernier, « parmi les six pays [d’Afrique de l’Est, c’est-à-dire Kenya, Madagascar, Seychelles, Tanzanie, Ouganda, et Maurice] que j’ai nommés, Maurice a été identifié comme le premier consommateur de cannabinoïdes synthétiques. Maurice est le premier ! ».

Le chef du gouvernement a aussi précisé que « la menace que représentent les cannabinoïdes synthétiques et autres drogues à Maurice avait déjà été soulignée dans l’Indice mondial du crime organisé 2023, qui a évalué 15 marchés criminels, y compris les marchés de la drogue, dans 193 États membres. Et dans ce rapport, sur les 193, Maurice a été classée à la 7ᵉ place en ce qui concerne le marché des drogues synthétiques, derrière l’Afrique du Sud dans ce domaine ».

Le Premier ministre a également souligné les lacunes du système actuel, notamment en matière de traitement et de réhabilitation : « Bien que le traitement à la méthadone soit disponible, d’autres formes de traitement restent sous-développées et inadéquates ». Il a également déploré le manque de coordination et de suivi des patients, ce qui entraîne des taux élevés de rechute.

Face à cette situation, le gouvernement mauricien entend adopter une approche globale et ambitieuse. Parmi les mesures annoncées, outre la création de la NADC, on peut citer : l’allocation de ressources supplémentaires à la police et le renforcement de ses capacités, l’adoption de mesures audacieuses pour mettre fin à la souffrance des familles et de la société, la création d’une commission spéciale de l’Assemblée nationale pour examiner les moyens de lutter contre la drogue, l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action global pour une réponse plus efficace et la révision des dispositions légales relatives au trafic, à la consommation et au traitement des toxicomanes.

Maurice : près de 1 000 arrestations liées à la drogue en cinq mois

Selon les informations communiquées par le commissaire de police, pas moins de 942 personnes ont été arrêtées en lien avec des affaires de drogue entre le 12 novembre 2024 et le 12 mars 2025. Durant cette période de cinq mois, la police a enregistré 1 076 affaires liées à la drogue, un chiffre qui souligne l’ampleur du problème dans le pays. Parmi les personnes arrêtées, 460 ont été inculpées pour possession de drogues dangereuses, dont 433 pour possession avec une présomption de commerce et 44 pour possession avec une présomption de trafic. Quatre personnes ont également été inculpées pour blanchiment d’argent dans le cadre d’enquêtes en cours, et une personne pour entrave à la justice.

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