«Zordi dimune vinn servi taxi pou fer travay sale», confie un taximan

• Un couple aurait fait appel à un chauffeur de taxi pour récupérer de la drogue 

En 20 ans de carrière, Ahmad, 53 ans, chauffeur de taxi à Montagne-Blanche, n’aurait jamais pensé vivre une telle expérience traumatisante. Lui, qui préfère avoir affaire à des habitués, a accepté de prendre deux inconnus à bord de son taxi qui ont été recommandés par une habitante du village. C’était le mercredi 31 août dernier. Mal lui en a pris, car cette course a viré au drame. 

Les passagers, un homme et une femme, ont fait appel aux services d’Ahmad pour se rendre à Brisée-Verdière contre la somme de Rs 700. En route, ils lui ont demandé de faire un détour à Terre-Rouge, prétextant une urgence. « Zis ene portable ine sonner zot kozer imper kuma code et zot dir mwa amen zot Terre-Rouge kot moskee desuite », relate le chauffeur de taxi. Il ajoute :  « Zot finne mem dir ki zot pou paye mwa Rs 1 500 si mo amen zot ». Par la suite, l’homme lui a demandé de se rendre à Sainte-Croix. Une fois sur place, il a emprunté des petites ruelles, mais en son for intérieur, Ahmad sentait que quelque chose clochait. Il confie : « Baaz la ti bien louche, sa ban plass la gueter meme trouver monn douter problm ». Un sentiment renforcé par le fait que les passagers se sont abstenus durant tout le trajet de s’adresser par leurs prénoms. « Zot rest kozer ek dire to, toi, missier la… », fait-il ressortir.

À un moment donné, ils ont demandé à Ahmad de s’arrêter. « Zot fine desanne rentre dans ene lakaz. Tiena imper dimune ti devant lakaz la. Mone fini comprend zot vin prend ladrogue, kan mo guet sa ban dimune la », relate-t-il. Au bout de quelques minutes, le couple est revenu et Ahmad a pris la direction de Brisée-Verdière, sans se douter de ce qui l’attendait. « Kan ariv parti Quartier-Militaire zom la inn dir mwa arret ene kut lor ene bord chemin… », relate le chauffeur de taxi. Ensuite, le couple l’a menacé. « Donne tout ceki ena sinon to pa sorti la », confie le quinquagénaire qui s’est exécuté et a remis Rs 1 100 à ses agresseurs. « Sa lheur la mone guet mo sekirite… mo peur zot blesse mwa ou pri ar kit zarme », ajoute la victime. Ils ont ensuite pris la fuite, tandis qu’Ahmad s’est rendu sans tarder au poste de police pour donner l’alerte. 

L’enquête a été confiée à la CID de Quartier-Militaire. Les images des caméras de surveillance sont en phase de récupération afin de procéder à l’identification des suspects.

« Zordi zur travail la pe vinn bien riskant »

Grâce à son métier, il a grandi honnêtement ses deux enfants. Aujourd’hui, son fils est policier et sa fille étudie à l’université. Cependant, de nos jours, il faut faire preuve de discernement au niveau des passagers. « Nu taxi nou bizin travail ek client nu conner de preference », confie Ahmad. Cependant, il concède qu’avec le nombre de courses en baisse, il a accepté d’embarquer le couple. « Ou koner travail difficile zordi li pa sa fasil la pou refizer… Pakapav refuz travay brite farouss client  Li pa ti bel kass sa couple inn don moi, mais mo dir toujours pe gagn Rs 700 », soutient-il.