Faut-il régulariser les frais des vans scolaires ? C’est la question que se pose une mère de famille qui trouve que les augmentations ne sont pas justifiées. De son côté, l’Association des vans scolaires avance que c’est un contrat particulier conclu entre le propriétaire du véhicule et le client.
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Rs 850. C’est la somme que réclame un propriétaire de van scolaire à Kareena K., une mère de famille habitant la région sud. Elle explique que sa fille fréquente une école primaire de Mahébourg et qu’à deux reprises, le propriétaire du van a réclamé une hausse. « En janvier 2018, je payais une somme de Rs 650 l’aller-retour. Par la suite, durant la même année, il a réclamé une somme supplémentaire de Rs 100 à cause d’une hausse du carburant. Sauf qu’il n’est pas revenu au tarif initial, quand il y a eu une baisse.
Cependant, il y a quelques semaines, il nous a une fois de plus réclamé Rs 100 additionnelles, car ma fille prend des leçons. Du lundi au jeudi, il doit la récupérer à 17 heures au lieu de 15 heures 30. » En somme, la mère souhaiterait savoir si les tarifs des vans scolaires sont réglementés et quels sont les critères acceptables qui justifient une hausse. Ce tarif est-il exagéré ?
Répondant à sa question, Shameem Sahadut, secrétaire et porte-parole de l’Association des Vans scolaires explique que les tarifs ne sont pas réglementés. Il explique que toute négociation se fait entre les parents et le propriétaire du van. « à la rentrée, les conditions sont établies par le propriétaire du véhicule. Si le parent accepte, cela constitue un contrat entre les deux parties et les conditions doivent être acceptées par toutes deux. Le trajet, la région et le service étant différents, c’est difficile au niveau de l’association de commenter un tarif imposé par un propriétaire de van scolaire. Cependant, pour les trajets plus courts, une somme minimum de Rs 500 est généralement réclamée par mois ».
Conditions modifiées
Selon lui, mis à part le fait de transporter l’enfant d’un lieu à un autre, le van offre un service essentiel aux parents. « Ils sont en sécurité. Il y a toujours un petit plus, soit quand le parent n’est pas à la maison et qu’il faut revenir le quitter plus tard, soit quand il faut le déposer à une autre adresse, chez les grands-parents, par exemple ».
Shameem Sahadut explique que, selon lui, dans ce cas précis, la dernière hausse est due au changement des conditions exigées par le parent. « Il faut comprendre qu’au départ, l’enfant devait être récupéré à 15 heures 30. Maintenant, l’enfant prend des leçons, c’est le parent qui demande qu’il soit récupéré à 17 heures. Or, pour le chauffeur, cela représente un autre trajet. Il doit donc quitter les enfants qui finissent à 15 heures 30, puis revenir récupérer ceux qui finissent à 17 heures. Je ne considère pas la hausse vraiment conséquente, car si on divise Rs 100 par 22 jours, on réalise que c’est une somme dérisoire comparée au montant que le parent aurait dû débourser s’il devait lui-même récupérer l’enfant, tous les jours après les leçons… »
Il ajoute cependant que cela n’empêche pas le parent de se tourner vers le propriétaire du van pour trouver une entente.
Pourquoi payer pour les mois de novembre et décembre ?
Kareena a aussi voulu comprendre pour quelles raisons elle devait payer le même montant pour les mois de novembre et décembre, soit pendant les vacances scolaires.
Shameem Sahadut explique que les vans scolaires ont le même fonctionnement que les écoles maternelles. « Lorsque vous enregistrez votre enfant dans une école maternelle, on vous explique que vous devez payer des frais annuels, que l’on divise par 12. Pour les vans scolaires, c’est la même chose. On aurait pu exiger des parents qu’ils nous paient la somme annuelle en début d’année, cependant nous divisons cette somme en 12 pour soulager les parents ».
Il ajoute que ce transport des enfants constitue l’unique gagne-pain des propriétaires et que, pendant les mois de novembre et décembre, ils doivent aussi gagner des revenus pour vivre. « C’est notre métier, nous avons besoin de revenus pour nos dépenses. Nous (notre famille aussi) devons vivre également. Comme je l’ai mentionné plus tôt, tout est question de négociations, un parent peut accepter de payer les frais annuels d’un seul coup au début du mois ; un autre pourra payer par trimestre, le propriétaire peut diviser la somme en 10 tranches, ainsi vous ne paierez pas pour novembre et décembre. Sinon, lorsque le montant est divisé par 12, il faut accepter de payer, même si votre enfant ne va pas à l’école. Le client doit savoir qu’il a aussi un engagement envers le van scolaire. »
De nouvelles lois, les mauvaises pratiques pointées du doigt
Selon d’autres chauffeurs de van, les frais des vans scolaires augmentent également, d’abord à cause des changements législatifs et aussi à cause de nombreux vans qui continuent d’opérer dans l’illégalité. « Il ne faut pas oublier qu’il y a désormais le transport gratuit, et que les grands-parents sont appelés à déposer les enfants à l’école sans que les parents ne déboursent un sou. Puis il y a les vans marron qui font fi de la loi des règlements et véhiculent les étudiants illégalement », explique Jovani.
Akshay, lui, explique qu’il n’a pas eu d’autre choix que d’augmenter le tarif, après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi qui interdit aux propriétaires détenant un permis spécifique de faire d’autres courses. « Auparavant, pendant les vacances scolaires, je faisais d’autres courses. Désormais, avec les vignettes d’identification et tout ce qui nous est imposé par le ministère du Transport (personne accompagnatrice, assurance tout risque entre autres) nous sommes un peu coincés. Pour couvrir tous ces frais, nous n’avons malheureusement pas d’autre choix que de les répercuter sur ceux qui voyagent avec nous ».
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