L’industrie cannière fait face depuis 2017 à une concurrence accrue et à une baisse importante des revenus. Dans la dernière publication de Conjoncture de PluriConseil, Devesh Dukhira et Heymant Sonoo, CEO et vice-président respectivement du Mauritius Sugar Syndicate (MSS), expliquent les différentes difficultés du secteur.
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«La compétitivité reste primordiale, d’où l’urgence d’améliorer l’efficience tout au long de la chaîne de la filière. De son côté, le MSS ne ménage aucun effort à exploiter les meilleures opportunités dans les conditions actuelles du marché qui incluent une évaluation continue de la gamme de produits et de sa stratégie de marketing », soulignent-ils.
Tout en étant flexible au niveau du marketing, l’industrie s’adapte régulièrement à la demande pour la qualité et le respect aux normes plus exigeantes en matière de sécurité alimentaire. Maurice jouit déjà d’une bonne réputation à cet effet. La priorité : faire face à la concurrence et rester au devant de la scène. « Une hausse remarquable de la demande de sucres bio à des prix avantageux est un bon filon. D’ailleurs, l’industrie locale a renouvelé son intérêt pour qu’on travaille davantage vers la certification de notre production », disent les auteurs.
Ils ajoutent que le marché s’attend à ce que les fournisseurs adoptent une production durable, en ligne avec les objectifs du millénaire pour le développement. Au cours de la dernière décennie, plusieurs coopératives de petits planteurs ont obtenu la certification de Commerce Équitable. Désormais, l’industrie dans son ensemble s’est embarquée sur un programme pour démontrer la conformité aux normes durables.
« Ce sera alors notre élément différenciateur clé dans un environnement libéralisé. Néanmoins, nous devons nous assurer qu’il y ait une gestion raisonnée des recettes de ventes des producteurs, surtout quand les conditions du marché sont moins prévisibles. Cela comprend un contrôle rigoureux des coûts opérationnels et des charges financières ainsi qu’une bonne gestion des recettes de change pour atténuer les fluctuations des taux de change et de maximiser les bénéfices sur les ventes », soutiennent-ils.
Tous les exportateurs de sucre, incluant ceux de l’Union européenne, subissent de lourdes pertes. Les prix vont tôt ou tard remonter. Cependant, en prenant en ligne de compte la nature cyclique de l’offre et de la demande, affectant ainsi les prix sur le plan mondial, la baisse des prix va se répéter. « La reforme structurelle de l’industrie est donc une mesure sine qua non pour que la production du sucre reste viable à Maurice. Même de nos jours, la contribution de l’industrie cannière ne peut être sous-estimée. L’exportation du sucre contribue à 16 % de l’ensemble des exportations. D’autres secteurs en dépendent directement, notamment la production d'électricité, les distilleries, le transport ainsi que d’autres secteurs et autres services de soutien. Il y a ceux qui en dépendent indirectement comme le tourisme et l’agriculture », notent les hauts cadres de MSS.
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