Ses mains calleuses montrent avec quel acharnement il a appris son métier de percussionniste. Sa connaissance des rythmes africains est encyclopédique et les percussions telles que le djembé, le sangban et le kenkeni n’ont pas de secret pour lui.
Johan Leste est issu d’une famille de musiciens. Son grand-père jouait de la guitare et quelques-uns de ses oncles jouaient du violon et du banjo, lors de mariages et de bals. Mais c’est la musique africaine qui a eu le plus grand retentissement sur lui durant son enfance. « De proches parents faisaient partie du groupe de danse et de musique Mo mam Twa. De plus, le lieu où se tenaient les répétitions de ce groupe était à deux pas de ma maison. J’assistais souvent aux répétitions. J’ai aussi eu la chance d’entendre, lorsque j’avais à peine 10 ans, le musicien sénégalais Mamadou Kouyaté ».
Ce n’est cependant qu’à 16 ans que Johan Leste fera son apprentissage de la musique. « Mes parents voulaient absolument que je réussisse ma scolarité. Lorsque j’étais enfant, ils m’ont encouragé à me concentrer exclusivement sur mes études pour que je puisse être admis dans un bon collège. Je leur en suis d’ailleurs très reconnaissant ».
Après ses études au Saint Marys College, il se donne corps et âme à son art. Il joue au sein des groupes Bafana-bafana, Mo Mam Twa et Afro Tribal. Mais c’est sa rencontre avec Menwar qui lui permettra de se produire à travers le monde. En 2004, il participe au sein du groupe de ce dernier au festival d’Angoulême, en France. S’ensuivront des performances scéniques en Belgique, en Italie, au Maroc, aux USA et au Canada, entre autres.
[blockquote]«Il est regrettable que les écoles ayant pour vocation l’enseignement de la musique n’aient pas un département consacré à la musique africaine»[/blockquote]
Rythmes
« Ce sont mes nombreux voyages qui m’ont permis, en grande partie, de parfaire mes connaissances musicales. J’ai eu l’occasion d’étudier la technique du djembé avec un maître tambour, lors d’un voyage en Afrique du Sud. J’ai également bénéficié de conseils de nombreux percussionnistes lors de mes participations à des festivals internationaux de World Music.» Le jeune musicien est également très engagé dans la musique fusion et a beaucoup joué au sein de l’Art Academy avec Sandhip Bhimjee et Anna Patten. C’est d’ailleurs, Naden Veerapen, un joueur de tabla, qui lui a ouvert les yeux sur la richesse de la tradition des percussions africaines. « Il m’a appris que les rythmes au tabla ou au djembé ont chacun une fonction bien précise. Des rythmes spécifiques sont associés, en Afrique, à des événements comme les mariages, l’ouverture de la chasse, l’arrivée d’un souverain, la guerre ou les cérémonies d’initiation telles que la circoncision. » Johan Leste œuvre pour que la musique traditionnelle africaine soit davantage valorisée à Maurice. « Il est regrettable que les écoles ayant pour vocation l’enseignement de la musique n’aient pas un département consacré à la musique africaine. On ne réalise pas le merveilleux outil pédagogique que peut être un instrument comme le djembé. J’ai travaillé à de nombreuses reprises avec les enfants. Les ateliers de percussion que j’ai animés les ont aidés à développer leur sens du rythme et à vaincre leur timidité. Cela marche aussi avec les adultes. Je fais régulièrement de la team building au sein des entreprises, en utilisant des stages d’initiation aux percussions africaines ». C’est au sein du groupe Bwa Maron que le jeune musicien évolue actuellement. Il est le leader de cet ensemble composé de David Rock, Michael Laboucherie, Kerwin Bru, Stéphane Durhone et Tommy Cousinerie. « Nous sommes plus qu’un groupe. Nous sommes des frères partageant notre amour pour la percussion. Je rêve de réaliser un album avec eux. J’espère de tout cœur que ce projet se concrétisera l’an prochain ».Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !