Au Coeur de l’info : l’éducation financière ne touche qu’un tiers de la population à Maurice

Selon Ketvi Roopnarain, fondatrice de OuiMoney, alors que le taux d’alphabétisation dépasse 90 % à Maurice, le taux de personnes ayant une éducation financière avoisine les 39 %. C’est ce qu’elle a déclaré au cours de l’émission « Au Cœur de l’Info »  du mercredi 6 septembre. 

L’endettement des ménages : qui font face à des défis constants pour joindre les deux bouts en raison de l’inflation et des taux d’intérêt ? Tel était le thème abordé par Anoop Dhookeeya et ses invités.

Ketvi Roopnarain, de OuiMoney, a souligné le manque d’éducation financière, ainsi que le fait que de nombreux Mauriciens ne se renseignent pas suffisamment ni ne posent de questions avant de contracter un emprunt. « Alors que le taux d’éducation atteint 93 %, seuls 39 % des individus sont réellement instruits en matière financière.

Il existe un écart considérable entre ce qui est enseigné en éducation financière et la réalité. », déplore-t-elle.Pour elle, il incombe aux consommateurs de s’informer auprès de ceux qui offrent des facilités d’emprunt. « On ne connaît pas encore la notion de bonne dette ou mauvaise dette. Par exemple, acheter une maison est un investissement qui peut générer un revenu, tandis que contracter un emprunt pour un mariage ou un voyage n’apporte rien en retour, si ce n’est de l’endettement », fait-elle ressortir. 

Ketvi Roopnarain conseille aux individus de créer un budget afin de mieux comprendre leurs revenus et leurs dépenses. Elle recommande d’identifier les dépenses prioritaires et de distinguer celles qui ne le sont pas.  Pour sa part, le secrétaire de l’Association des Consommateurs de l’Île Maurice (ACIM), Jayen Chellum, souligne que les consommateurs ne sont pas homogènes, mais plutôt divisés en plusieurs catégories, allant des plus riches aux plus pauvres, qui représentent 29 % de la population.  

L’économiste Manisha Dookhony, estime que la dépréciation de la roupie n’arrange pas les choses. Elle explique que le taux directeur (key rate), qui a également augmenté, affecte les ménages. « Le taux de remboursement a augmenté. Malheureusement, de plus en plus de ménages se retrouvent endettés. Cette situation va perdurer encore un moment », dit-elle.