Le magnat du jeu Jean-Michel Lee Shim se retrouve sous les feux des projecteurs après une série d’infractions signalées à Petit-Gamin, près de Baie-du-Tombeau. Les autorités examinent les conditions de vie inacceptables pour les chevaux dans l’établissement, tandis que des enquêtes mettent en lumière des négligences et des infractions multiples. Alors que le gouvernement envisage des mesures correctives, la gestion du JMLS Equestrian Centre semble en sursis.
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Les jeux sont-ils faits pour Jean-Michel Lee Shim ? Le magnat du jeu et des courses hippiques, gros financeur du Mouvement socialiste militant, qui avait obtenu la gestion du Champ de Mars et fait construire ce qui était destiné à devenir un nouveau champ de courses à Petit-Gamin, le JMLS Equestrian Centre, fait l’objet de plusieurs enquêtes.
Celle qui avance rapidement concerne Petit-Gamin, près de Baie-du-Tombeau, où environ 220 chevaux appartenant directement ou indirectement à Jean-Michel Lee Shim sont abrités.
Le sujet a été abordé lors du Conseil des ministres, vendredi. Un rapport aurait déjà été préparé et il serait « accablant ».
Les employés ont témoigné de plusieurs descentes des lieux par des officiers des ministères de l’Agro-industrie, de l’Environnement et du Travail, entre autres. La dernière visite remonte à vendredi. « On a constaté qu’il y a négligence, avec des chevaux vivant dans leurs excréments. La moindre des choses aurait été que les normes sanitaires soient respectées », affirme Arvin Boolell, ministre de l’Agro-industrie.
Il ajoute qu’une série d’anomalies et d’infractions ont été relevées lors de ces visites. « On ne peut pas abriter plus de 200 chevaux à Petit-Gamin dans ces conditions. Les officiers ont aussi constaté que six chevaux manquent à l’appel. On ne sait pas où ils sont », dit-il.
Arvin Boolell a été chargé par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, de s’occuper du dossier de Petit-Gamin, qui touche à plusieurs ministères. « Si on doit mettre en place un Multi-Task Force Committee, nous le ferons », confie Arvin Boolell.
Des vérifications du rapport EIA (Environmental Impact Assessment) sont également en cours. Alors que ce type d’infrastructures aurait, a priori, nécessité un permis EIA, c’est-à-dire l’autorisation du ministère de l’Environnement avant de pouvoir être construit, le propriétaire des infrastructures de Petit-Gamin, Global Equestrian Ltd, n’en possède aucun.
Un incinérateur y a aussi été installé. Pour le moment, les autorités n’ont pas trouvé de permis pour son utilisation. Sans permis, son usage serait illégal. Des vérifications sont aussi en cours par rapport à l’utilisation d’un borehole. Pour exploiter l’eau provenant d’un borehole, qui puise dans les nappes phréatiques, une autorisation officielle est absolument nécessaire.
Arvin Boolell affirme aussi que la Horse Racing Division de la Gambling Regulatory Authority « doit assumer pleinement ses responsabilités », notamment concernant les autorisations accordées pour importer des chevaux d’Afrique du Sud. En attendant, dit-il, « on a pris la décision de ne pas permettre à qui de droit de faire venir des chevaux ».
Une autre inquiétude relevée concerne le fait que, malgré la présence de plus de 200 chevaux, aucun service vétérinaire à plein temps n’est disponible à Petit-Gamin. Or, cela aurait dû être le cas.
Des mesures plus sévères ne sont donc pas exclues. « S’il y a négligence et maltraitance des animaux, il est normal que les mesures nécessaires soient prises », dit le ministre. « Le service vétérinaire du ministère suit la situation de très près. Des mesures correctrices devront être prises », ajoute-t-il.
Du côté du ministère de l’Environ-nement, on avance que des infractions ont également été notées. « Rien n’est aux normes environnementales », reproche-t-on. Il a également été noté qu’une soixantaine d’étrangers travaillent et sont logés dans des dortoirs à Petit-Gamin. Ici, il s’agit d’examiner si Global Equestrian Ltd possède les permis nécessaires pour ces ouvriers et si les dortoirs sont aux normes.
Nicolas Dupavillon, responsable du centre JMLS : « On réagira plus tard »
Du côté du centre équestre JMLS, on ne souhaite pas commenter pour l’heure. Approché pour une réaction, Nicolas Dupavillon, responsable du centre JMLS, a affirmé qu’il réagira la semaine prochaine.
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