Incendie mortel à Pointe-aux-Sables : le couple Sylvio Armand et Marie Claire L’Entêté, uni dans la mort

Dans la soirée du lundi 16 octobre, Sylvio Armand (60 ans) et sa compagne Marie Claire L’Entêté (53 ans)  étaient chez eux à, Résidence Jean Blaise, Pointe-aux-Sables, quand un violent incendie a éclaté. Tous deux, prisonniers des flammes, n’ont pu s’échapper. Une fois le feu maîtrisé, les pompiers et la police ont retrouvé leurs cadavres complètement carbonisés.

Cela fait environ quatre ans que les victimes résidaient à Pointe-aux-Sables chez Claudine, âgée de 38 ans, la nièce de Sylvio Armand. « Auparavant, mon oncle et ma tante habitaient à Petite-Rivière, puis il y a eu un problème et mon oncle cherchait un logement. Je leur ai alors cédé une pièce que mon époux a ajoutée à la maison. Cela fait quatre ans qu’ils vivaient ici dans une modeste maison en tôle », dit-elle. « Ils étaient un couple charmant », précise Allan, son époux.

La jeune femme explique que le soir du drame, aux alentours de 19h00, le couple est rentré à la maison. « Ils avaient un peu bu. Dès leur arrivée, ils se sont dirigés directement vers leur maison. Mon oncle avait cadenassé tous les accès », raconte-t-elle. Puis, vers 20h30, elle a vu de la fumée en provenance de la demeure du couple. « La fumée est sortie de leur maison et s’est propagée par l’imposte de ma cuisine », explique-t-elle.

«  Ed mwa, ed mwa… » 

« Monn degaze pran mo tipti, mo get mo mama, mo garson 15 ans, mone lev mo missier », poursuit-elle. Quand ils sont sortis de la maison, ils ont constaté avec effroi que la bicoque où vivait le couple était en proie aux flammes. « Monn vini pour ouvrir la porte, me mo pann kav, ti ena kadnas. Mo tann tonton la pe kryer, ‘ed mwa, ed mwa’», indique Claudine. Son époux est aussi intervenu pour tenter de les sauver. Le feu consumait tout sur son passage et menaçait d’envahir les autres pièces de leur maison.

Pendant ce temps, les pompiers de Coromandel et la police de Pointe-aux-Sables ont été alertés, mais c’était trop tard pour le couple. Une fois le feu maîtrisé, les secouristes ont dû forcer les barreaux de la porte et briser les vitres pour accéder à l’intérieur de la maison. Sur place, ils ont découvert un corps carbonisé près de la porte, tandis qu’un second individu se trouvait sur le lit, également dans un état calciné. La police scientifique a été dépêchée sur les lieux.

Allan confie qu’il a tenté de faire de son mieux pour leur venir en aide. « Mon père s’est approché de leur porte, mais je lui ai demandé de me laisser faire. Mon épouse et moi, nous avons essayé d’ouvrir la porte, et en ce faisant, je me suis brûlé. J’ai aussi été atteint au front lors de cette tentative. Nous avons aussi dû penser à notre sécurité également, car le feu était trop violent. Lorsque les pompiers sont arrivés, ils ont maîtrisé le feu. L’oncle a été retrouvé accroché carbonisé aux barreaux de la porte » se souvient-il, encore sous le choc. « L’origine de l’incendie est toujours inconnue. Cela doit être une bougie ou une cigarette », confie Claudine. 

L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste, lundi, a attribué leur mort à une asphyxie due à l’inhalation de la fumée avant qu’ils ne brûlent.

Les proches, ainsi que la famille de Sylvio Armand, dont sa fille, sont anéantis par son décès tragique. « Il venait d’avoir 60 ans. C’était une personne joviale. Par prudence, il prenait toujours soin de verrouiller les portes. Ce qui leur est arrivé est très triste », dit un proche de la famille. 

Un autre membre de la famille nous confie que Marie Claire L’Entêté n’a pas eu de chance dans la vie. « Elle était veuve et elle est passée par beaucoup d’épreuves, mais elle avait refait sa vie auprès de Sylvio. Ils s’entendaient bien. Elle habitait autrefois à Richelieu et projetait de construire une maison là-bas pour retourner y vivre », dit-il.

Mardi après-midi, les funérailles du couple ont eu lieu au domicile de la fille de Sylvio Armand. Le sexagénaire a été le premier à sortir de la maison, suivi de sa compagne. Ils étaient nombreux à s’être déplacés pour rendre un dernier hommage au couple, uni dans la mort.