Pénurie de médicaments : les difficultés de la Santé à trouver des solutions

Les pharmacies privées et les centres de santé publics manquent de médicaments. Les médicaments contre le diabète, le cholestérol, l’hypertension artérielle et l’épilepsie, entre autres, se font rares dans les hôpitaux. Ce qui frustre les patients et le personnel des établissements concernés. Le public se met en colère contre les pharmaciens et les médecins. « Les patients se tournent toujours vers leur médecin pour exprimer leur mécontentement et leur insatisfaction », explique le Dr Vinesh Sewsurn, président de la Ministry of Health Officers Association. 

« Parfois, nous pouvons substituer les médicaments en rupture par d’autres, similaires. Malheureusement, il y a des médicaments pour lesquels il n’existe pas de substitut disponible à l’hôpital », indique-t-il. Ce qui fait que certains patients sont mécontents. Ils parviennent occasionnellement à en trouver dans un hôpital régional.

Pour des professionnels de santé, cette situation est sans précédent. Certains pointent du doigt le département des achats du ministère de la Santé. Un nombre important de transferts aurait réduit son efficacité. D’une part, il y a une pénurie de personnel. Et d’autre part, les personnes transférées n’ont pas été remplacées par des personnes qui peuvent gérer la situation. 

« Ils ne sont pas familiers avec le fonctionnement du département, ce qui entraîne une lourdeur administrative », explique un pharmacien. Cette pénurie, qui persiste depuis plusieurs mois, semble s’aggraver selon lui. 

Pour sa part, le ministère de la Santé affirme qu’il n’y a aucun manque de médicaments essentiels. Ceux pour des maladies graves comme le cancer et les maladies cardiaques, entre autres. Un cadre nous a même expliqué que lorsqu’il y a une pénurie temporaire, les hôpitaux s’approvisionnent localement.  

« Souvent, les fournisseurs ne respectent pas leurs contrats, comme dans le cas de l’Atorvastatine, un médicament essentiel pour les maladies liées au cholestérol. »

Par conséquent, le ministère a dû lancer un nouvel appel d’offres. Heureusement qu’il disposait d’un stock suffisant. Le contrat du fournisseur d’Atorvastatine a été résilié, en raison du retard dans l’approvisionnement de ce médicament. Le stock arrivé dans le pays est entreposé dans un entrepôt dans les parages de Port-Louis. 

Le ministère avance également que certains des médicaments qui n’étaient pas disponibles sont désormais en stock. Il s’agit de l’Amoxicilline, de B complexe, de l’Allopurinol et de l’Isosorbide Mononitrâtes. Les médicaments pour les maladies non transmissibles sont aussi disponibles selon le ministère.  

Selon la Santé, le retard dans la livraison de médicaments est principalement dû au manque de matières premières et d’ingrédients pharmaceutiques actifs sur le marché mondial. « Le calendrier de livraison, proposé par le fournisseur, est assez étendu », précise le ministère.