Le Fonds monétaire international est d’avis que le ministère des Finances ne peut se permettre de lever des fonds additionnels en vue de financer des projets d’envergure, évinçant le secteur privé.
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Au 30 septembre, la dette publique s’élevait à Rs 203,417 par tête d’habitant, soit Rs 256,8 milliards. En utilisant les paramètres du Fonds monétaire international (FMI), ce montant représente 64,1 % du Produit intérieur brut (PIB). La dette du gouvernement central, excluant celle des corps parapublics, est composée d’une somme de Rs 177,6 milliards levée sur le marché domestique et Rs 54,5 milliards des bailleurs de fonds étrangers. « La Trésorerie publique doit faire attention avant de s’endetter davantage. La (présente) situation est solide. Il n’y a aucun problème en particulier. N’empêche que le niveau est relativement élevé par rapport aux marchés émergents », a affirmé Mauro Mecagni, directeur adjoint pour l’Afrique au sein du FMI, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 16 décembre au ministère des Finances, à Port-Louis.
Meilleure utilisation des fonds
Mauro Mecagni est à la tête d’une délégation du FMI dans le cadre des consultations régulières de cette instance internationale avec les autorités sur la santé de l’économie. Dans le jargon économique, ces réunions sont connues comme étant les Article IV Consultations. Cette série de consultations est la première du genre depuis l’installation au pouvoir de l’Alliance Lepep, accompagnée de changement aux Finances et à la Banque de Maurice ainsi que de la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie économique. L’analyse du FMI vient confirmer les propos du ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo selon lesquels le présent niveau de la dette publique ne permet pas une participation plus active de l’État dans le financement d’importants projets. À cet effet, le gouvernement a sollicité l’appui du secteur privé. Si l’État s’y met, d’autres secteurs nécessitant son intervention seront négligés. « Une accumulation de la dette équivaut à l’utilisation d’une plus grande partie des revenus de l’État pour payer les intérêts. Ce n’est point désirable car cela équivaut à utiliser des fonds destinés à d’autres fins, telles que les développements infrastructurels et humains. Qui plus est, il existe le risque de mettre le secteur privé sur la touche », a expliqué Mauro Mecagni, entouré par les membres de sa délégation. Afin de s’assurer d’une meilleure participation du secteur privé, des réformes institutionnelles sont requises,selon le FMI. La Trésorerie publique devrait s’assurer que la meilleure stratégie est mise en place pour ramener le ratio de dette par rapport au PIB de manière graduelle. Car des réajustements sévères pourraient affecter le taux de croissance du pays. Abordant le volet de l’expansion économique, le FMI estime qu’elle avoisinerait les 4 % en 2016, contre 3,6 % en 2015, selon Statistics Mauritius. Les estimations communiquées par Mauro Mecagni sont en ligne avec les projections de la Banque de Maurice et du groupe MCB. Elles se basent sur l’impulsion positive, avec le démarrage d’importants projets.
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