Les opérateurs dans la restauration sont unanimes. La morosité gagne le secteur. «Le niveau de nos liquidités ne permet pas aux consommateurs d’encourir des dépenses supplémentaires. Nombre de Mauriciens se permettent moins des dépenses de loisir, car leurs revenus sont engloutis dans des dépenses courantes, essentielles.
La tendance actuelle est que les consommateurs choisissent les commodités et les marques les moins chères », constate Suttyhudeo Tengur, président de l'Association pour la protection de l'environnement et des consommateurs (Apec).
Un avis partagé par le responsable de l'hôtel Providence, situé à la rue SSR (ex-Desforges) à Port-Louis. « Les consommateurs se serrent la ceinture et veillent au plus près à leurs achats. Même s'ils vont au restaurant, ils choisiront les plats les moins chers », avance ce responsable.
La gérante d'Eskaem Ltd, entreprise regroupant les restaurants Namasté au Caudan Waterfront et à Quatre-Bornes ; la pizzeria 'La Terrazza' ; la steak house 'Stone Grill' au Trianon Shopping Park ; les enseignes Labreiz Café et Tikka Massala à Ébène, fait le même constat. « Nous avons noté une baisse des recettes dans tous nos restaurants, au Caudan Waterfront, à Quatre-Bornes, au Trianon Shopping Park, alors que nos fast-foods situés à Ébène n'ont connu aucune décroissance", renchérit notre interlocutrice.
Elle explique ce phénomène au fait que les gens fréquentent moins les restaurants.
[blockquote]«Ils ont la perception de dépenser davantage dans les restaurants comparativement aux fast-foods, alors que ce n'est pas forcément le cas.»[/blockquote]
Suttyhudeo Tengur ajoute qu'une relance dans le secteur est envisageable, au troisième trimestre, avec la saison de la coupe sucrière et la hausse dans la production des légumes. Un trimestre qui est synonyme d’une rentrée supplémentaire de liquidités dans les foyers. Une opinion que ne partage pas la responsable d'Eskaem Ltd. « Le troisième trimestre sera pire que le second. Je reste confiante que le quatrième trimestre sera meilleur, avec les vacances scolaires, le nombre croissant de sorties privilégiées en famille, et les personnes qui recevront leur boni de fin d'année", indique-t-elle.
Le responsable de l'hôtel Providence soutient néanmoins que la hausse des recettes enregistrée du mois d'octobre jusqu'à la mi-janvier ne permettra pas de couvrir la baisse encourue durant les périodes sèches.
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