La Banque mondiale recommande une série de mesures pour faire de Maurice une économie à haut revenu. Elle préconise une série de réformes courageuses pour y parvenir.
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Le manque de transparence sur l’offshore à Maurice ne permet pas de quantifier comment ce secteur porteur arrive à influer sur le crédit intérieur, le taux de change, la croissance et l’emploi. C’est que souligne la Banque mondiale dans le rapport Systematic Country Diagnosis. Elle a mené une étude en 2015 dans le cadre du Country Partnership Framework pour la période de 2017 à 2021, afin de combattre l’extrême pauvreté et de permettre un meilleur partage de la richesse.
« The financial and real sector linkages between the offshore sector and domestic economy, also known to be growing, need to be better understood. At present, data limitations make it difficult to quantify how changes in the offshore financial sector would spill over into domestic credit conditions and the exchange rate, and hence growth and employment », indique le document.
L’économie mauricienne a continué à se développer à un rythme soutenu et que la croissance a été menée par les activités de services, plus particulièrement les services financiers, le tourisme et le secteur des technologies de l’information et de la communication.
Au niveau des dépenses, note la Banque mondiale, la croissance a continué à être portée par une forte croissance de la consommation des ménages. De l’autre, la politique budgétaire demeure cohérente avec la stabilité macroéconomique.
La politique monétaire est confrontée à un excès de liquidités du système bancaire, ajoute la Banque mondiale. Elle note qu’une large proportion du déficit du compte courant continue d’être financée par des investissements directs étrangers et des flux de capitaux de l’offshore. Elle remarque que les banques locales sont rentables et bien capitalisées, qu’elles ont augmenté leurs provisions pour les créances douteuses - « loan loss » - même si les risques liés à la concentration de « corporate credit » sont réels.
Le crédit bancaire est principalement concentré dans les secteurs de la construction et du tourisme, poursuit la Banque mondiale qui considère que les perspectives économiques à court terme sont globalement positives. Elle estime que « despite the recent growth moderation, the near-term economic outlook is broadly positive. The GDP growth rate is projected to increase to about 4 % in the base case, reflecting a stabilisation in investment, and an expected pick-up in external demand from stronger regional and global economic growth. »
Ouverture de l’espace budgétaire
Selon la Banque mondiale, Maurice doit contenir des augmentations récurrentes des dépenses, ouvrir l’espace budgétaire pour les investissements publics et atteindre ses objectifs de consolidation de la dette. « The current account deficit, having shrunk markedly in recent years, is expected to widen modestly again on the back of higher global energy costs and some recovery in domestic investment ».
Les perspectives de croissance sont bonnes, même si l’aspiration de Maurice à devenir une économie à haut revenu nécessite des réformes audacieuses. Notamment en termes de « mix of skills, and efficient public services and infrastructure ». L’ouverture continue de l’économie au commerce international et aux flux d’investissement est nécessaire. Des facilités afin que des sociétés internationales utilisent Maurice comme base régionale sont recommandées. Comparé aux autres états insulaires, l’économie locale et ses sources de financement externes sont bien diversifiées et des réserves bien constituées. Le gouvernement veut respecter ses objectifs budgétaires et freiner les dépenses publiques. .
Maurice doit donc renforcer les moteurs de la croissance en stimulant la compétitivité et améliorer l’équité à travers les services publics pour soutenir la croissance tout en combattant la pauvreté.
Trois freins à un tel projet sont énumérés par la Banque mondiale : « inadequate skills, limitations on technology absorption, and inadequate trade facilitation ». Elle recommande un meilleur cadre institutionnel et des incitations pour l’innovation, tout comme une réforme de l’éducation, une meilleure connectivité, une meilleure législation pour la protection des propriétés intellectuelles.
Le mismatch des compétences dans le domaine des TIC doit être résolu alors que l’expansion du commerce et de l’investissement et l’approfondissement de l’intégration régionale sont essentiels pour compenser l’impact de la réduction de l’accès préférentiel au commerce, fait ressortir la Banque mondiale. Elle recommande la libération de l’accès aérien et une réforme du secteur de la construction et du judiciaire.
Le renforcement des performances des institutions responsables de la promotion dans le domaine de l’exportation et de l’importation pourrait soutenir les efforts visant à pousser les entrepreneurs à se tourner vers des secteurs novants. L’accès des PME aux crédits devrait être amélioré, ajoute la Banque mondiale.
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