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«Nous sommes orphelins désormais», confient les catholiques de Gaza que le pape appelait chaque jour

“Surmonter les divisions" et "faire taire les armes": le pape François avait lancé le 25 décembre 2024 un appel à la paix dans le monde pour les célébrations de Noël

« As-salaam Alaikum » – « Que la paix soit sur vous » – a lancé le pape François en arabe, s’adressant aux fidèles de Gaza plus tôt cette année, rapporte la BBC sur son site Web, mardi.

Une courte vidéo diffusée par le Vatican après son décès met en lumière le lien profond qu’il entretenait avec la minuscule communauté chrétienne de ce territoire palestinien, dont il connaissait nombre de membres par leur prénom.

Durant les dix-huit mois de guerre, le souverain pontife leur téléphonait chaque soir pour prendre de leurs nouvelles.

« Qu’avez-vous mangé aujourd’hui ? », demande-t-il dans la vidéo, en italien cette fois, à des prêtres locaux. « Le reste du poulet d’hier », répond le père Gabriel Romanelli, dans un sourire.

Le pape François s’était rendu en Terre sainte en 2014. Une image marquante de ce voyage reste gravée dans les mémoires : celle d’un arrêt improvisé à Bethléem, où il s’était recueilli en prière devant le mur recouvert de graffitis, qui fait partie de la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie.

Dimanche, lors de son dernier message pascal – et ultime apparition publique – il a une nouvelle fois plaidé pour la paix et un cessez-le-feu à Gaza.

Par la voix d’un assistant, il a déclaré : « Le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction, créant une situation humanitaire dramatique et déplorable. »

« La guerre, ce ne sont pas seulement les armes. C’est aussi parfois les mots », a confié le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, interrogé à propos du dernier discours du pape. Il a salué la clarté morale de François.

« Le pape François, notamment durant l’année écoulée, s’est exprimé avec force sur la situation en Terre sainte, appelant à la libération des otages, tout en dénonçant la guerre en cours à Gaza et les souffrances du peuple palestinien », a précisé le cardinal.

Dans la presse israélienne, certains ont relevé que si le président Isaac Herzog a bien présenté ses condoléances au monde catholique, ni le Premier ministre ni le ministre des Affaires étrangères n’ont fait de déclaration officielle, comme cela aurait été attendu. Une absence largement interprétée comme une réaction aux positions tranchées du pape sur le conflit à Gaza.

Parmi ses critiques les plus explicites, publiées en fin d’année dernière dans des extraits d’un livre à paraître, le pape écrivait :

« Selon certains experts, ce qui se passe à Gaza présente les caractéristiques d’un génocide. Il faut enquêter rigoureusement pour déterminer si cela correspond à la définition technique établie par les juristes et instances internationales. »

Israël rejette fermement toute accusation de génocide et affirme que son objectif est de vaincre le Hamas.
Alors que le conclave débute cette semaine à Rome pour désigner le successeur du pape François, Palestiniens et Israéliens observent avec attention. Car le regard que portera le futur souverain pontife sur ce conflit insoluble pourrait peser dans les équilibres diplomatiques.

Les chrétiens de Gaza, eux, espèrent que le prochain pape continuera d’œuvrer inlassablement pour la paix.

Source : BBC

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