- La maman Aissa, 75 ans : « Nawaz pe brile, Nawaz pe brile »
Un terrible drame a secoué les habitants de l’avenue Dr Pépin, Vuillemin, Beau-Bassin, jeudi soir. La maison où vivaient Aissa Lollmohamed, âgée de 75 ans, et son fils Nawaz, âgé, lui, de 44 ans, tous deux en situation de handicap, a été la proie des flammes. La maman a crié de toutes ses forces pour que les secours puissent sauver son fils unique, mais ils n’y sont pas parvenus. L’origine de cet incendie demeure floue pour l'heure.
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Les sapeurs-pompiers de Coromandel ont dû défoncer une porte pour accéder aux victimes. La septuagénaire a pu être sauvée, tandis que son fils a été retrouvé carbonisé sur son lit. L’état de la maman, admise à la Burns Unit de l’hôpital Victoria, Candos, est jugé sérieux.
Les images de cette nuit sont encore vives dans la mémoire des habitants du quartier qui sont venus prêter main forte pour secourir cette mère et son fils. Anwar, un cousin d’Aissa Lollmohamed, habite à quelques mètres du lieu du sinistre. Jeudi soir, ce dernier rentrait chez lui quand il a été alerté par une animation particulière. « Mo pe rant lakaz, mo tann dimounn pe kriye dife, dife », explique-t-il.
Sans perdre un instant, il s’est empressé d'aller voir et a constaté que c’était la maison d’Aissa qui était sous la menace des flammes. « Nou finn donn koudmin pou tegn dife », dit-il. Ils étaient nombreux, les gens du voisinage, à s’être rendus auprès de cette famille pour apporter leur aide. Ils ont voulu entrer dans la maison. « Nounn rod rantre par lafnet, me ena antivol. Pa pe kav defons laport, mo neve inn met tarzet. Nou tann so mama pe kriye andan », se souvient-il avec effroi.
En effet, alors que le feu et la fumée envahissaient leur modeste demeure en béton avec la toiture en tôle, la maman, qui ne peut se mouvoir correctement, criait à l’aide. « Nawaz pe brile, Nawaz pe brile ». Les gens sur place tentaient par tous les moyens de trouver une solution pour les secourir. Entre-temps, les pompiers de Coromandel ont été alertés de ce drame. Ils pouvaient également entendre son fils Nawaz, qui criait à l’agonie : « Tir mwa, tir mwa », nous explique l’oncle de la victime.
Une fois sur place, les pompiers ont défoncé la porte pour pouvoir pénétrer dans la maison et ont pu maîtriser le feu. Dans une chambre, ils ont retrouvé la maman qui a partiellement subi des brûlures au corps et, à quelques pas de son lit, celui de son fils Nawaz. Il était déjà trop tard pour le quadragénaire. Il avait subi de graves brûlures. La maman a été conduite par le SAMU à l’hôpital Victoria, Candos. Elle a été placée en soins à la Burns Unit. L’autopsie pratiquée sur Nawaz Lollmohamed a révélé qu’il a succombé à des brûlures excessives.
Une mère et son fils face à l’adversité
La vie n’a pas été tendre envers cette mère et son fils. « Nawaz était son fils unique. Depuis son enfance, il ne jouissait pas d’une bonne santé. Il a des problèmes musculaires et ne peut se tenir droit. Il se déplaçait en fauteuil roulant. Le papa les a abandonnés et Aissa s’est retrouvée seule à élever son fils malade. Nawaz aussi était tombé dans une dépression », explique Anwar.
Mère et fils s’étaient installés dans une maison à la rue Dr Pépin, près de leurs proches. Au fil des ans, la maman, avec l’âge, est aussi tombée malade. « Elle a des problèmes de varices et ne peut plus marcher comme avant. Des fois, quand elle sort, elle doit s’agripper au mur pour ne pas tomber. Nous les aidons beaucoup. Nous leur apportons à manger. La maman peut être vue prenant l’air à l’extérieur de la maison, mais pas son fils », poursuit ce proche.
« Lorsque Nawaz avait besoin de quelque chose, il lui arrivait de crier et mon frère allait le voir. Sinon, il téléphonait pour qu’on vienne l’aider », nous dit l’oncle.
Une famille : deux drames en quelques heures
Pour sa maman Aissa, en moins de quelques heures, c’est un second drame qui l’afflige. Jeudi matin, Ramjane Lollmohamed, âgé de 74 ans, frère de la dame, a été retrouvé sans vie dans sa maison située dans la même cour où l’incendie s’est produit. Ce dernier, qui vivait seul, était dans un état de décomposition avancée. Selon ses proches, cela faisait quatre jours qu’ils ne l’avaient pas vu. L’autopsie a conclu qu’il est mort de causes naturelles. Ses obsèques ont eu lieu jeudi après-midi. « Get enn kou, mem zour gramatin li perdi so frer, aswar se so garson ki mor dan sa dife-la », lâche une voisine, attristée par cette double disparition tragique.
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