Dawood Rawat, homme d’affaires et président émérite de l’ex-groupe BAI, envisage un retour sur le sol mauricien, qu’il n’a pas foulé depuis janvier 2015. Ce retour, prévu dans les semaines qui suivent, dépendra de la mise en place effective du gouvernement.
« Il attend que le gouvernement soit bien en place avant de revenir. Lorsque l’équipe gouvernementale se mettra au travail, il va contacter ses membres pour déterminer les prochaines étapes liées à son retour », a déclaré Javed Bholah, porte-parole de la famille Rawat.
Dawood Rawat souhaite avant tout que justice lui soit rendue. « M. Rawat, un homme d’affaires accompli, a vu ses entreprises expropriées de manière injuste, sa réputation détruite et sa famille calomniée. Malgré ces épreuves, il reste déterminé à revenir dans sa patrie, avec l’espoir que la transition politique apportera un souffle de justice », a-t-il affirmé.
Son entourage fonde de grands espoirs sur le retour de Navin Ramgoolam au poste de Premier ministre. « Avec ce changement, il aspire à un système plus équitable, où les droits des citoyens sont respectés et les abus de pouvoir sanctionnés. Il espère que justice lui sera enfin rendue », a ajouté Javed Bholah.
Ce dernier insiste également sur l’importance de réparer les torts du passé. « Cette quête de justice doit s’accompagner d’un engagement clair de l’État à restaurer sa dignité, ainsi que celle de sa famille », a-t-il précisé.
Une bataille judiciaire titanesque
Le 1er novembre, Dawood Rawat a déposé plainte contre plusieurs institutions et personnalités, dont la Banque de Maurice, PricewaterhouseCoopers, André Bonieux, Mushtaq Oosman, Yogesh Rai Basgeet et la Financial Services Commission (FSC). Il réclame Rs 22 milliards de dommages pour les préjudices subis après la révocation, en 2015, de la licence bancaire de la Bramer Banking Corporation Ltd (BBCL).
Dans sa plainte, il allègue que cette révocation a été « orchestrée pour des raisons politiques », avec pour objectif de provoquer l’effondrement du groupe BAI. Il affirme qu’entre mi-février et mi-mars 2015, des membres influents du nouveau gouvernement, arrivé au pouvoir en novembre 2014, ont retiré leurs économies de BBCL pour un total de Rs 19,34 millions.
Parallèlement, des institutions parapubliques auraient retiré environ Rs 1,8 milliard, parfois avant l’échéance des dépôts à terme. Dawood Rawat y voit « un effort planifié, prémédité et délibéré pour affecter la liquidité de BBCL ».
Les motivations politiques en ligne de mire
Le camp Rawat a toujours soutenu que l’effondrement de l’ex-groupe BAI, suivi de son démantèlement et de la vente de ses actifs, répondait à des motivations politiques. Le MSM, au pouvoir en 2015, considérait le groupe comme un soutien financier du Parti travailliste. Cependant, des documents révèlent que le groupe BAI avait également financé le MMM à hauteur de Rs 10 millions en 2014, tandis que le MSM avait reçu Rs 19 millions en 2010.
Ce retour annoncé de Dawood Rawat s’inscrit dans un contexte de recomposition politique et de questionnements sur les abus de pouvoir présumés sous les précédents gouvernements.
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