Institutions publiques - Subventions gouvernementales : Rs 3,9 Md accordées à la CNT en cinq ans

• La situation financière de la compagnie est toujours dans le rouge

Le précédent gouverne-ment a accordé des subventions importantes à la Corporation nationale de transport (CNT) entre janvier 2020 et juin 2024, afin de soutenir ses opérations face aux fluctuations des prix du diesel et à l’évolution des coûts salariaux. Ainsi, de janvier 2020 à ce jour, le gouvernement a offert, en termes de subsides, Rs 3 947 449 000, soit près Rs 3,95 milliards, à la CNT, qui compte 550 autobus et 2 000 employés. Malgré cet afflux financier, la CNT évolue toujours dans une grande précarité financière et aura besoin d’autres lourdes subventions pour sortir la tête hors de l’eau.

Il ressort des chiffres déposés par le ministère du Transport terrestre dans un document au Parlement durant la semaine, que le montant les subventions allouées à la CNT a considérablement augmenté au fil des ans, passant de Rs 437,6 millions pour la période de janvier à juin 2020, à Rs 986,2 millions pour la période de juillet 2023 à juin 2024.

Des comptes pas encore approuvés depuis des années

Mardi dernier, le ministre Osman Mahomed devait révéler des détails préoccupants concernant la gestion financière de la CNT. Selon lui, les derniers comptes audités approuvés datent de l’exercice financier se terminant le 31 décembre 2015, c’est-à-dire neuf ans de cela. Bien que la CNT ait reçu les comptes audités pour l’exercice financier 2016-17 le 29 octobre dernier, le conseil d’administration ne les a pas encore approuvés. De plus, les comptes audités des exercices 2017-18, 2018-19 et 2019-20 n’ont été approuvés par le conseil d’administration de la CNT que le 11 septembre dernier, avant d’être envoyés au National Audit Office le 16 septembre dernier pour audit.

Le ministre a exprimé son incompréhension face à la chronologie de ces approbations, soulignant que celles-ci ont été finalisées trois semaines avant l’émission du « writ » pour les dernières élections générales qui ont eu lieu le 10 novembre dernier. Cette lenteur, a-t-il souligné, soulève de sérieuses interrogations sur la gouvernance de la CNT durant la période précédente. « C’est un vrai scandale », devait-il affirmer, samedi lors d’une visite au garage de la CNT à Bonne-Terre, Vacoas.

Les états financiers pour l’exercice 2020-21 devraient être finalisés d’ici la fin décembre 2024, et les comptes de gestion pour les années 2021-22, 2022-23 et 2023-24 sont actuellement en préparation, avec une date de finalisation estimée à février 2025. En l’absence de comptes finalisés, il est difficile d’évaluer la véritable situation financière de la CNT. Le directeur de l’Audit a d’ailleurs exprimé de sérieuses préoccupations sur la non-finalisation des rapports de la CNT dans ses lettres de gestion précédentes.

Dans ce contexte, le nouveau conseil d’administration de la CNT a pris une décision radicale, le 14 décembre 2024, en mettant fin au mandat du directeur général, Rao Ramah, conformément aux termes de son contrat. Un responsable par intérim, le Dr Ramakrishna Permal Naidoo, a été nommé en attendant le recrutement d’un nouveau directeur général qui sera désigné à la suite d’un processus de recrutement ouvert.

En ce qui concerne la flotte de la CNT, celle-ci est composée de 499 bus, dont l’âge moyen est de 11 ans. Ces véhicules sont de différentes marques, dont Ashok Leyland, Tata, Yutong et Nissan. Afin d’améliorer ses services, la CNT remplace ses bus vieillissants avec l’acquisition de 100 nouveaux bus diesel, tandis que des discussions sont en cours pour l’achat de 200 bus supplémentaires.

Osman Mahomed : « On commence à réfléchir sur le transport gratuit »

Interrogé par la presse, samedi lors de sa visite du garage de la CNT à Bonne-Terre, Vacoas, le ministre du Transport Osman Mahomed devait affirmer que le gouvernement « commence à réfléchir sur la mise en place du transport gratuit pour tous ». Cette mesure était une promesse électorale de l’Alliance du Changement durant la campagne électorale.

Mais ce ne sera pas pour tout de suite, compte tenu de l’état de l’économie. « Nous allons commencer par augmenter la flotte pour pouvoir offrir un meilleur service. Le transport gratuit, ce sera une décision gouvernementale. Nous viendrons avec les détails en temps et lieu », dit-il.

Concernant la pollution émise par les bus de la CNT, la décision a été prise de faire un masterplan pour vérifier l’ensemble des 550 bus de la compagnie étatique, afin que « nous puissions avoir une photo exacte de la situation mécanique des véhicules d’ici deux mois », affirme le ministre Mahomed. Il annonce aussi que 100 bus électriques viendront de l’Inde, soit 70 en mars et 30 en juin, ainsi que cinq bus électriques de Chine prochainement.

Les détails des subventions attribuées