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Accord Maurice/Royaume-Uni - Chagos : Nigel Farage réclame un référendum sur la rétrocession

Nigel Farage veut que les Chagossiens décident de leur sort à travers un référendum.
  • Olivier Bancoult : « Où était-il toutes les années où les Chagossiens ont souffert d’injustice ? » 

Nouveau revers pour le Parti travailliste au Royaume-Uni. Nigel Farage, leader du Reform UK, parti d’extrême droite britannique, a exigé un référendum sur la rétrocession des Chagos. Il a qualifié la décision de rendre l’archipel à Maurice de « pourrie », s’alignant sur les appels de pairs conservateurs en faveur d’un vote permettant aux Chagossiens de déterminer eux-mêmes l’avenir du territoire. 

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Dans une déclaration à la Chambre des communes durant la semaine, Nigel Farage a critiqué ce qu’il a décrit comme « un abandon stratégique » par le Parti travailliste, tout remettant en question le soutien présumé des États-Unis à l’accord. Selon lui, les discussions sous l’administration de Joe Biden ne reflètent pas les positions de responsables républicains, qu’il a décrits comme « horrifiés » par l’accord.

Un contexte international sensible

L’archipel, situé dans l’océan Indien, abrite la base militaire de Diego Garcia, exploitée par le Royaume-Uni et les États-Unis. Celle-ci joue un rôle crucial dans les opérations militaires et le maintien de la stabilité régionale.

Le ministre britannique de la Défense, Luke Pollard, a défendu l’accord, affirmant qu’il avait été scruté et soutenu par les agences et départements américains. « Ce partenariat avec les États-Unis reflète notre engagement commun envers la stabilité régionale et la réponse rapide aux crises », a-t-il déclaré. 

L’idée d’un référendum trouve un écho auprès de pairs conservateurs, dont Lord Bellingham, qui estiment que cela assurera une consultation adéquate.

Nigel Farage a déclaré que l’accord politique conclu entre Maurice et le Royaume-Uni en octobre ne survivrait pas à un changement d’administration américaine. L’idée d’un référendum trouve un écho auprès de pairs conservateurs, dont Lord Bellingham, qui estiment que cela assurera une consultation adéquate. Il a néanmoins reconnu les défis logistiques pour identifier et contacter la communauté chagossienne dispersée dans le monde. 

Le Royaume-Uni et Maurice s’accordent sur une résolution bilatérale. Mais l’opposition interne et les avis divergents au sein de la communauté chagossienne ajoutent une dimension supplémentaire au débat. Alors que les discussions se poursuivent, le sort des Chagos reste suspendu aux impératifs stratégiques, aux revendications historiques et aux luttes pour la justice.

Fracture au sein de la communauté chagossienne

La proposition d’un référendum divise les Chagossiens. Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, rejette l’idée d’un référendum. Il souligne que la décision prise par la Cour internationale de justice (CIJ) en 2019, « par 14 juges internationaux, hautement crédibles et indépendants », indique que l’archipel appartient légalement à Maurice. 

« 56 années de souffrance. Les natifs vieillissent. Où était Nigel Farage pendant toutes ces années quand les Chagossiens souffraient de l’injustice infligée par les Anglais ? Il ne peut pas décider de ce que le people chagossien doit faire ou pas. Et puis, s’il faut faire un référendum, tout le people mauricien doit y participer car les Chagos appartiennent à Maurice. La CIJ l’a reconnu. L’Assemblée générale des Nations unies aussi. »
Misley Mandarin, fondateur du groupe BIOT Citizens et partisan de la souveraineté britannique, est pour un référendum : « Nous avons droit à notre autodétermination. Le gouvernement britannique ne peut pas prendre une décision sans consulter ceux qui sont directement concernés. »

Il estime qu’il faut des mécanismes pour identifier les Chagossiens éligibles au vote, un défi qu’il espère relever avec l’aide d’institutions comme l’université d’Oxford. « Nous travaillons sur l’aspect légal du référendum. Il y aura des développements en janvier », dit-il.

 

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