Le ministère du Travail avait proposé à Yogita Babboo l’option d’envoyer son dossier à l’Employment Relations Tribunal en début de semaine. La présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) compte finalement contester son licenciement en cour industrielle.
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Yogita Babboo s’était tournée vers le ministère du Travail qui lui a proposé de référer son cas à l’Employment Relations Tribunal (ERT). Elle avait jusqu’au 19 août pour donner son feu vert. Toutefois, après avoir discuté avec ses avocats et la plateforme syndicale qui la soutient, elle a décidé d’avoir recours à la cour industrielle. C’est ce qu’elle a annoncé lors d’une conférence de presse hier, à Port-Louis. « La décision que nous allons prendre va changer le cours de ma vie. Je ne vais pas solliciter l’ERT, mais je vais engager une action en cour industrielle et nous en avons informé le ministère à travers une lettre. Air Mauritius ne respecte pas plusieurs lois », déclare-t-elle.
Elle explique sa décision en faisant ressortir qu’il existe des cas en instance devant l’ERT depuis deux ans. « Je n’ai aucune garantie et cela me rappelle le cas de Sharvin Sunnassee. Si Air Mauritius me réintègre, est-ce qu’on me laissera travailler tranquillement ? » se demande-t-elle.
Pour sa part, son négociateur syndical, Radhakrishna Sadien, affirme que le comité disciplinaire doit être déclaré « null & void ». D’après lui, si Yogita Babboo avait arrêté son choix pour l’ERT, elle aurait eu deux
options : soit la réintégration, soit la poursuite du licenciement avec compensation. « L’ERT est administrativement institué et il est légitime de se demander si cette institution disposera effectivement de la latitude requise pour traiter cette affaire. Nous penchons en faveur de la cour industrielle, car cela permettrait de convoquer des témoins tels que le ministère du Travail et Air Mauritius. La Cour industrielle possède une expertise spécifique dans ce genre de dossiers et serait mieux à même de traiter les infractions de manière appropriée », fait-il ressortir.
Entre-temps, Yogita Babboo est en consultation avec ses avocats et compte engager son action en cour industrielle d’ici la semaine prochaine. Pour rappel, depuis son renvoi avec effet immédiat le 10 juillet 2023 par Air Mauritius, elle explore toutes les avenues possibles pour contester son limogeage. La compagnie d’aviation nationale lui reproche d’avoir porté atteinte à sa réputation lors d’une émission diffusée sur une radio privée le 25 avril dernier.
Le Défi Quotidien a tenté d’obtenir une déclaration d’Air Mauritius, mais en vain. Il est à noter que dans le plus récent communiqué publié par la compagnie aérienne, soit le 4 août dernier, Air Mauritius a réaffirmé son engagement à respecter les lois et à collaborer pleinement avec toute procédure judiciaire. Elle se dit aussi prête « à fournir toute information supplémentaire et explication demandée par les autorités compétentes ». « Ayant foi dans les institutions et les lois du pays, Air Mauritius affirme son engagement à respecter la justice et à suivre les procédures légales applicables. En tant qu’organisation qui défend les normes solides de professionnalisme et d’intégrité, Air Mauritius assure à toutes les parties prenantes que ses actions continueront d’être guidées par les principes de respect du droit, comme elles l’ont toujours été », peut-on lire dans le communiqué.
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