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Jack Bizlall: «Rétablir le droit des citoyens est crucial»

Jack Bizlall souligne que le pays a connu, par le passé, des situations politiques dangereuses pour l’économie et la société, marquées notamment par le chômage. Depuis 1967, une série d’affaires graves ont profondément affecté la société. « À un moment donné, les électeurs ont réagi différemment : un premier 60-0, puis un autre, presque un 60-0, et encore deux fois (en 1995 et cette fois-ci). Les électeurs ont exprimé leur ras-le-bol de manière forte. Cette élection est le résultat direct de la politique du gouvernement, qui a fini par précipiter sa chute. Personne ne s’attendait à un tel 60-0 », met-il en exergue. 

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Rejet

L’ancien parlementaire et observateur souligne qu’un grand nombre de femmes et de jeunes se sont mobilisés lors des récentes élections. « Il est essentiel d’analyser les raisons de leur vote. Il faut également comprendre pourquoi les plus âgés ont voté comme ils l’ont fait. Ils ont bénéficié d’une augmentation de leurs pensions, ce qui ne leur donnait pas forcément de raison de voter contre le MSM. Cependant, ce scrutin a marqué un rejet total de la dynastie Jugnauth. C’est la deuxième fois qu’un tel rejet se produit, visant une famille qui semble se considérer comme propriétaire du pays », affirme-t-il.

Affaires condamnables

Jack Bizlall souligne que, lorsqu'on écoute « Missier Moustass », certaines pratiques sont indéniablement condamnables. Selon lui, la réaction des Mauriciens a été de dresser un constat lucide de ce que la République est devenue. « Les agissements de l’ancien Premier ministre, qui semblait gouverner avant tout pour son propre intérêt, l’ingérence de son épouse, ainsi que la place réservée pour sa fille, ont suscité une réaction claire et ferme de la part des électeurs », estime-t-il. Le syndicaliste estime qu’un appel a été lancé à tous les membres du MSM, ainsi qu’à ceux qui ont perdu, pour quitter le parti et ne plus associer leur nom à la famille Jugnauth. « Les gens ont la mémoire courte. Il y même a eu une bande sonore où SAJ affirmait que c’était sa belle-fille qui dirigeait son fils », rappelle-t-il.

Message de l’électorat

Jack Bizlall dira que le peuple, pour une fois, a montré une prise de position claire et nette. « Plus jamais ça. Cela s’adresse à Ramgoolam et à Bérenger aussi qui pourraient subir le même sort. L'avenir du pays dépendra beaucoup des députés. En 2025, ils devront œuvrer pour une nouvelle Constitution et changer l’organisation des débats au parlement. Rétablir les droits des citoyens est crucial », évoque-t-il.  Le recrutement des partisans du MSM et les renvois injustifiés ont aussi été abordés. « Il ne faut pas répéter les mêmes erreurs. Il faut agir différemment. Sinon lepep pou leve e sitiasion kapav anpire », conseille l’ancien parlementaire. 

Collusion

Jack Bizlall explique que la coalition actuelle est composée de quatre leaders, chacun avec son propre caractère, ses perspectives politiques et ses pratiques. « Cela pourrait avoir un impact sur la gouvernance du pays. C’est ainsi qu’il faut que cela se passe. Si une collusion se forme, elle sera au détriment de la population. Les débats seront essentiels, et le peuple les observe. L’objectif principal a été atteint : la famille Jugnauth a été évincée du pouvoir. Le chemin à suivre ne doit pas être un retour en arrière. Ceux qui sont au pouvoir doivent comprendre que Maurice est une République et qu’il ne doit pas y avoir d’abus », conclut-il.

 

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