Affaire Boskalis : la cour intermédiaire refuse de mettre fin au procès

La magistrate Wendy Rangan a refusé de mettre un terme au procès de Siddick Chady et de Prakash Maunthrooa dans le sillage de l’affaire Boskalis. Elle a ainsi accordé un nouveau renvoi à la poursuite.

C’est le 29 août 2017 que le procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa, deux anciens cadres de la Mauritius Ports Authority, sera appelé. Entre-temps, la poursuite devra s’arranger avec la Cour de Rotterdam pour que le témoin Antonius Theodorus Johannes Wilhelmus de Goede puisse être interrogé par visioconférence.
La magistrate Wendy Rangan a indiqué qu’elle examinerait à l’appel de l’affaire, le 29 août 2017, toute motion de la défense relative à l’arrêt du procès, si la poursuite n’arrive pas, entre-temps, à obtenir les dates avec la Cour de Rotterdam.

Pouvoir discrétionnaire

Lorsque la poursuite avait demandé un renvoi, Me Saïd Toorbuth, avocat de Siddick Chady, avait déposé une motion pour que l’affaire soit rayée pour abus de procédure. Me Siddartha Hawoldar, avocat de Prakash Maunthrooa, avait, lui, demandé à la cour d’user de son pouvoir discrétionnaire pour mettre fin au procès, avant même de considérer la motion de son collègue. Il a argué que ce procès porte préjudice à son client, vu qu’il est répercuté dans la presse et que l’affaire a duré trop longtemps.

Me Rishi Hurdowar, de la poursuite, a répliqué que la défense est responsable de ce retard en raison des nombreuses motions qu’elle a déposées au cours du procès. Il a notamment soutenu que le témoin Antonius Theodorus Johannes Wilhelmus de Goede était à Maurice pendant huit jours et que la défense n’a pas saisi l’occasion pour l’interroger contradictoirement.

Les avocats de Siddick Chady et Prakash Maunthrooa ne peuvent à ce stade demander l’arrêt du procès, selon Me Rishi Hurdowar. Après avoir écouté les arguments des deux parties, la magistrate Wendy Rangan n’a pas accédé à la requête de la défense.

Dans cette affaire, Siddick Chady et Prakash Maunthrooa sont respectivement accusés de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International BV. Cette société avait, en 2006, décroché un contrat estimé à Rs 439 millions, pour des travaux de dragage dans le port. Boskalis aurait offert des pots-de-vin de Rs 3 millions à Siddick Chady avec la complicité présumée de Prakash Maunthrooa, selon l’acte d’accusation. Les deux plaident non coupables.

Prakash Maunthrooa est actuellement un Senior Advisor au Bureau du Premier ministre. Il a fait une demande pour se rendre à l’étranger du 29 août au 11 septembre 2017. La poursuite fera connaître sa position lundi.