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De Beau-Bassin à Ottawa : le parcours de Laurent de Casanove, attaché de presse au Canada 

Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, et Laurent de Casanove. Laurent de Casanove entouré de ses parents, de la ministre Kamal Khera (à l’extrême dr.) et du ministre Pablo Rodriguez (deuxième à partir de la g.).

À 24 ans, Laurent de Casanove, un Mauricien résidant à Ottawa, au Canada, occupe déjà le poste d’attaché de presse de la ministre canadienne Kamal Khera. Un parcours singulier pour ce jeune homme dont le rêve s’est concrétisé.

Cela fera bientôt deux ans que Laurent de Casanove a rejoint l’équipe du gouvernement canadien. Actuellement, il occupe le poste d’attaché de presse auprès de la ministre de la Diversité, de l’Inclusion et des Personnes handicapées, Kamal Khera. Dans deux semaines, il prendra de nouvelles fonctions au sein du ministère des Transports, aux côtés du ministre Pablo Rodriguez. 

« Quand j’ai commencé en mars 2022, j’ai travaillé comme conseiller aux enjeux avec Pablo Rodriguez, qui était alors ministre du Patrimoine. Ensuite, il y a eu un remaniement et j’ai rejoint la ministre Khera en septembre 2023 pour être son attaché de presse. Dans deux semaines, je rejoindre l’équipe de Pablo Rodriguez, qui est désormais ministre des Transports », confie Laurent de Casanove. 

Pour le jeune homme, occuper ce poste est un rêve devenu réalité, d’autant plus qu’il n’imaginait pas pouvoir intégrer le gouvernement canadien. « Parfois, lorsque je me réveille et me rends compte de ma mission de conseiller la ministre ainsi que d’autres députés sur leurs allocutions médiatiques et publiques, je peine encore à croire que c’est bien réel », souligne-t-il. 

C’est en août 2017 que Laurent de Casanove, ancien résident de Beau-Bassin à Maurice, a posé ses valises à Ottawa pour faire des études en sciences politiques à l’université d’Ottawa, après avoir terminé ses études secondaires au Lycée des Mascareignes. Cependant, la première année a été très difficile pour lui. Quitter sa famille, affronter le froid et s’habituer au mode de vie canadien n’ont pas été des tâches faciles. 
« Quand je suis arrivé au Canada, ma priorité était de m’intégrer. Le système au Canada est très différent de celui de Maurice. Par exemple, pour obtenir une carte de crédit, il faut établir son historique de crédit.

Sans compter qu’il y avait d’autres aspects qui pesaient sur moi, comme le fait de quitter mes parents et surtout de faire face au froid, qui a un impact considérable sur la santé mentale », se souvient-il.

Mais au lieu de se morfondre, il a décidé de s’intégrer. En se concentrant sur son intégration, il a ouvert les portes à de nombreuses opportunités. Pour commencer, il s’est engagé en tant que bénévole à l’Ottawa Macdonald-Cartier International Airport, où il assistait les passagers et leur fournissait de l’aide dans diverses situations imprévues telles que les bagages perdus ou les vols manqués. 

« Cela m’a aidé non seulement à enrichir mon CV, mais aussi à m’intégrer plus facilement en faisant des rencontres et en discutant avec les gens, entre autres. Ensuite, j’ai travaillé comme stagiaire au Speaker of the Senate’s Office, puis au Musée canadien de l’histoire et au Centre national des Arts », confie Laurent de Casanove. 

Après ses études, il a décroché un emploi à l’ambassade de l’Argentine en tant que Political and Protocol Assistant. « Je rêvais de travailler dans la politique, mais je ne savais pas comment y arriver. Je pensais que le parcours serait difficile. Puis tout à fait par hasard, j’ai rencontré le Chef de cabinet. Nous avons discuté et il a vu à quel point j’étais passionné par la politique. Par la suite, j’ai eu ma chance », raconte-t-il. 

Mais là encore, l’apprentissage a dû être rapide pour le jeune homme, qui devait s’adapter à ce monde ultra-rapide et aux réalités liées à ce poste, notamment les heures de travail tardives. En contrepartie, Laurent de Casanove concède avoir acquis énormément de compétences. 

« En tant qu’immigrant, rien n’est facile. Même si certains n’ont pas encore obtenu la citoyenneté canadienne, il ne faut pas rester bloqué sur le statut. Il faut parfois attendre longtemps avant de devenir citoyen. En attendant, il faut se bouger. Je suis devenu citoyen après sept ans. Mais en attendant, je me suis détaché de ces restrictions identitaires pour avancer. Il ne faut pas penser que nous ne sommes pas chez nous. Au contraire, il faut avoir l’esprit ouvert et saisir les opportunités. »

Il encourage les Mauriciens à envisager de venir au Canada tout en leur rappelant qu’il est important de rester réalistes et d’être prêts à relever les défis. « Je conseille aux Mauriciens de considérer le Canada comme une chance unique. » 

Il souligne l’importance du travail acharné et de l’ouverture d’esprit pour réussir dans un nouvel environnement, tout en rappelant fièrement leur réputation de travailleurs acharnés à travers le pays. « En embrassant cette opportunité avec optimisme, en maintenant leur détermination et en gardant un esprit ouvert, ils peuvent réaliser de grandes choses ici », conseille-t-il.

Pourquoi pas une ambassade mauricienne au Canada ?

Laurent de Casanove sera à Maurice en juillet pour une durée de trois semaines. Pendant son séjour, il souhaite rencontrer les membres du gouvernement afin d’essayer de mettre Maurice sur la carte au Canada. « Nous sommes 25 000 Mauriciens au Canada et ce nombre ne cesse d’augmenter. Je pense qu’il est temps d’avoir une ambassade mauricienne au Canada. Cela servirait de support à nos compatriotes », dit-il.

Cherchez les opportunités ailleurs que dans le service-client 

« Comme les Mauriciens sont souvent bilingues, ils trouvent plus facilement du travail dans le service-client, à répondre aux appels. C’est un bon moyen de débuter, mais ce n’est pas la fin de l’aventure en termes de carrière. Il faut chercher autre chose. Les opportunités sont là. Il faut savoir les trouver. La communauté mauricienne, qui est déjà bien établie, est là pour aider les nouveaux venus. N’hésitez pas à chercher de l’aide », conseille Laurent de Casanove. 

Il souligne l’opportunité pour les Mauriciens de contribuer à combler le manque d’enseignants de français au Canada, tout en notant les défis actuels, offrant ainsi une perspective positive tout en étant conscient des obstacles à surmonter : « Il est impératif d’établir des partenariats entre Maurice et les provinces au Canada, surtout dans le domaine de l’éducation. »

 

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