L’interpellation d’Harvesh Seegolam à l’aéroport de Plaisance dans la matinée du vendredi 3 janvier 2025 ne laisse pas Rundheersingh Bheenick insensible.
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« C’est le même traitement que j’ai eu quand la police est venue m’arrêter un vendredi 13 février, il y a presque dix ans. Ils m’ont transporté dans leur voiture de police aux Casernes centrales. Il y avait une escorte de près de deux douzaines de policiers en civil qui venaient de quasiment saccager ma résidence », se remémore l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice.
Quel était son sentiment à ce moment-là ? « Je ne pensais pas à moi. Je pensais plutôt à la dégringolade que le pays a connue à ce moment parce qu’on avait graduellement établi une bonne réputation de gestion sociale, politique et économique, y compris la gestion d’une transition électorale presque sans pareil de 60-0 », explique-t-il. Il précise que le pays avait fait tout cela tout en améliorant sa réputation parmi les petits pays en voie de développement.
« Nous avions aussi avec difficultés atteint le haut du piédestal, du moins parmi les petits États insulaires et sur le continent africain. Pour moi, tout cela tombait à l’eau. J’avais ces réalisations en tête, quand on m’emmenait dans cette voiture policière », relate-t-il. Il ajoute qu’il ne parle pas ici simplement comme le gouverneur de la Banque centrale qu’il a été pendant huit ans. Il le fait en tant que mandarin qui a fait carrière dans la fonction publique et qui a participé à tant de transitions que le pays a connues, au-delà de la transition politique dont il fait référence plus haut.
Rundheersingh Bheenick se souvient aussi des fourgons de télé des deux côtés de la voiture policière dans laquelle il se trouvait. « Les policiers avaient jugé bon d’être au centre, de sorte qu’on pouvait bien filmer le voyou que je représentais aux yeux du grand public à l’époque. Mais, la voyougraphie a fait de grands bonds en avant à Maurice depuis ce moment-là.
L’électorat s’est comporté d’une façon plus mature et civilisée quand il a mis un point final au règne des kleptocrates et d’autres filous qui nous ont jugés d'une façon désastreuse », déplore-t-il.
Rundheersingh Bheenick commente l’interpellation d’Harvesh Seegolam. « J’espère qu’il sera traité avec tous les égards qu’il mérite, pas seulement en tant qu’ex-gouverneur, mais aussi en tant que citoyen lambda de Maurice qui est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Je ne le connais pas personnellement. Car il avait refusé l’offre de plusieurs amis d’organiser une rencontre entre nous à un endroit de mon choix à l’époque. J’espère aussi qu’il ne sera pas jugé et condamné par le public, parce qu’il a été arrêté. Attendons que la justice suive son cours ! », a-t-il conclu.
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