Décès de Megna Pothiah - Brady : «Ma sœur avait peur de dénoncer ses agresseurs»

• Les proches réclament justice

Megna Pothiah, âgée de 38 ans, subissait les coups sans vouloir dénoncer ses bourreaux, selon ses proches. Cette habitante de Plaine-de Gersigny, Flacq, aurait reçu des coups, la semaine dernière. Le dimanche 23 avril, elle a rendu l’âme. Une enquête sur fond de meurtre a été initiée par les éléments de la Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air. Quatre suspects, dont le compagnon de la victime, ont été interpellés. Ils ont été autorisés à partir à l’issue de leur audition. 

Brady Pothiah veut faire la lumière sur la mort de sa sœur. « Je veux que justice lui soit rendue », lance-t-il. Megna n’a pas eu une vie facile. 

« Elle avait sombré dans la drogue. Il y a trois ans, elle avait fait la connaissance de son compagnon », explique-t-il. 

Elle s’était par la suite installée à Pont Lardier, Bel-Air, chez son amant. Mais sa vie serait devenue un enfer. Selon Brady, sa sœur subissait les coups de son compagnon. « Elle se faisait souvent frapper son compagnon et ses proches », ajoute-t-il. 

Le 14 avril dernier, il avait rencontré Megna. « Elle avait cessé de se droguer depuis un an. Elle était sous traitement de la méthadone », poursuit-il. « Je l’ai vue alors qu’elle allait prendre sa dose de méthadone. Elle avait l’air mal en point. Elle a baissé son masque et j’ai alors vu qu’elle avait des bleus au visage. Elle avait la mâchoire fracturée. Elle m’a dit qu’elle avait été agressée », poursuit Brady. Il affirme avoir informé son épouse de l’état de sa sœur. 

Le lendemain, sa sœur était venue le voir.  Megna et sa belle-sœur Nerijia s’étaient ensuite rendues à l’hôpital Dr Bruno Cheong. « Lors de la consultation, le médecin a trouvé qu’elle avait des côtes fracturées, une fracture au pied et d’autres blessures sur le corps. Elle devait être admise. J’ai dit à mon épouse que Megna devait rester à l’hôpital, mais ma sœur n’a pas voulu. Elle est partie contre avis médical », dit Brady.

Nerijia indique que Megna était venue chez elle. « Elle avait le corps endolori. Je l’ai aidée à prendre un bain. C’est ainsi que j’ai vu les ecchymoses sur son dos. Elle souffrait à chaque fois que je la touchais. Elle avait des traces de brûlures aux pieds. Elle m’a dit que c’était des brûlures de cigarette. Elle a dit avoir été rouée de coups pas seulement par son compagnon, mais par un beau-frère aussi », relate-t-elle. 
Megna était repartie par la suite. Ce n’est que le samedi 22 avril qu’elle est revenue chez son frère. 

« Elle ne voulait pas se rendre à la police pour dénoncer ses agresseurs par peur de représailles », dit Brady. Megna a été de nouveau conduite à l’hôpital où elle a été admise. Elle est morte dimanche aux petites heures. 

La police a procédé à quatre interpellations dans cette affaire, notamment des individus cités par les proches de la victime. Ils ont été entendus, puis autorisés à partir. L’autopsie a attribué la mort de Megna Pothiah à une « Haemorrhagic Pancreatitis ». Des prélèvements ont été effectués. Elle avait des blessures au visage et à la tête. « Nous voulons que ses agresseurs paient pour ce qu’ils ont fait », lâche la belle-sœur. 

Les funérailles de Megna ont eu lieu le lundi 24 avril.