Démembrée et jetée en mer à Rodrigues : le destin tragique de Christine Bègue, 16 ans

• « Nou pe viv enn kalver », confie sa tante 

Quelques jours après le meurtre atroce de Christine Bègue, enceinte d’un petit garçon, sa famille est toujours sous le choc. La tante de la victime, bouleversée, s’est confiée dans une vidéo sur les réseaux sociaux. Son présumé meurtrier, Jean Antoine Pasnin, a déjà été arrêté.

Christine Bègue, également connue sous le prénom d’Annabella, était enceinte de cinq mois. Elle a été retrouvée démembrée mardi matin sur la route côtière entre Pointe-Vénus et Baie-Lascar, à Soupir. Son bourreau, un retraité de 63 ans, l’aurait étranglé avant de la découper en morceaux. 

C’est un véritable cauchemar que vit la famille de Christine Bègue. En l’espace d’un mois, elle a perdu deux filles. Annabelle, la sœur aînée de Christine, âgée de 21 ans, est décédée le 20 janvier dernier, laissant un grand vide. Elle aussi, selon ses proches, était enceinte.  C’est d’ailleurs lors de son accouchement qu’elle a rencontré des complications.

Alors que la famille tentait encore de surmonter cette première tragédie, un second drame, plus cruel, s’est abattu sur elle. « Nou pe viv enn kalver. Enn nies 21 an inn mor, aster so ser 16 an. Tou le de ti ansent mem », confie une tante de la victime dans une vidéo en direct sur les réseaux sociaux.  Christine était connue pour sa joie de vivre. « C’est une mort soudaine, personne ne s’y attendait », ajoute-t-elle, effondrée.

Une disparition inquiétante  

Le lundi 17 février, la mère de Christine, domiciliée à Soupir, s’est rendue au poste de police pour signaler la disparition de sa fille. Elle a expliqué que l’adolescente s’était rendue dans la matinée à l’hôpital Queen Elizabeth, situé à Crève-Cœur, pour un suivi médical lié à sa grossesse, mais qu’elle n’était jamais rentrée. Inquiète, elle avait tenté de la contacter, en vain.  

Ce n’est que le lendemain, aux petites heures du matin, que le corps en morceaux de l’adolescente a été découvert sur le rivage. L’ACP Luchan et son équipe se sont immédiatement rendus sur place. La CID de Rodrigues, menée par l’inspecteur Deewoo, a aussitôt lancé une enquête pour meurtre.  Dans la journée, les policiers ont procédé à l’arrestation de Jean Antoine Pasnin, 63 ans. Le sexagénaire, qui vivait seul, n’a pas tardé à avouer son crime.  

Il a déclaré aux policiers qu’il connaissait la victime et qu’elle avait l’habitude de venir lui rendre visite. Selon lui, quelques jours avant le drame, Christine aurait volé une somme d’argent chez lui avant de disparaître. Le lundi 17 février, elle serait revenue, et il affirme qu’elle aurait tenté une nouvelle fois de lui subtiliser de l’argent. « Monn trangle li », a-t-il lâché froidement aux enquêteurs. Constatant que l’adolescente ne respirait plus, il a alors décidé de se débarrasser du corps. L’autopsie a confirmé que la victime a été étranglée à mort.  

Le meurtrier présumé a ensuite transporté les restes de la jeune fille jusqu’à la jetée, pensant pouvoir les faire disparaître en les jetant à la mer. Cependant, il ne s’attendait pas à ce que les courants rejettent les morceaux du corps sur le rivage dès le lendemain matin.  

Inculpé pour meurtre devant la cour de Port-Mathurin, Jean Antoine Pasnin a également participé à une reconstitution des faits avec les enquêteurs. Il demeure en cellule policière.  

Adieux déchirants 

Les funérailles de Christine Bègue ont eu lieu jeudi après-midi à l’église Saint-Gabriel. L’émotion était à son comble lorsque la dépouille de l’adolescente est arrivée. Entre pleurs et cris de détresse, ses proches ont eu du mal à contenir leur douleur.  

Christine, enceinte de cinq mois d’un petit garçon, avait toute la vie devant elle, mais son destin a basculé tragiquement. Aujourd’hui, sa famille et toute l’île pleurent une perte incommensurable.