C’est un de ces leaders du secteur privé engagé dans une activité essentielle à l’économie de Maurice : l’essence et les produits dérivés. Directeur général de la société Vivo Energy, Kiran Juwaheer a gravi les échelons en faisant l’expérience africaine avant de faire ses preuves à Maurice.
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À Roche-Bois, où se trouvent les bureaux de Vivo Energy, Kiran Juwaheer peut se vanter d’avoir tissé des liens de confiance avec les habitants. « Lors des émeutes de 1999, nous avons été épargnés, d’abord parce qu'un certain nombre d’habitants de la localité sont employés chez Vivo Energy, puis ils sont conscients que nous faisons partie de leur vie sociale et économique », explique-t-il.
Kiran Juwaheer, c’est d’abord une bonne bouille, le sourire et le verbe juste, sans surenchère. Natif de La Rosa, marié à Roubina Juwaheer, universitaire, père de trois enfants, c’est un Mauricien gagné à son pays. « Je répète à mes enfants qu’il faut rentrer à Maurice, une fois les études à l’étranger terminées », se plait-il à dire.
Le benjamin d’une fratrie de trois garçons, il a toujours été le plus « gâté » mais cela ne l’a pas empêché de réussir ses études pour terminer au collège Royal de Curepipe, puis à Manchester pour des études d’ingénieur. « J’ai choisi Manchester à cause de l’équipe, dont je suis fan », dit-il, dans un éclat de rire. Après un stage au Mirrlees, il rentre à Maurice en 1986, prend de l’emploi dans une filiale d’IBL, avant de partir chez Shell qui recherchait « un jeune dynamique » comme Sales Technical Advisor.
« À l’époque, Maurice connaissait un boom dans le secteur manufacturier, avec une croissance du nombre des usines. C’était propice pour l’essor dans mon secteur. J’ai commencé par visiter les usines, je leur ai proposé des lubrifiants. Shell était la première compagnie dont les ingénieurs préconisaient l’usage des lubrifiants. On l’a fait très bien », se souvient encore Kiran Juwaheer. Ce dernier est alors promu au rang d’attaché commercial, avec son intégration au réseau des stations de service.
En 1996, Shell l’envoie en Tunisie dans le cadre de son projet de rebranding de ses stations -service. « Le projet consistait à recolorer les signes de ses 140 stations », dit-il. Après deux années dans ce pays du Maghreb, il rentre à Maurice vers la fin de 1997, où il devient Retail Manager, fonction qu’il assume jusqu’à janvier 2001, lorsqu'il est sollicité par l’East Africa Retail Network Planning, au Kenya. Là, ses responsabilités concerneront une dizaine de pays anglophones.
Une innovation chaque année
En 2006, il repose ses valises à Maurice, où Shell lui confie les responsabilités de Country Chairman de la compagnie. En 2011, il obtient le poste de Managing Director de Shell qui, avec ses 47 stations, occupe la plus grande part du marché des produits pétroliers. « On s’était engagé à respecter nos promesses : ainsi nous avons respecté notre engagement d’introduire les additifs, d’abord pour mieux protéger les moteurs puis pour aider les conducteurs à réaliser des économies. Cela a été étendu aux industries afin de réduire les émissions de gaz toxique. Nous avons été les premiers à introduire la carte à puce à Maurice en 1999, puis la carte de fidélité et plus récemment le gaz cylindrique composite plus léger, dans un souci d’aider les conductrices. Cela participe de notre ambition d’apporter une innovation chaque année », fait-il ressortir.
En 2016, Vivo Energy est devenue la titulaire exclusive de la licence pour la production et la commercialisation des produits Shell en Afrique, opérant dans seize pays du continent, dont Maurice, ses actionnaires majoritaires étant Vitol et Helios Investment Partners. « Avant cette transition, il y a eu certes des rumeurs spéculant sur la marque Shell et les interrogations sur l’emploi. Mais on a su apporter des garanties à ces questions, en consolidant l’esprit d’équipe. L’autre élément qui a aidé la transition, c’est que Vivo Energy avait annoncé la couleur dès le départ, jouant à fond la carte de la transparence. Il y avait une réelle ambition dans la continuité de l’entreprise », fait valoir Kiran Juwaheer.
Aujourd’hui, Vivo Energy a fait le pari de pérenniser ses activités à Maurice, compte tenu de la volatilité du dollar, en se conformant aux normes internationales. Avec ses 25 véhicules quadrillant Maurice et ses 114 salariés, la société peut s’enorgueillir de participer à la stabilisation du marché des produits pétroliers à Maurice. « Pour y arriver, il faut d’abord aimer son pays. J'assume mes responsabilités avec fierté et je veux nous comparer aux meilleurs en Afrique. Si on a réussi à Maurice, c’est grâce à l’adhésion de nos salariés aux valeurs de notre compagnie où le mot ‘discrimination’ n’a pas sa place », ajoute Kiran Juwaheer.
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