Le Foreign Office britannique ne dispose pas de données centralisées sur les coûts liés à l’accord Chagos-Maurice, incluant frais juridiques et déplacements. Ledit accord est actuellement en suspens.
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Le Foreign Office britannique a reconnu qu’il n’était pas en mesure de fournir un chiffre précis sur les dépenses liées à l’accord concernant les îles Chagos, notamment en ce qui concerne les frais juridiques, les déplacements et autres coûts annexes. Cette déclaration fait suite à une demande d’accès à l’information sous le Freedom of Information Act soumise par le quotidien britannique « The Independent » auprès du Foreign Commonwealth and Development Office (FCDO).
La requête portait sur le montant des fonds transférés à Maurice dans le cadre de l’accord, ainsi que sur les dépenses engagées pour conclure ce dernier. Le FCDO a répondu que ces informations « ne sont pas centralisées et ne sont pas facilement accessibles ». Fournir une réponse complète nécessitera, selon le département, « un travail considérable et de nombreuses heures de personnel ».
Le ministère a cependant précisé qu’aucun versement direct n’avait encore été effectué à Maurice, l’accord étant toujours en cours de finalisation. En revanche, le gouvernement britannique n’a pas été en mesure de fournir des chiffres relatifs aux frais juridiques, aux déplacements ou à d’autres dépenses associées aux négociations.
Le gouvernement britannique avait annoncé, en octobre dernier, avoir conclu un accord politique pour transférer la souveraineté des îles Chagos à Maurice. Ces négociations, entamées en 2022, ont débouché sur un engagement visant à garantir l’usage de la base aérienne de Diego Garcia, un site stratégique pour le Royaume-Uni et les États-Unis, pour une période renouvelable de 99 ans. Le Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, et son ministre des Affaires étrangères, David Lammy, ont défendu cet accord, affirmant qu’il s’agissait de la meilleure solution possible.
Cependant, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a ordonné une révision indépendante de l’accord sur les Chagos, et fait une contre-proposition.
Refugiés srilankais: le Royaume-Uni reconnu coupable de détention illégale
Le gouvernement britannique a été reconnu coupable d’avoir illégalement détenu, pendant près de trois ans, des demandeurs d’asile srilankais sur la base militaire de Diego Garcia. Décision rendue lundi par le tribunal du Territoire britannique de l’océan Indien (BIOT). Maurice ne reconnaît pas le BIOT ni son tribunal.
Soixante-quatre demandeurs d’asile, issus de la minorité tamoule du Sri Lanka, avaient été secourus en octobre 2021 dans les eaux de l’océan Indien. Pensant ne devoir y rester que quelques jours, ces migrants ont finalement été retenus dans des conditions qualifiées de « sordides » pendant près de trois ans.
À leur arrivée, les exilés tamouls avaient tenté de solliciter l’asile auprès du Royaume-Uni. Toutefois, le gouvernement britannique a refusé de les acheminer vers le territoire britannique, redoutant d’ouvrir une nouvelle route pour l’immigration irrégulière. La majorité des demandeurs d’asile ont finalement été transférés ce mois-ci au Royaume-Uni, où ils ont été autorisés à présenter leur demande d’asile.
La juge par intérim Margaret Obi, siégeant au tribunal du BIOT, a estimé que les demandeurs d’asile avaient été « illégalement détenus » sur la base militaire. Elle a souligné que leur rétention prolongée constituait une violation de leurs droits fondamentaux. Une évaluation des dommages et intérêts que le gouvernement britannique devra verser aux exilés sera communiquée ultérieurement.
Les migrants tamouls ont décrit des conditions de vie extrêmement précaires sur l’île de Diego Garcia, proches de celles d’une « prison », selon les termes utilisés par Margaret Obi. Ils ont évoqué des infrastructures insalubres, marquées par une prolifération de rats et un manque total d’intimité. Certains ont rapporté des actes d’automutilation ou des grèves de la faim en signe de détresse.
De son côté, le commissaire responsable de l’administration du territoire au nom du gouvernement britannique a argué que les migrants étaient « libres de partir » à tout moment. Une justification rejetée par la juge, qui a estimé que cette liberté était illusoire. « Il ne s’agissait pas d’un véritable choix », a-t-elle précisé.
Ville abritant 3 500 Chagossiens : Crawley appelle à ne pas restituer les Chagos à Maurice
Le conseil municipal de Crawley, ville de 116 880 habitants selon le recensement de 2018, qui abrite la plus importante communauté chagossienne du Royaume-Uni, a demandé au gouvernement britannique de revoir sa décision de restituer la souveraineté de l’archipel des Chagos à Maurice. Environ 3 500 Chagossiens résident actuellement à Crawley.
La demande a été formulée la semaine dernière lors d’une réunion du conseil municipal, où le leader conservateur Duncan Crow a proposé une motion exprimant l’opposition du conseil à la décision de souveraineté prise par le gouvernement. La motion a reçu un soutien unanime des conseillers municipaux de Crawley. Le leader travailliste au conseil municipal, Michael Jones, a ajouté un amendement exhortant le gouvernement à envisager des réparations pour le déplacement des Chagossiens, tant au Royaume-Uni qu’à l’étranger, et à prendre des mesures concrètes pour faciliter leur retour dans leur patrie s’ils le souhaitent.
Pour Duncan Crow, le Royaume-Uni aurait été « manipulé » par Maurice. « Ce qui est encore plus blessant, c’est qu’aucun représentant de la communauté chagossienne n’a été convié à la table des négociations. Cet accord n’est pas fait pour eux, mais contre eux », a-t-il déclaré lors de la réunion du conseil municipal.
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