L’Indien Shyam Singh et le Nigérien Emmanuel Obiara Chukwu ont plaidé coupable devant la cour d’assises. Cela dans le cadre d’un procès qui leur est intenté pour l’importation de 1 988 grammes d’héroïne en février 2015. Ils ont réclamé la clémence de la cour. Le juge Benjamin Marie-Joseph a mis son jugement en délibéré, le mardi 27 novembre 2018, après les plaidoiries.
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«Je savais que je transportais quelque chose d’illégal, mais je ne savais pas que c’était de la drogue ». C’est ce qu’a déclaré Shyam Singh, un ancien chef cuisinier à l’aéroport de Delhi, le mardi 27 novembre 2018, en cour d’assises. L’Indien a présenté ses excuses à la cour. « Mon père est un retraité et ma femme est souffrante. J’ai un bébé de neuf mois. Ils dépendent tous de moi. J’avais fait la connaissance d’un dénommé Jimmy à Delhi et nous sommes devenus amis. Puis il m’a proposé le double de mon salaire pour transporter quelque chose d’illégal. Comme nous vivions dans une situation difficile, j’ai accepté », a-t-il déclaré. Shyam Singh est poursuivi pour l’importation de près de deux kilos d’héroïne saisis le 13 février 2015 à l’aéroport de Plaisance.
Emmanuel Obiara Chukwu est, lui, poursuivi pour tentative de prendre livraison de cette drogue. L’étudiant nigérian avait été arrêté lors d’un exercice de ‘controlled delivery’ à Grand-Baie. Il a indiqué que c’est un ami, un dénommé Akoum vivant à l’étranger, qui lui avait demandé de remettre une somme d’argent à Shyam Singh.
Lors de son contre-interrogatoire par Rehnu Karuna Gowry-Bhurrut, Principal State Counsel, Emmanuel Obiara Chukwu a souligné que c’est la première fois qu’il fait face à des démêlés avec la justice pour des délits de drogue. « Comment pouvez-vous dire que c’est votre premier délit alors que vous avez plaidé coupable sous une accusation de blanchiment d’argent lorsque les policiers avaient saisi environ Rs 300 000 chez vous ? Cet argent est soupçonné de provenir de la vente de la drogue. Mentez-vous sous serment Mons. Chukwu ? » a demandé la poursuite. L’étudiant répondra : « Oui, j’ai plaidé coupable. Ai-je menti ? Oui ».
Plus de 1 300 jours de détention
Lors de son réquisitoire, Me Rehnu Karuna Gowry-Bhurrut a affirmé que les deux prévenus ont passé respectivement 1351 et 1344 jours en détention. Prenant en considération la pureté de la drogue et les ramifications internationales du trafic, elle a requis une peine de 10 à 20 ans de prison.
Me Arun Kutowaroo a, lors de sa plaidoirie, demandé de considérer que son client, Shyam Singh, a étroitement collaboré avec les autorités.
« C’est lui qui a dit aux autorités qu’il transportait quelque chose d’illégal. Il a collaboré à 200 %. Il n’est qu’une mule. Une peine de huit ans d’emprisonnement serait raisonnable », a-t-il dit.
De son côté, Me Jean-Claude Bibi a, lors de son plaidoirie, souligné que son client nigérian n’a pas menti sous serment. « Mon client a éprouvé des remords et a plaidé coupable. Il n’a pas menti, il a plaidé coupable de blanchiment d’argent. Peut-être la poursuite aurait-elle dû formuler la question autrement. Mon client n’a pas joué la comédie en Cour. Il était simplement confus ».
Pour rappel, c’est le vendredi 13 février 2015 que Shyam Singh a été interpellé à l’aéroport de Plaisance. Il avait en sa possession environ deux kilos d’héroïne. Lors d’un exercice de ‘controlled delivery’, deux Nigériens ont été arrêtés. Emmanuel Obiora Chuwku et Uchenna Chidebem Ezeifedikwa se sont pointés au rendez-vous pour prendre livraison de la drogue. Shyam Singh et Emmanuel Obiora Chuwku ont plaidé coupable. Quant à Uchenna Chidebem Ezeifedikwa, il a, lui, plaidé non coupable. Il fera face à un procès séparé le 29 janvier 2019.
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