Bourses additionnelles sur critères sociaux: ils ont vaincu l’adversité pour briller

La liste des 24 lauréats additionnels selon les critères sociaux a été rendue publique, mardi après-midi. Ces derniers sont issus de familles modestes et figuraient parmi les 500 classés aux dernières épreuves du HSC. Les résultats du Higher School Certificate (HSC) ont été proclamés en février dernier, avec la liste des 45 lauréats. Mardi après-midi, une liste de 24 lauréats additionnels a été rendue publique. Seize bourses sont allouées aux candidats issus de famille dont les revenus mensuels ne dépassent pas Rs 12 000. Pour les huit autres sont tenus en ligne de compte les résultats du HSC et le fait que les revenus mensuels de la famille ne dépassent pas Rs 6 200.

Les avantages

Des conditions sont rattachées à ces bourses. Les bénéficiaires qui choisissent d’étudier à l’étranger auront une allocation annuelle de Rs 300 000 pour un premier diplôme d’une durée maximale de 4 ans. Toutefois, ceux qui choisiront d’étudier à l’étranger n’auront pas la possibilité d’avoir une bourse pour la maîtrise. Ceux qui choisissent d’étudier localement bénéficieront d’une allocation annuelle de Rs 96 000, plus des frais de scolarité, jusqu’à Rs 150 000 par an pour un diplôme de premier cycle (sur une durée de quatre ans), dans une institution d’enseignement supérieur reconnue. Ceux qui choisissent d’étudier la médecine ou un domaine lié à la médecine dans une institution supérieure reconnue auront une allocation annuelle de Rs 96 000, plus les frais de scolarité jusqu’à Rs 150 000 par an, pour un maximum de cinq ans. Ils seront éligibles à une bourse d’études entièrement financée d’une durée d’un an à l’étranger.

Muzaffar Auhammud : « Nous avons persévéré malgré les difficultés»

Ancien élève du collège Royal de Curepipe, Muzzaffar Mohammad Mahmood Auhammud est satisfait. Sa dernière année de HSC n’a pas été de tout repos. « Nous avons persévéré malgré les difficultés. Mon père est marchand ambulant et ma mère, femme au foyer. Nos revenus sont modestes. Il était difficile pour mes parents de financer mes études et celles de mes deux frères. J’ai dû me débrouiller sans les leçons particulières. » Le jeune homme veut étudier l’informatique. Il salue l’initiative des autorités qui offre des opportunités aux enfants démunis.

Jean Bruce Édouard : « Un fardeau en moins pour ma mère»

L’annonce des lauréats a eu l’effet d’une onde de choc pour Jean Bruce Édouard, ancien élève du collège Royal de Curepipe. « Mes efforts sont enfin récompensés. J’ai fait de mon mieux pour avoir la bourse. Sans elle, je n’aurais pu entamer des études supérieures. Mes parents sont divorcés. C’est grâce aux sacrifices de ma maman que j’ai complété le cycle secondaire. Elle s’est pliée en quatre pour financer mes études. »  Sa mère est caissière dans un supermarché. « Cette bourse ôte un fardeau des épaules de ma mère. Pour mes études supérieures, je vais opter pour une université française. Je remercie le gouvernement de cette initiative. Cela permet à des enfants issus de familles modestes d’aller au bout de leurs rêves. »

Ameenah Purrahoo pense au Medical Engineering

Ameenah Tawheedah Purrahoo est une ancienne élève de la Gaëtan Raynal SSS. Son père est menuisier, sa mère, femme au foyer. Elle concède avoir eu des difficultés financières pour poursuivre ses études. « Je remercie mon père pour tout ce qu’il a fait pour me soutenir financièrement et ma mère pour son support moral de même que mes proches et mes enseignants qui m’ont offert des leçons particulières gratis. J’ai consenti beaucoup de sacrifices pour atteindre ce résultat. Je suis restée loin des distractions. Je suis restée cloîtrée à la maison pendant six mois pour me consacrer aux études. Je souhaite faire carrière en Medical Engineering, ou devenir pharmacienne. »

Anishta Ransbeeharry attend une réponse de l’UOM

Ancienne élève de la Sodnac SSS, Anishta Ransbeeharry est reconnaissante envers ses parents. « Mon père est marchand de légumes et ma mère, femme au foyer. Les finances font souvent défaut, mais mon père s’est battu pour me soutenir. Voyant cela, j’ai fait les sacrifices nécessaires, misant tout sur les études et non sur les sorties avec les amies. J’ai bossé très dur et j’ai gagné en maturité… », dit-elle. Anishta souhaite étudier le Civil Engineering. Elle a soumis sa demande et attend une réponse de l’Université de Maurice.

Yogeeta Devi Bhoyroo allait au collège avec du pain sec

Yogeeta Devi Bhoyroo vient d’une famille modeste et brisée. « Je dois tout à ma mère qui m’a soutenue avec sa maigre pension. Elle travaillait autrefois, avant de perdre son emploi. Séparée de mon père, elle a consenti d’énormes sacrifices pour moi. Nous habitons dans deux petites chambres qu’occupaient mes grands-parents », confie-t-elle. Sa mère, tout émue, confie que sa fille allait parfois au collège avec du pain sec et une bouteille d’eau : « J’ai fait ce que j’ai pu pour elle. » Yogeeta salue les critères d’attribution de cette bourse. « C’est un moyen pour aider les pauvres à sortir de la misère. Je fondais de grands espoirssur cette bourse. Et mon rêve s’est réalisé », avoue la jeune fille qui souhaite devenir Financial Analyst.