Maurice figure parmi les pays où le nombre d’autobus par habitant est le plus élevé. Paradoxalement, le pays est aussi parmi ceux où la flotte d’autobus est la moins utilisée.
C’est ce que révèle un rapport de PricewaterhouseCoopers (PWC) intitulé « Re-engineering the Public Transport Industry in Mauritius » de 2017. Le rapport cite que, pour un million d’habitants, Maurice possède 1 447 bus. À Singapour, le nombre de bus « per capita » s’élève à 793, soit presque 2 fois moins. Londres en compte 588 et Sydney (Australie), 276. Les Mauriciens n’utilisent en moyenne que 32 % de la flotte disponible, 40 % chez les Singapouriens, 37 % chez les Londoniens et 65 % pour les habitants de Sydney. Un problème de « surcapacité » indiqué par PwC qui demande à être résolu afin d’optimiser l’utilisation de la flotte existante (voir tableau).
Un fait que le rapport impute à un model centré sur les opérateurs. « This operator-oriented model has incentivized licensing of higher number of buses and inefficient operations », fait ressortir PwC.
Autre remarque faite dans le rapport : les lignes de bus de courtes distances rapportent plus que les lignes de longues distances. Il s’avère, selon une étude entreprise par PwC, que les tarifs pour les courts trajets coûtent même plus qu’un trajet... en voiture. Quant aux tarifs pour les longs trajets, ils sont considérés comme étant modérés.
Les lignes de bus de courtes distances rapportent plus que les lignes de longues distances."
Ce qui rend les « petites » lignes de bus plus profitables comparés aux lignes de bus plus longues, qui sont considérées comme n’étant pas rentables structurellement. « This makes shorter routes more profitable and routes where majority of the trips are long distance structurally unprofitable ».
De ce fait, le rapport estime qu’une distribution non-équitable de lignes de bus de distances variantes (longues et courtes) entre les opérateurs d’autobus engendre un partage inégal de profits entre eux. « Uneven distribution of route across the operators has led to some operators becoming more profitable than others ». Ainsi, les opérateurs qui se retrouvent avec un nombre disproportionné de longues routes ne parviendraient pas à balancer leurs revenus avec le portfolio de routes dont ils disposent, même à travers une « cross subsidisation » interne.
Afin de mieux comprendre la répartition des différentes lignes d’autobus entre les compagnies d’autobus et les opérateurs individuels, PricewaterhouseCoopers est venue avec cinq catégories de lignes : 0-5 km, 5-10 km, 10-20 km, 20-30 km et les plus de 30 km. Comme indiqué dans le tableau, c’est la compagnie United Bus Service qui disposerait de la plus grande proportion de routes de 0 à 5 km, comptant pour 28 % sur un total de 64 routes. Idem pour la tranche de 5 à 10 km, qui compte pour 31 % de la totalité des routes dont la compagnie dispose. De l’autre côté, c’est la National Transport Corporation (NTC) qui dispose de la plus grande proportion de routes de plus de 30 km, soit 26% d’un total de 94 routes. Dans la tranche 20-30 km, ce sont les opérateurs individuels qui se taillent la part du lion, avec 31 % des routes, sur un total de 104 routes. (Tableau : Distribution of routes)
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