Avec 120 employés, Poncini est considérée comme l’un des leaders de la bijouterie et de l’horlogerie de luxe à Maurice. Si l’Europe, l’Asie, les États-Unis sont des marchés lucratifs pour les exportations, ce ne serait pas le cas pour l’Afrique. Christian Poncini, le CEO de l’entreprise, nous en dit plus.
Comment se porte le secteur de la bijouterie ?
En période de crise, les bijoux sont les premiers produits que les gens hésitent à acheter. Automatiquement, le secteur de l’exportation est touché, puisque nos marchés principaux en Europe sont affectés par la crise. Heureusement, le marché mauricien ne se défend pas mal. Toutefois, il faut s’adapter. Il faut privilégier des produits qui sont moins chers et toucher une clientèle plus jeune.
Quels sont les défis auxquels les entreprises mauriciennes du secteur auront à faire face cette année ?
Le défi majeur est d’arriver à retenir la main-d’oeuvre qualifiée. Quand les temps sont difficiles, les employés ont tendance à se poser des questions et pensent à changer de métier. Ce sont des gens dans lesquels nous avons beaucoup investi, en termes de formation. L’économie mondiale va mal, ce qui a une répercution sur les entreprises. Changer de métier n’est pas la solution. Il faut, au contraire, chercher à se perfectionner.
Depuis quelque temps, nous avons constaté d’importants changements concernant le taux de change. Dans quelle mesure, cette situation affectera-t-elle les exportations ?
Pour nous, jusqu’à présent, le taux de change a été assez favorable à l’exportation. Il l’est cependant moins à l’importation. Il ne faut pas oublier que nous achetons nos matières premières en dollar et en euro. Et cela coûte cher. En termes de coût de production, cela peut nous rendre moins compétitifs.
On encourage souvent les entreprises mauriciennes à se tourner vers l’Afrique. Votre avis ?
Dans le secteur de la bijouterie, il est très difficile d’exporter vers les pays africains. D’abord, ce sont des pays qu’on connaît mal. Ils ne sont pas aussi développés que les États-Unis, l’Asie et l’Europe avec lesquels nous traitons. Il y a une certaine hésitation à investir quand on est dans un domaine de luxe avec des produits chers et des stocks extrêmement élevés. La stabilité est également un facteur important. Ainsi, nous n’avons pas d’ambition sur l’Afrique. Toutefois, nous travaillons déjà sur les pays de la région, tels les Seychelles.
Quels sont vos projets pour 2016 ?
Nous comptons consolider nos acquis. Comme vous le savez, nous opérons dans un secteur très particulier qui est le luxe et dans un environnement difficile. Pour nous, le défi est d’essayer de sortir de cette période difficile en mettant l’accent sur la formation du personnel. Nous mettrons tout en œuvre pour préserver les acquis européens dont nous disposons et nous continuerons à projeter une image rigoureuse à Maurice et sur les marchés internationaux.
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