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En cas de levée du statu quo par la Cour suprême : pas de désactivation des cartes SIM à 00 h 01 le mardi 14 mai

Jusqu’au lundi 13 mai, le réenregistrement des cartes SIM demeure en suspens.
  • Une nouvelle date butoir sera fixée, informe l’ICTA

C’est ce lundi 13 mai que sera entendue sur le fond, devant la Cour suprême, la contestation du réenregistrement des cartes SIM. Alors que la date butoir pour cet exercice avait été fixée au 30 avril dernier, la chef juge Rehana Mungly-Gulbul a ordonné, le 15 avril dernier, un « statu quo » jusqu’à ce lundi. La question se pose dès lors : que se passera-t-il si le gel est levé ?

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« Au niveau de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), nous sommes définitivement suspendus à la décision de la Cour suprême, qui sera rendue le lundi 13 mai », nous a-t-on déclaré ce samedi. « Si le gel est levé sur les règlements en vigueur concernant les cartes SIM, l’organisme fixera une autre date butoir. Autrement dit, aucune carte SIM ne sera désactivée le mardi 14 mai à 00 h 01 », ajoute-t-on. 

L’ICTA précise également que le processus de réenregistrement des cartes SIM « continuera jusqu’à nouvel ordre ». À ce jour, informe-t-on, un peu plus de 1,3 million de cartes SIM, sur un nombre approximatif de 2,3 millions, ont été réenregistrées. « L’exercice de réenregistrement se poursuit. Les détenteurs de cartes SIM affluent vers les diverses compagnies de téléphonie mobile », fait-on comprendre.

« Les chiffres annoncés par l’ICTA m’interpellent. L’organisme a fait savoir, il y a environ trois jours, qu’il y a 1,3 million de cartes SIM enregistrées à ce jour », soulève Percy Yip Tong, du collectif citoyen Pa Tous Nou Sim Card. Selon lui, l’ICTA doit impérativement distinguer le nombre de cartes SIM du nombre de détenteurs pour assurer la transparence. 

« Les chiffres dévoilés par l’ICTA ne sont pas vérifiables et cela révèle un manque de sérieux. En réalité, les 1,3 million de cartes SIM enregistrées, sur un total de 2,3 millions, ne représentent que 56 % de toutes les cartes SIM existantes. Cela montre qu’environ 44 % des cartes SIM n’ont pas encore été réenregistrées. Donc, c’est un coup d’éclat de l’ICTA », martèle-t-il.

Nous avons également sollicité l’expert en cybersécurité Didier SamFat, de Baker Tilly. Il insiste sur « la sensibilité des données confiées, notamment en raison des selfies qui peuvent être utilisées pour extraire des paramètres biométriques du visage ». Pour Didier Samfat, « il est donc essentiel de protéger ces données sensibles d’éventuels hackers ».

L’expert en cybersécurité évoque également les mesures prises par les opérateurs pour sécuriser les abonnés. « Bien que je n’aie aucun doute quant à la mise en place de garde-fous par ces derniers, il est important que l’ICTA fasse appel à un auditeur externe indépendant et reconnu dans le domaine, pour vérifier et garantir que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour protéger et garantir la confidentialité des données des abonnés », recommande-t-il.

Cela dit, Didier Samfat se déclare « en faveur de l’élimination des cartes SIM utilisées qui abondent dans le cadre du trafic de drogue, aussi bien dans les prisons que sur le terrain ». Il explique que les trafiquants de drogue sont « définitivement des hackers, car ils utilisent la sténographie pour cacher les communications illégales parmi de nombreuses cartes SIM prépayées achetées par leurs clients et c’est pourquoi il est impératif de lutter contre ce phénomène ». 

La mise sur pied d’un mécanisme ayant pour but d’avoir un meilleur contrôle des cartes SIM était l’une des recommandations phares du rapport de la commission d’enquête sur la drogue (NdlR : présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen), publié en 2018. La commission d’enquête sur la drogue avait proposé que les opérateurs téléphoniques apportent un changement lors de l’enregistrement et après le départ des étrangers. Un formulaire d’inscription pour une carte SIM avait été recommandé par la commission. Par ailleurs, si un client achète deux cartes SIM, il devra remplir deux formulaires. 

Les enquêteurs de la commission étaient en présence d’informations selon lesquelles les cartes SIM utilisées par des ressortissants étrangers, surtout des bangladais ayant séjourné à Maurice comme ouvriers, finissaient dans les mains des trafiquants de drogue. Dans la pratique, ces derniers remettaient ces cartes SIM a des intermédiaires. Ces intermédiaires, qui sont fortement soupçonnés d’être des proches des trafiquants de drogue ou des gardiens des prisons, remettaient les cartes SIM aux prisonniers par le biais de projectiles lancés par-dessus les murs des prisons, entre autres. 

Des gardiens des prisons ont d’ailleurs été égratignés dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue. « But the true reason for the presence of so many mobile phones and sim cards in prison, as admitted by the administration, is the complicity of corrupt prisonners (…) The itemized bills obtained from the service providers, in respect of cell phones and SIM cards secured from prisoners, contained many mobile numbers which are registered on the name of foreigners, mainly Bangladeshi Nationals. Most of these foreigners had more than ten SIM cards registered on their names and many had already left the country, but their SIM cards are still active. According to information received, these SIM cards had been sold expensively to drug traffickers to be used on black phone as to remain incognito, whilst contacting their confederates in prisons or at large », avait fait ressortir la commission Lam Shang Leen.

 

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