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Histoire poignante : privée de nourriture, Shareen ne peut plus allaiter son bébé

Shareen E., vit avec son fils d’un an dans une bicoque, sans eau ni électricité, depuis plus de deux ans. Elle s’alimente avec la moitié d’un pain par jour. Victime de malnutrition, elle n’arrive plus à nourrir son bébé. Elle doit quémander pour donner quelque chose à manger à son fils. Voici le cri du cœur d’une mère monoparentale prise dans le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim.

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À 21 ans, Shareen E. semble en avoir 13. Accroché à son bras, son fils d’un an. Rencontrée à Port-Louis, la jeune femme semble perdue. Elle avoue qu’elle hésite à raconter son histoire. Trouver de quoi donner à manger pour son fils est la seule raison qui la pousse à se confier. Orpheline de père et de mère à l’âge de 17 ans, la jeune fille a tout encaissé depuis : précarité, famine, exploitation et abandon par son époux alors qu’elle avait une grossesse de quatre mois.

« J’habitais avec mes parents à Pailles. Après la mort de mon père tué dans un accident de la route, j’ai abandonné mes études secondaires pour aider ma mère qui était malade. Idem pour ma sœur aînée qui m’a épaulée pour subvenir aux besoins familiaux. Je travaillais dans une entreprise spécialisée dans la fabrication du henné », raconte Shareen.

Un pain pour deux ou trois

À l’âge de 18 ans, elle fait la connaissance d’un chauffeur d’autobus avec lequel elle contractera le nikâh. Mais elle est loin de se douter que cela ne durera qu’un an. « Mon époux m’a abandonnée. J’étais à quatre mois de grossesse », se lamente-t-elle.

Shareen, accompagnée de sa sœur aînée, a dû changer de logement en raison de l’insécurité qui y régnait. Après la naissance de son fils, Shareen s’est installée à cité-La Cure où sa sœur, qui est helper, loue une maison sans eau ni électricité. « Nous économisons l’argent que ma sœur perçoit avec les petits boulots pour payer le loyer de Rs 1 500. Avec les sous qui restent, on achète de la nourriture », relate Shareen.

La jeune mère puise de l’eau dans les toilettes publiques de la gare de la région, à l’aide de deux gallons, pour s’approvisionner. « Nous n’avons pas d’argent pour acheter une plaque à gaz. Parfois ma sœur achète un sachet de nouilles Apollo et demande à un voisin de le faire bouillir. Nous nous partageons, ma sœur, mon fils et moi, ce bol de nouilles. Des habitants nous aident à avoir de l’eau potable », souligne Shareen.

Elle tente tout de même d’allaiter son fils lorsque ce dernier n’a rien eu à se mettre sous la dent. Vu qu’elle souffre elle-même de malnutrition, le lait maternel ne suffit pas pour apaiser la faim du petit. « Je dois quémander pour lui donner à manger. Je suis pauvre mais j’aime mon enfant », dit-elle, en éclatant en sanglots. La situation ne s’est guère améliorée pour Shareen qui, depuis quelques jours, n’a plus rien à manger.

 

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