Ish Sookun: «Je ne connais pas Sundrun»

Ish Sookun insiste que l’adresse électronique du courriel de menaces ne lui appartient pas.

L’adresse électronique isundrun@india.com ne lui appartient pas. C’est ce qu’a soutenu Ish Sookun, mercredi, au cours de son interrogatoire en présence de son avocat Sanjeev Teeluckdharry. Le suspect affirme ne pas connaître Ismaël Sundrun. Les hommes de l’ACP Jangi ont aussi voulu connaître les circonstances entourant la diffusion d’une vidéo de Ismaël Sundrun, Yogen de son prénom à l’état civil, sur le site Internet d’un groupe de presse récemment. Ish Sookun a aussi été entendu sur la carte d’identité nationale. La police a voulu savoir comment il avait pu déceler des failles dans le système de la nouvelle carte biométrique. L’interrogatoire d’Ish Sookun s’est poursuivi vendredi. Quant à l’autre suspect, Kishan Sooklall, gérant de l’Indra Cybercafé, il est toujours derrière les barreaux. Au cours de son audition, il a nié toute implication dans cette affaire. Le suspect Ish Sookun demeure en cellule policière. Il devra attendre jusqu’à ce mardi 2 février pour savoir si sa demande de remise en libération conditionnelle devant la Bail and Remand Court (BRC) sera approuvée. Au cours des débats le lundi 25 janvier, l’enquêteur du Central CID chargé du dossier avait avancé trois points, afin d’objecter à sa demande de liberté conditionnelle. Le gradé de la police a fait ressortir que l’informaticien pourrait influencer les témoins et falsifier des preuves dans cette enquête. Il a également évoqué la sécurité du prévenu. Par ailleurs, la police n’a pas voulu révéler les noms des autres suspects dans cette enquête jugée « hautement sensible ».

« Provide logistics concerned with an act of terrorism »

Il est reproché à Ish Sookun d’avoir « wilfully and unlawfully provided logistics for an activity, which he knew is concerned with an act of terrorism to wit : The said Nitin Kelawon Sookun would have facilitated one Gianeshwar Sooklall to send emails which he knew to be of a threatening nature to cause serious threats and damage to the security of the State and the people, thus causing an act of terrorism to wit: To attack certain strategic points of the country such as Police Stations, Courts of Laws, Passport and Immigration Office and Airport ».

« Threaten to do an act of terrorism »

Gianeshwar Sooklall aurait « wilfully and unlawfully threatened to do an act of terrorism to wit: He sent an email from Indra Cybercafe, Lakepoint, Curepipe, threatening to attack certain strategic points of the country such as Courts of Laws, Police Stations, Passport and Immigration Office and Airport with a view to causing serious threats and damage to the safety of Mauritian population thus creating an act of terrorism ».

Informaticien autodidacte

Sa passion pour l’informatique a germé au temps où la connexion Internet à Maurice n’était qu’à ses débuts. Ish Sookun, originaire de Moka, « ne jure que par Linux », confie son ami Nirvan. Selon ce dernier, l’informaticien n’avait pas vraiment la patience de s’asseoir sur les bancs de l’université. « Il a donc tout appris tout seul », dit-il. Fonceur, Ish Sookun vit de sa passion. En 2007, il lance l’Indra Cybercafé. « Il gère un blog où il explique tout ce qu’il fait », ajoute son ami. En effet, le Hacklog d’Ish Sookun permet de suivre toutes les actualités le concernant. Il y parle de sa passion pour l’informatique, ainsi que de son parcours professionnel. Cet informaticien chevronné a notamment travaillé pour Stella Telecom, Orange Business Services et Linkbynet. Actuellement, il travaille comme administrateur (Linux System Administrator) au sein du groupe La Sentinelle. Il fait également partie de l’ICT Advisory Council. Ish Sookun s’est fait connaître du grand public en septembre 2014. En sa qualité d’expert, il avait déposé en Cour suprême dans le procès opposant le Dr Rajah Mahadewoo à l’État et au ministère des Tic, dans l’affaire de la carte d’identité biométrique. L’informaticien avait expliqué qu’il était possible de pirater des données confidentielles qui se trouvaient sur la nouvelle carte d’identité. « Il n’est pas un terroriste, a lancé sa mère Indira à sa sortie de la cour de Port-Louis, dimanche. Mon fils aime son travail, il aime son pays. Il n’a envoyé aucun courriel de menaces ! »