Un témoin dans l’affaire Gros Derek disparaît

Où est passé Jean Christophe Pénélope? Cet habitant de Batterie-Cassée ne donne plus signe de vie depuis le mercredi 30 septembre. La veille, l’homme de 28 ans avait déposé en cour d'assises, dans le cadre du procès intenté à Jean Jacques Rudolphe Derek, dit "Gro Derek".

Les enquêteurs de la police n’excluent aucune hypothèse concernant l'origine de la disparition de Jean Christophe Pénélope. À lundi soir, la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Nord procédait à des recoupements d'informations, en vue de retrouver le témoin. Dans la matinée du lundi 5 octobre, Jocelyne Pénélope, mère de cet homme de 28 ans, s'est rendue au poste de police d'Abercrombie. Elle y a rencontré l'assistant-surintendant de police (ASP) Hector Tuyau, responsable de la CID de Port-Louis Nord. Elle était accompagnée de l’avocat Samad Goolamally. La mère du disparu a affirmé sur les ondes de Radio Plus, lundi après-midi, que « kapav line gagne menace, li ti déjà prend campement pou Casimir». Il s’agit de Bruno Casimir, l’un des protagonistes de cette affaire, arrêté dans le sillage du démantèlement du réseau de Gro Derek impliqué dans le trafic d’héroïne. Jocelyne Penelope explique que son fils et Bruno Casimir sont des amis d’enfance et que ce dernier habitait tout près de son domicile. Selon la mère de Jean Christophe Pénélope, le jour de sa disparition il s’était rendu à une boutique non loin de son domicile. Il voulait acheter une carte de téléphone et des cigarettes. « La boutique est située à une dizaine de mètres de la maison. Depuis je n’ai plus revu mon fils. » En 2011, à l’issue du déman-tèlement du réseau de trafic d'héroïne, appelé réseau "Gro Derek", Jean Christophe Pénélope avait été en-tendu par la brigade antidrogue (Adsu) de Plaine-Verte. Le déman-tèlement du réseau avait permis à l'Adsu de saisir 12 kg d’héroïne, valant Rs 180 millions. Il avait également déposé en Cour d’assises lors du procès. Selon nos renseignements, Jean Christophe Pénélope avait laissé entendre aux limiers de l’Adsu qu'il avait remis les clés d’un bungalow à Bruno Casimir. Il s’agit d’un bun-galow autre que celui où les 7 kg d’héroïne avaient été retrouvés par les policiers le 12 juillet 2012. Il l’aurait loué pour son ami Bruno. Les informations des policiers indiquent que ce bungalow servait de lieu de rencontre de certains des protagonistes arrêtés dans le sillage de l'affaire Gro Derek.