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Environnement : le ministère confirme la présence de nitrates dans l’eau à Port-Louis

Nitrates dans l’eau à Port-Louis

Il y a bel et bien des nitrates dans les eaux de Port-Louis. Des analyses menées depuis août 2017 par le ministère de l’Environnement le confirment. Toutefois, seule l’eau provenant du « borehole » de Terre-Rouge peut être un danger potentiel pour la santé. Mais selon le ministère, elle est utilisée pour l’élevage de volailles. 

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Dans un rapport en date de la mi-mai, le National Environmental Laboratory (NEL) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) révélaient la présence de nitrates dans les cours d’eau et les nappes phréatiques de Port-Louis. À dose élevée, le nitrate (voir encadré) est une substance dangereuse pour la santé. Dans une réponse écrite déposée à l’Assemblée nationale il y a quelques jours, le ministère de l’Environnement confirme l’information qui avait d’ailleurs été révélée par Le Défi Quotidien le 16 mai 2019. 

Maurice compte cinq grandes nappes phréatiques dont l’eau est prélevée à travers des trous de forage (boreholes). À Port-Louis, ce sont les nappes phréatiques portant les numéros deux et cinq qui sont concernées. Chaque trois mois et ce depuis août 2017, des prélèvements sont faits à travers les boreholes de Riche-Terre, Baie-du-Tombeau et Terre-Rouge. L’eau est ensuite analysée. 

Les analyses faites jusqu’ici ont révélé la présence de nitrates dans les nappes phréatiques concernées. Dans la réponse déposée à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Environnement Etienne Sinatambou révèle que la concentration de nitrates était de 35,5 mg/l à Baie-du-Tombeau, 46,8 mg/l à Riche-Terre et 68,0 mg/l à Terre-Rouge. Au-delà du seuil de 50 mg/l, l’eau est dangereuse pour la santé. Terre-Rouge dépasse donc de manière considérable la limite.

« Le niveau de nitrates au borehole de Terre-Rouge était relativement élevé entre août 2017 et avril 2019 quand on compare les niveaux de nitrates dans l’eau des nappes phréatiques des autres régions, soutient le ministre. Cependant, l’eau provenant de ce borehole est utilisée uniquement pour des activités d’élevage de volaille. Il est bon de faire ressortir que les nitrates n’affectent pas la volaille. » Le ministère tente néanmoins d’identifier la source des nitrates présents dans l’eau. Une enquête a été ouverte. 

Le NEL et l’AIEA montrent du doigt les activités liées à l’agriculture, le déversement illégal d’eaux usées dans les rivières et canaux, les déchets industriels et l’élevage d’animaux. Selon eux, ce sont les sources les plus probables de la pollution de l’eau dans la capitale. Chose que ne confirme pas Etienne Sinatambou. Au-delà d’une certaine concentration, cela pose un problème sanitaire et la présence d’un excès de nitrates dissous dans l’eau est un indice de pollution. 

À faible dose, cette substance, extrêmement soluble, n’est pas une préoccupation majeure en soi mais au-delà d’un certain seuil, il y a danger pour la population et l’environnement. L’étude tire la sonnette d’alarme. La présence de nitrates à concentration élevée peut contribuer au développement de certains types de cancers. Ils sont aussi des perturbateurs endocriniens qui peuvent avoir une influence néfaste sur la thyroïde. 

Etienne Sinatambou affirme que la qualité des eaux des trois ruisseaux de la région de Port-Louis – le ruisseau du Pouce, le ruisseau La Paix et le ruisseau St-Louis – n’a pu être analysée. « Il n’y a cependant aucune indication qu’elles sont polluées par des nitrates ou du nitrogène (azote ; NdlR) », tente de rassurer le ministre.

Les nitrates 

Ce sont des composés chimiques naturellement présents dans l’environnement. Ils proviennent de la fixation de l’azote atmosphérique et de la décomposition de matière organique par des microorganismes. On les trouve à l’état naturel et à de faibles concentrations dans les sols et les eaux souterraines. Indispensables à la croissance des végétaux, ils sont aussi fabriqués industriellement sous la forme d’engrais. Mais de fortes concentrations dans les sols et les nappes sont dangereuses. La contamination résulte surtout d’activités humaines comme l’épandage massif d’engrais. Les excès sont entraînés par les pluies vers les nappes et rivières.

Source : Internet

 

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