- Une réunion entre Business Mauritius et le ministre du Travail prévue ce jeudi
Le 14e mois aux salariés touchant jusqu’à Rs 20 500 et une somme nominale pour ceux qui gagnent entre Rs 20 500 et Rs 50 000. C’est ce que recommande Business Mauritius au gouvernement afin de ne pas alourdir davantage les charges des entreprises qui souffrent d’un manque de liquidité. La fédération patronale suggère aussi une aide aux entreprises ou encore un système d’échelonnement. La balle est, maintenant, dans le camp du gouvernement qui fera connaître sa décision ce vendredi.
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13 décembre
C’est ce vendredi 13 décembre que le gouvernement annoncera sa décision. Mardi, au Parlement, le Premier ministre Navin Ramgoolam a déclaré que le sujet sera discuté au Conseil des ministres. Il a souligné « la nécessité de prudence » pour minimiser l’impact de ce paiement sur une économie qu’il a qualifiée de « désastreuse » héritée par son gouvernement.
Rs 18,2 milliards
Selon la société AXYS, le paiement du 14e mois coûtera Rs 18,2 milliards.
Ce que devra décaisser le…
…gouvernement : Rs 2,5 milliards
…secteur privé : Rs 15,7 milliards
14e mois : la position initiale des entreprises
- Le paiement du 14e mois est une promesse électorale.
- En deuxième lieu, une telle mesure n’a pas été budgétée, à l’opposé du boni de fin d’année, soit le 13e mois, que les entreprises ont pour habitude d’honorer.
Le point de vue de Business Mauritius
Vu la situation économique du pays, de la promesse faite par l’Alliance du Changement à la population, de la demande du gouvernement aux entreprises de faire un « geste exceptionnel », Business Mauritius, après consultations avec ses membres, propose plusieurs options. « Les compagnies ont été prises de court, d’autant qu’elles souffrent d’un problème de cash-flow. C’est extrêmement difficile pour les entreprises de payer le 14e mois. C’est pourquoi nous pensons que le paiement du 14e mois ne devrait pas être accordé à tous les employés. Il faut une dose de ciblage en faveur des employés aux salaires les plus faibles et ceux qui sont les plus vulnérables. Nous demandons au gouvernement d’explorer ces possibilités. Ce sont des pistes de réflexion qui se sont dégagées suite au feedback de nos membres », précise Pradeep Dursun.
La proposition du patronat
Un plafonnement basé sur le salaire médian
Rs 20 500
Le salaire médian, qui est calculé par Statistics Mauritius, est de Rs 20 500.
50 %
50 % des employés touchent le salaire médian.
Bon à savoir
Une réunion avec le ministre Uteem ce jeudi
Compte tenu de l’ampleur grandissante des enjeux, Business Mauritius a demandé une réunion avec le ministre du Travail, Reza Uteem, indique-t-on. La réunion est prévue ce jeudi 12 décembre à 13 heures.
La baisse de l’essence, une bien meilleure formule
Selon plusieurs observateurs économiques, étant donné le contexte actuel, le gouvernement pourrait mieux soulager la population à travers d’autres formes de soutien promis comme la baisse de l’essence. « C’est la meilleure formule pour alléger le fardeau des Mauriciens et cela apportera un certain feel-good factor. Alors que le paiement du 14e mois n’est pas sans implications, d’abord pour les entreprises en termes de masse salariale, mais aussi pour l’emploi. Certaines entreprises n’auront pas la possibilité de recruter ou de combler les postes vacants. Et dans le pire de cas, certaines compagnies peuvent cesser leurs opérations », préviennent-ils.
Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius: « Il faut un mécanisme d’aide ou un système d’échelonnement sur au moins six mois »
Avec la publication du rapport State of the Economy par le gouvernement, il est temps aussi de considérer le « cost of doing business », avance Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius. « Par rapport au 14e mois, notamment, nous avons fait plusieurs propositions de plafonnement à la ligne médiane, surtout en tenant compte du problème de cashflow auquel font face beaucoup d’entreprises, mais aussi du timing, puisque nous sommes maintenant déjà proche des délais de paiement des salaires », explique-t-il.
Si le 14e mois est imposé d’ici fin 2024, poursuit-il, il sera alors nécessaire de proposer un mécanisme d’aide de l’État ou un système d’échelonnement sur au moins six mois. « Il est aussi clair qu’il sera extrêmement difficile pour beaucoup d’absorber à la fois le 14e mois et la compensation salariale, surtout dans cette année qui a connu des augmentations lourdes dans la masse salariale », explique Kevin Ramkaloan.
Quelles entreprises ont besoin de soutien ? « Les secteurs à haute intensité de main-d’œuvre ont besoin de soutien, où nous comptons le secteur export, les PME et les TIC, mais également toutes ces entreprises tenues par des contrats à terme fixe qui ne pourront pas repasser les coûts. Ici, nous comptons les entreprises dans la construction, mais aussi les firmes de services, tels que la sécurité et le nettoyage, entre autres. »
Et de conclure : « Il y a, bien évidemment, des entreprises qui, par leur capacité à payer et leurs spécificités propres, arriveront à soutenir ces coûts additionnels, mais il faudra aussi prendre en compte celles pour qui le cashflow représente un problème réel, et pour qui des mesures d’accompagnement seront critiques afin qu’elles ne finissent pas l’année dans le rouge. »
Les 3 autres propositions du patronat
1. Pour des mesures de soutien
Pradeep Dursun précise que malgré les propositions, certains secteurs et entreprises auront des difficultés à payer le 14e mois. « Nous demandons au gouvernement de proposer des mesures de soutien. »
2. Prendre en compte les autres paiements
Certaines entreprises, dépendant de leurs secteurs d’activité, ont l’habitude d’accorder un paiement au-delà du 13e mois selon leur politique de rémunérations. « Elles vont continuer avec cette pratique. Cependant, il faut les rassurer que toute forme de paiement autre que le 13e mois qu’elles feront sera prise en considération dans le paiement du 14e mois », recommande Pradeep Dursun.
3. Aucune justification pour une compensation salariale
« Nous sommes dans une année exceptionnelle où il y a eu plusieurs augmentations (NdlR : hausse du salaire minimum, paiement de la compensation salariale, ajustements pour la relativité salariale). Avec une inflation qui est restée à un taux relativement faible comparativement aux années précédentes, il n’y aucune justification pour accorder une compensation salariale », fait ressortir Pradeep Dursun.
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