Le vendredi 20 mars 2020, le pays tourne au ralenti. Le temps s’arrête pour Nalini Aubeeluck lors du premier jour du confinement national. Une hémorragie cérébrale la plonge dans le coma. Elle se réveille sept jours après avec l’incapacité de parler, de comprendre et de bouger ses mains et ses pieds. Un an après, l’entrepreneure se remet graduellement de cet événement inattendu.
«Je suis retournée à la vie », dit Nalini Aubeeluck avec le sourire, dans une vidéo publiée sur Facebook le vendredi 6 août. Pour la première fois, elle annonce publiquement qu’elle a été victime d’une hémorragie cérébrale. Entrepreneure, chorégraphe et actrice, elle explique la raison de son absence sur la scène. Elle mène un combat silencieux depuis le 20 mars 2020.
La veille du jour fatidique, Nalini Aubeeluck éprouve des maux de tête. Elle avale des comprimés de paracétamol pour aller mieux. Elle va aussi se reposer. À 2 heures du matin, elle se réveille avec de fortes douleurs à la tête. Elle fait appel à sa maman et son fils, Hans. « À peine ai-je eu le temps de leur parler que je suis tombée dans les pommes. J’étais plongée dans le coma et je suis restée inerte. Mon fils et ma maman ont appelé une ambulance pour me transporter à l’hôpital », raconte cette habitante de Curepipe. Elle est placée en bloc opératoire pour subir une chirurgie, « mes chances de survie n’étaient que de 2% ».
Aujourd’hui, je vais mieux, même s’il reste encore quelques séquelles»
« J’ai passé sept jours dans le coma. J’ai eu une deuxième vie, le 27 mars 2020, soit le jour de mes 43 ans. Dieu, mon sauveur, m’a redonné vie », dit Nalini Aubeeluck. Toutefois, le réveil est pénible. Elle a du mal à comprendre quand ses proches et le personnel soignant lui parle. Elle n’arrive pas, non plus, à s’exprimer. « Je voulais parler, mais les mots ne sortaient pas. Je ne pouvais non plus bouger mes mains et mes pieds », relate notre interlocutrice. Celle qui se rendait régulièrement en salle de gym et qui jonglait entre les différentes responsabilités professionnelles commence à vivre au ralenti.
Se remettre sur pied
Quelques jours plus tard, elle regagne sa lucidité et prononce quelques mots. Elle enchaîne avec les sessions de physiothérapie pour retrouver sa mobilité. « Comme le pays était en confinement, tous mes proches ne pouvaient pas me rendre visite. Un jour, ma maman venait. L’autre jour, mon fils ou ma sœur venait me voir », dit-elle. Le 22 avril 2020, elle retourne à son domicile.
Durant sa convalescence, elle prend le temps de se documenter sur l’hémorragie cérébrale. Elle comprend que cette pathologie touche aussi bien les personnes âgées et les jeunes adultes. Elle découvre que l’hémorragie cérébrale entraîne des complications. « Je ne sais pas exactement ce qui a provoqué ce saignement brutal. Mes jours se ressemblaient tous, notamment avec son lot de stress et de bonne humeur », dit-elle.
« Aujourd’hui, je vais mieux, même s’il reste encore quelques séquelles », livre-t-elle. Nalini Aubeeluck confie qu’elle se rend régulièrement à son rendez-vous à l’hôpital et fait trois sessions de physiothérapie par semaine. « Je remercie mes quatre médecins, notamment Dr Boodhoo et le physiothérapeute Manish Tupsy, pour avoir pris soin de moi », dit-elle.
En fin de 2020, elle se remet au travail. Elle bénéficie du soutien de son fils pour gérer l’école de danse et le salon d’esthétique. Hans Aubeeluck a 27 ans et se mariera bientôt.
Projets en suspens
L’entrepreneure souhaite reprendre deux de ses projets, dont son long-métrage. Elle a achevé l’étape de l’écriture du scénario en collaboration avec Hanshini Appannah et Stéphane Bellerose en 2020. Le projet a aussi été approuvé pour une subvention du National Arts Fund. « Décembre 2021 marque les 25 ans d’existence de Nalini Dance Group. Nous étions les premiers à proposer la danse sur musique de Bollywood dans des événements. À cette époque, ce concept n’était pas bien vu. Aujourd’hui, plusieurs groupes offrent ce service », dit-elle. Nalini Aubeeluck a commencé à préparer les célébrations en 2020, mais elle est tombée malade. « J’espère aller beaucoup mieux pour relancer ces deux projets », dit-elle.
Une passionnée des arts
Nalini Aubeeluck est l’aînée de trois filles. Depuis très jeune, elle est portée vers les différentes formes artistiques. À 17 ans, elle apprend qu’elle mettra un enfant au monde. Elle ne se laisse pas affecter par le regard de la société. « Aujourd’hui, c’est Hans qui s’occupe de moi. C’est une preuve que je l’ai bien élevé », dit-elle.
Elle continue sa route. Elle suit des cours de danse classique indienne, le Kathak, sous l’aile de la danseuse-chorégraphe Anna Patten. Elle fait aussi le théâtre avec le metteur en scène Henry Favory. Ensuite, elle bénéficie d’une formation en cinéma sur deux ans. La formation est présentée par un Français, Francis Leroy.
Puis, Nalini Aubeeluck a l’occasion d’animer l’émission Xpression aux côtés de Ben Javed pour la télévision nationale. Elle présente aussi la météo. En 2014, elle se lance dans la téléréalité en venant de l’avant avec Beauty Queen.
Elle est surtout connue pour sa prestation dans des films locaux comme Lonbraz Kann, de David Constantin, et The Comeback, de Sharvan Anenden.
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