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Affaire Boskalis - La poursuite : «Ce n’est qu’une tactique dilatoire de la défense»

Siddick Chady et Prakash Maunthrooa, qui contestaient la présentation de cinq copies d’e-mails jugés incriminants, ont décidé de retirer leur objection. Leurs avocats ont informé la Cour, lundi, qu’ils n’insistent pas, pour l’instant, à aller de l’avant avec la motion. Une manoeuvre que la poursuite qualifie de « tactique dilatoire ».

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Le ton est monté le lundi 30 janvier au cours du procès intenté à Siddick Chady, ancien Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA), et Prakash Maunthrooa, ex-directeur de la MPA, dans le cadre de l’affaire Boskalis. Les avocats des deux prévenus, Mes Said Toorbuth et Siddhartha Hawoldar, n’ont pas apprécié une remarque de Me Rishi Hurdowar, avocat de la poursuite, les accusant de s’adonner à une « tactique dilatoire ». La magistrate Wendy Rangan est intervenue pour rappeler les parties à l’ordre. L’affaire sera appelée ce mardi 31 janvier pour trouver une date commune pour la suite du procès.

Lundi, Me Said Toorbuth, avocat de Siddick Chady, et Me Siddhartha Hawoldar, avocat de Prakash Maunthrooa, ont décidé ne pas aller de l’avant avec l’objection qu’ils avaient soulevée lors d’une précédente motion. Ils contestaient la présentation de cinq copies d’e-mails qui, selon la poursuite, ont été récupérés du système informatique de la firme néerlandaise Boskalis et constituent une preuve incriminante. Si la défense a retiré son objection, elle a précisé qu’elle se réserve le droit de revenir avec cette motion ultérieurement.

La poursuite, représentée par Me Rishi Hurdowar, estime que « ce n’est là qu’une tactique dilatoire de la défense ». Selon l’avocat, si la présentation de ces copies d’e-mails est contestée lors de la prochaine déposition du principal témoin de la poursuite, le Néerlandais Antonius De Goede, « cela aura pour effet de reporter à nouveau son témoignage pour permettre des débats sur la présentation ou pas de ces e-mails ».  Me Siddhartha Hawoldar a rejeté les accusations formulées par la poursuite contre la défense. L’avocat estime agir uniquement dans l’intérêt du droit de son client.

Débats «caducs»

Me Hawoldar a déclaré que la poursuite n’est pas en mesure d’affirmer si la cour de Rotterdam poursuivra sa collaboration avec la justice mauricienne en tenant les audiences du témoin néerlandais par visioconférence. Il estime que les débats autour d’une éventuelle motion sur les e-mails risquent de devenir caducs si le témoin ne peut pas déposer au bout du compte.

Dans cette affaire, Siddick Chady et Prakash Maunthrooa sont respectivement accusés de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International BV. Cette société avait décroché un contrat, en 2006, pour des travaux de dragage dans le port. Travaux estimés à Rs 439 millions. Selon l’acte d’accusation, Boskalis aurait offert des pots-de-vin de Rs 3 millions à Siddick Chady avec la complicité de Prakash Maunthrooa. Les deux plaident non coupables.


Un affidavit déposé en Cour suprême

Siddick Chady a déposé un affidavit en Cour suprême le lundi 30 janvier. L’ex-Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA) conteste une motion logée au nom du Néerlandais Jan Cornelis Haak par procuration. Ce dernier demande un ordre de la Cour visant à rayer des extraits d’une plainte en réclamation de Rs 50 millions que Siddick Chady avait formulée contre lui en 2013. La motion a été appelée lundi devant le chef juge Kheshoe Parsad Matadeen. Son examen a été renvoyé au 13 février. Dans l’affidavit juré par l’intermédiaire des avocats Renuka Brigemohane et Said Toorbuth, Siddick Chady conteste la légitimité de la procuration et la conduite de l’avoué du Néerlandais.

 

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