Le Fonds monétaire international (FMI) renoue avec ses consultations régulières sur l’économie mauricienne. Une délégation est attendue au pays début décembre. Au cours de cette série de rencontres, le niveau élevé de la dette, les politiques fiscale et monétaire et les risques à la stabilité économique seront abordés.
Ce sera la première mission du genre après les élections générales du 10 décembre 2014 et elle intervient 22 mois après le précédent exercice. De fait, les consultations revêtent un caractère particulier. Un nouveau ministre des Finances, en l’occurrence Vishnu Lutchmeenaraidoo, est en place. La Banque de Maurice a comme Gouverneur Ramesh Basant Roi, qui succède à Rundheersing Bheenick, ce dernier ayant occupé ce poste neuf ans durant.
Lors de ces interactions avec l’économiste du FMI en charge du dossier mauricien et son équipe, la nouvelle équipe dirigeante des affaires de l’État communiquera sa nouvelle vision pour relancer la croissance, les mesures prises pour assurer la stabilité de la roupie, de même que les actions en cours pour mettre au diapason le déficit budgétaire et la dette publique.
À Rs 237,7 milliards au 31 décembre 2014, soit Rs 188 000 par tête d’habitant, la dette publique est considérée comme étant contraignante. D’une part, elle limite la capacité de l’État à lever des fonds pour financer des projets majeurs, dont au port. Et de l’autre, le remboursement est une pression récurrente sur la Trésorerie publique. Depuis 2010, en moyenne annuelle, un montant de Rs 38,4 milliards a été au service de la dette, dont Rs 10,2 milliards sous forme d’intérêts. C’est la stabilité économique du pays qui est risqué au cas où le niveau de la dette devient incontrôlable.
« À un moment où l’investissement du secteur privé est en déclin, le gouvernement devrait normalement réagir avec une hausse dans ses investissements afin que le Produit intérieur brut puisse croître à une vitesse plus élevée avec la création rapide d’emploi », a affirmé le Grand argentier dans une réponse parlementaire en date du 13 octobre.
« Mais la dette du secteur public ne permet pas une telle réaction. C’est dans cette optique que le gouvernement est en train d’encourager une meilleure participation du secteur privé dans des projets publics. »
La stabilité de la roupie est un volet essentiel de cette mission. Car ses fluctuations ont un impact direct sur le coût de la vie des Mauriciens, le déficit commercial. Il faut tenir compte du fait que Maurice est un importateur net de produits pétroliers, de nourriture et d’équipements. Le pays est à la merci des forces du marché international tant au niveau des prix qu’au cours du dollar.
À noter que cette mission succède à celles du Fond monétaire international et de la Banque mondiale sur l’état des lieux du service financier mauricien. Les experts démarrent à partir du 1er novembre un audit du système bancaire de l’industrie des assurances. Lors de cet exercice qui devrait durer 18 jours, ils analyseront le cadre légal régissant le secteur financier et sa capacité à surmonter une crise interne sans influer sur le train de vie de la population.
Au final, des rapports favorables de ces deux organisations mondiales seront, sans nul doute, bénéfiques pour le pays puisque Maurice s’est engagé dans un processus de développement soutenu.
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