Le député du Mouvement patriotique se dit contre le Good Governance and Integrity Reporting Bill dans sa forme actuelle. Cependant il affirme qu’il est nécessaire de combattre la fraude et la corruption. Joe Lesjongard invite le ministre Roshi Bhadain à se montrer moins arrogant.
On ne vous a pas beaucoup entendu sur le Good Governance and Integrity Reporting Bill ?
Je n’étais pas au pays. Notre parti n’est pas d’accord avec certaines clauses du projet de loi. Nous sommes en consultations et nous ferons de nouvelles propositions dans quelques jours. La lutte contre la fraude et la corruption est extrêmement importante, surtout avec tout ce qui s’est passé sous le gouvernement de Navin Ramgoolam. Maintenant, il faut aussi que Roshi Bhadain, qui présente ce texte de loi, soit plus à l’écoute et plus humble. L’arrogance du pouvoir provoque un rejet au sein de la population. Il faut également que les peines soient plus sévères à l’encontre de ceux qui profèrent de fausses allégations. Une amende de Rs 50 000 n’est pas suffisante pour quelqu’un qui a terni la réputation d’un tiers.
Comment analysez-vous la prise de position de Marie Danielle Selvon sur la question ?
Pour être franc, je n’ai pas très bien compris sa posture. C’est un peu embarrassant pour elle-même. Un politicien ne doit pas porter des œillères. Son opinion évolue. J’ai beaucoup de respect pour elle, mais il semblerait qu’elle n’a pas été présente au sein des instances décisionnelles de son parti.
Que vous inspire l’enquête sur les travaux d’urgence initiés par la National Development Unit (NDU) ?
J’ai, moi-même, réclamé une commission d’enquête sur les failles de la NDU en ce qui concerne la construction des drains lorsque j’étais ministre des Collectivités locales. Malheureusement, on se retrouve dans la même situation.
Vous êtes ingénieur, comment expliquez-vous les failles dans les travaux effectués au Bagatelle Dam, au Ring-Road et au Link Road Terre-Rouge/Verdun ?
Ces travaux ont été réalisés au détriment de la population. J’ai écouté les explications du ministre Bodha à l’Assemblée nationale. Je ne partage pas son point de vue. Tous les projets lancés par l’ancien gouvernement dans le cadre du programme Design and Build ont été des fiascos. Certains fonctionnaires véreux et des contracteurs étaient de connivence. Tout le monde a été unanime à dire que des problèmes ont surgi sur ces trois chantiers à cause d’un mauvais test du sol.
Que pensez-vous des risques de délestage ?
Je ne crie pas au loup. Mais le Central Electricity Board (CEB) va marcher sur une corde bien raide d’ici deux ans. Il devra revoir le programme d’entretien des moteurs de ses centrales. La situation sera plus compliquée si les nouveaux moteurs de la centrale de Saint-Louis ne sont pas installés. Tout le problème découle du projet CT Power. Le projet présenté par cette société au Board of Investment contient des pages entières de l’étude de faisabilité réalisée par le CEB pour une centrale à charbon à Pointe-aux-Caves.
Qui aurait pu refiler ces informations aux Malaisiens ?
Allez poser la question à l’ancien président du conseil d’administration du CEB.
Cela fait neuf mois que vous avez quitté le MMM. Qu’est-ce qui a changé pour vous ?
Sans aucun doute ma façon de fonctionner au sein d’un parti politique. Je fais désormais partie d’une entité qui évolue différemment. In n’y a pas de leader. Au Mouvement patriotique les décisions sont prises de manière collective. Au MMM, j’étais face à un Lider Maximo qui décidait de tout. Les différentes instances de ce parti ne sont, en fait, que de la poudre aux yeux. Paul Bérenger se ridiculise de plus en plus. Pendant des années, son mode opératoire a été le même : il dit une chose mais fait tout son contraire.
Le déplaisir semble être partagé entre Paul Bérenger et vous-même. Il a récemment avoué que sa plus grande erreur a été de vous recruter…
Paul Bérenger est très fort dans l’art de la contradiction. Quand il m’a invité à intégrer le MMM, il a lui-même déclaré que j’ai été un de ses meilleurs éléments. Durant la dernière campagne pour les législatives, il avait même soutenu que je suis un des rares à avoir sacrifié ma circonscription, le n° 4, pour m’aligner au n° 14.
Tout laisse croire que vous êtes toujours en période de sacrifice. Votre parti fait-il toujours de l’opposition loyale ?
Non, non ! Loin de là ! S’il y a un parti qui ne fait pas de l’opposition loyale, c’est bien le Mouvement patriotique. Allez vérifier mes interpellations adressées aux ministres à l’Assemblée nationale. Je fais le job pour lequel je suis payé. Il faut bien comprendre que le travail d’une opposition consiste à apporter des résultats. Xavier-Luc Duval nous menait en bateau sur le travail accompli par la Commission Justice et Vérité, notamment sur la question de la restitution des terres des descendants d’esclaves et des coolies. Je l’ai mis au pied du mur et aujourd’hui, on a eu des résultats… Je ne suis pas du genre à avoir des sautes d’humeur au Parlement et au moindre pépin, mo lev paké mo alé… Alan Ganoo et moi-même sommes intervenus auprès du gouvernement afin que la situation des squatters de Cité Bondié, à Riambel, soit régularisée.
Alan Ganoo et vous-même aviez pourtant été ministres du Logement et des Terres. Pourquoi n’avez-vous rien fait à l’époque ?
J’ai réglé le problème de 2 900 squatters lorsque j’étais ministre. Incluant ceux dans la circonscription n° 14. Malheureusement, à l’époque, il y avait tellement de personnes en situation irrégulière que c’était difficile à gérer. On a dû fixer une date butoir. D’autres squatters ont apparu par la suite, comme ceux à Cité Bondié.
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